La Grèce n'aura pas de mal à emprunter de l'argent sur les marchés financiers dans les mois qui viennent, même à des taux d'intérêt élevés mais elle espère qu'un engagement de l'Union européenne pour la soutenir permettra d'obtenir des taux plus bas, a affirmé mardi le ministre des Finances, George Papaconstantinou. Et l'option de recourir au Fonds monétaire international (FMI) a été "écartée" par la Grèce, dans l'espoir que cette semaine, les pays européens surmontent l'impasse politique dans laquelle ils se trouvent actuellement et s'entendent sur des mesures pour soutenir le pays, lors du sommet européen organisé jeudi et vendredi à Bruxelles. "Nous sommes en Europe, nous voulons y rester et nous allons y rester", a déclaré mardi George Petalotis, porte-parole du gouvernement grec. Parallèlement à Berlin, un membre du gouvernement ayant requis l'anonymat a expliqué que l'Allemagne et plusieurs autres pays ne s'opposaient plus à ce que la Grèce fasse appel au FMI. Mais les dirigeants européens préféreraient qu'une solution soit trouvée au sein même de l'UE, un cas de figure auquel l'Allemagne s'est déjà opposé. La Grèce a environ 20 milliards d'euros de dettes qui arrivent à échéance d'ici quelques mois et veut éviter de payer des suppléments pour les remboursements. Athènes a annoncé un plan d'austérité de 4,8 milliards d'euros pour réduire son déficit massif et persuader les marchés financiers que le pays peut résoudre ce problème de dette. Cependant, les marchés ne sont toujours pas convaincus et la Grèce doit emprunter à des taux deux fois plus élevés que l'Allemagne. Notons que le ministre allemand des Finances insiste pour renforcer les sanctions contre les Etats européens trop endettés afin que le recours au FMI envisagé pour la Grèce reste une exception, dans une interview publiée hier. "Qu'une union monétaire règle les problèmes d'une de ses composantes par le biais du FMI ne peut être qu'une exception, et doit le rester", a déclaré Wolfgang Schäble au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). M. Schäuble s'était opposé au départ à une intervention du FMI dans la crise grecque mais s'est visiblement rendu à l'avis de la chancelière Angela Merkel. "Je maintiens: à long terme la meilleure solution c'est que la monnaie européenne puisse régler ses problèmes toute seule". Les pays de la zone euro se rapprochent d'un compromis pour surmonter leur différend sur la Grèce, qu'ils pourraient aider aux côtés du FMI à surmonter sa crise, tout en s'engageant, à la demande de l'Allemagne, à durcir à l'avenir leur discipline budgétaire, pour éviter à l'avenir d'avoir recours à une aide externe. "Nous tirons comme leçon de la crise que les règles du pacte de stabilité (européen) ne suffisent pas à long terme. C'est pourquoi nous voulons les renforcer", dit M. Schäuble.