L'ostéoporose touche des millions de femmes et d'hommes. Une alimentation équilibrée et riche en calcium, associée à des apports suffisants en vitamine D, constitue le meilleur moyen de prévention du risque de fracture. Les produits laitiers et les eaux minérales, seuls pourvoyeurs de calcium Le calcium représente, avec les protéines, l'un des principaux constituants des os. Les produits laitiers en sont les plus gros pourvoyeurs, mais les teneurs varient fortement selon les produits : les fromages à pâte dure type Emmental (356 mg pour une portion de 30 g), les camemberts(312 mg/portion) sont ainsi de bien meilleures sources de calcium que le lait (114 mg/100 ml) ou le fromage blanc (126 mg/100 g). Contrairement aux idées reçues, les produits allégés ne sont pas moins riches en calcium. On peut également compléter ses apports grâce à certaines eaux minérales type Hépar (555 mg/l), Courmayeur (533 mg/l), Contrexéville (486 mg/l), dont les teneurs sont très intéressantes. Chose que l'on sait moins, les sardines et les anchois à l'huile constituent également une bonne source de calcium (respectivement 400 mg et 200 mg pour 100 g de poisson). A l'inverse, les fruits et légumes ont des teneurs calciques peu élevées, et ce calcium est en outre très mal assimilé. Quant aux sodas, riches en acide phosphorique qui chasse le calcium dans les urines, leur consommation doit être limitée. Le capital osseux est déterminé à 70% par la génétique La constitution du capital osseux se fait jusqu'à l'âge de 20 ans, après quoi il se dégrade d'abord lentement jusqu'à l'âge de 50 ans, puis de façon brutale au-delà. C'est pourquoi les spécialistes parlent de l'ostéoporose comme d'une "maladie pédiatrique à expression gériatrique". Ce capital osseux est sous la dépendance de plusieurs facteurs, dont le plus important est la génétique (il intervient à 70 %). Problème : il est incontrôlable. Les autres facteurs, en revanche, peuvent être plus ou moins modulés : Les hormones : les données l'attestent, les hommes sont trois fois moins touchés que les femmes, la puberté précoce affaiblit le capital osseux des jeunes filles, et la carence hormonale qui survient à la ménopause accroît fortement le risque d'ostéoporose. L'activité physique : la pratique régulière d'un sport, et plus certainement de la course à pieds ou simplement de la marche, joue un rôle dans le maintien de la masse osseuse. 80% des plus de 70 ans ne couvrent pas leurs besoins en calcium La dose journalière de calcium recommandée est de 1.200 mg en moyenne. Mais les besoins varient en fonction des âges : si 1.000 mg suffisent chez les adultes en bonne santé, les jeunes en croissance et les personnes âgées doivent augmenter de 50 % cette dose pour atteindre 1.500 mg et satisfaire les besoins liés à la croissance pour les premiers et aux pertes pour les seconds. On estime que 80% des plus de 70 ans n'atteignent pas la dose recommandée ; en moyenne, leurs apports sont d'environ 600 mg par jour. Un outil pour mesurer ses apports en calcium Si les apports alimentaires en calcium sont insuffisants, l'organisme va puiser dans le squelette les quantités nécessaires pour maintenir le taux de calcium dans le sang, qui doit être constant. Cela risque alors d'appauvrir les os de leur contenu en calcium et de conduire à une ostéoporose. Le Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses (GRIO) met à disposition sur son site (www.grio.org) un outil d'évaluation des apports quotidiens en calcium, qui repose sur un questionnaire précis de la consommation des aliments riches en calcium au cours d'une semaine. Des apports médicamenteux en calcium parfois nécessaires D'une façon générale, une alimentation variée et équilibrée suffit à couvrir les besoins. Il arrive néanmoins, en cas de déficit marqué et prolongé, que le médecin recommande une supplémentation pharmaceutique. C'est le cas notamment chez des personnes âgées dont l'appétit très diminué ne permet pas de couvrir les besoins ou chez les patients sous traitement anti-ostéoporotiques. Ces médicaments à base de calcium contiennent généralement de la vitamine D, qui favorise l'absorption digestive du calcium et permet la minéralisation du tissu osseux. Pas de synthèse de vitamine D en hiver A l'inverse du calcium, la vitamine Dest très peu présente dans l'alimentation ou en quantité très limitée (poissons gras et beurre). Le corps en fabrique par une exposition de la peau au soleil. Mais attention : seuls les rayons UVB assurent cette synthèse. Or, ceux-ci sont absents d'octobre à mars, même si le soleil est au rendez-vous. En outre, la capacité de synthèse de la vitamine D diminue avec l'âge et la pigmentation de la peau (les peaux noires synthétisent moins bien la vitamine D). Enfin, le port de vêtements couvrant ou de crèmes solaires bloquent également cette synthèse. Pas d'évaluation systématique du statut en vitamine D Le GRIO ne recommande pas d'évaluer systématiquement le statut en vitamine D chez les plus de 65 ans, mais est favorable à une supplémentation systématique sans dosage dans cette population. Son argument : la probabilité d'un déficit en vitamine D est extrêmement élevée, tandis que le risque d'un surdosage est quasi nul. Dans ses recommandations publiées en juillet 2011, le GRIO indique que la prise une fois tous les 3 mois d'une ampoule de vitamine D doit devenir la norme, tandis que la prise annuelle d'une dose plus forte doit être abandonnée. Il est également conseillé de supplémenter les enfants et les adolescents, pour garantir un apport minimum, indispensable à une bonne croissance osseuse. Traitements anti-ostéoporotiques En cas de risque avéré d'ostéoporose ou devant des fractures d'origine ostéoporotique, il existe plusieurs traitements, dont le mode d'action repose soit sur la stimulation de la fabrication de l'os, soit sur l'inhibition de sa destruction, soit sur ces deux mécanismes. Entre les biphosphonates, les modulateurs sélectifs des récepteurs aux estrogènes, les traitements hormonaux de substitution, le choix d'un traitement dépend du type d'ostéoporose et du profil du patient, selon qu'il est plus à même de suivre l'un ou l'autre de ces traitements. Il n'existe pas de consensus sur la durée du traitement, mais celui-ci doit durer au minimum 3 ans voire 6 ans, estiment les spécialistes. Dans les faits, la moitié des femmes arrêtent leur traitement au bout d'un an. Et seule la moitié de celles qui devraient être dépistées par ostéodensitométrie le sont effectivement. Plusieurs travaux de recherche sont par ailleurs en cours sur des molécules inhibant la résorption osseuse mais selon des mécanismes différents de ceux empruntés par les biphosphonates, ainsi que sur des molécules stimulant la formation osseuse ; des résultats sont attendus en 2012. L'ostéoporose touche des millions de femmes et d'hommes. Une alimentation équilibrée et riche en calcium, associée à des apports suffisants en vitamine D, constitue le meilleur moyen de prévention du risque de fracture. Les produits laitiers et les eaux minérales, seuls pourvoyeurs de calcium Le calcium représente, avec les protéines, l'un des principaux constituants des os. Les produits laitiers en sont les plus gros pourvoyeurs, mais les teneurs varient fortement selon les produits : les fromages à pâte dure type Emmental (356 mg pour une portion de 30 g), les camemberts(312 mg/portion) sont ainsi de bien meilleures sources de calcium que le lait (114 mg/100 ml) ou le fromage blanc (126 mg/100 g). Contrairement aux idées reçues, les produits allégés ne sont pas moins riches en calcium. On peut également compléter ses apports grâce à certaines eaux minérales type Hépar (555 mg/l), Courmayeur (533 mg/l), Contrexéville (486 mg/l), dont les teneurs sont très intéressantes. Chose que l'on sait moins, les sardines et les anchois à l'huile constituent également une bonne source de calcium (respectivement 400 mg et 200 mg pour 100 g de poisson). A l'inverse, les fruits et légumes ont des teneurs calciques peu élevées, et ce calcium est en outre très mal assimilé. Quant aux sodas, riches en acide phosphorique qui chasse le calcium dans les urines, leur consommation doit être limitée. Le capital osseux est déterminé à 70% par la génétique La constitution du capital osseux se fait jusqu'à l'âge de 20 ans, après quoi il se dégrade d'abord lentement jusqu'à l'âge de 50 ans, puis de façon brutale au-delà. C'est pourquoi les spécialistes parlent de l'ostéoporose comme d'une "maladie pédiatrique à expression gériatrique". Ce capital osseux est sous la dépendance de plusieurs facteurs, dont le plus important est la génétique (il intervient à 70 %). Problème : il est incontrôlable. Les autres facteurs, en revanche, peuvent être plus ou moins modulés : Les hormones : les données l'attestent, les hommes sont trois fois moins touchés que les femmes, la puberté précoce affaiblit le capital osseux des jeunes filles, et la carence hormonale qui survient à la ménopause accroît fortement le risque d'ostéoporose. L'activité physique : la pratique régulière d'un sport, et plus certainement de la course à pieds ou simplement de la marche, joue un rôle dans le maintien de la masse osseuse. 80% des plus de 70 ans ne couvrent pas leurs besoins en calcium La dose journalière de calcium recommandée est de 1.200 mg en moyenne. Mais les besoins varient en fonction des âges : si 1.000 mg suffisent chez les adultes en bonne santé, les jeunes en croissance et les personnes âgées doivent augmenter de 50 % cette dose pour atteindre 1.500 mg et satisfaire les besoins liés à la croissance pour les premiers et aux pertes pour les seconds. On estime que 80% des plus de 70 ans n'atteignent pas la dose recommandée ; en moyenne, leurs apports sont d'environ 600 mg par jour. Un outil pour mesurer ses apports en calcium Si les apports alimentaires en calcium sont insuffisants, l'organisme va puiser dans le squelette les quantités nécessaires pour maintenir le taux de calcium dans le sang, qui doit être constant. Cela risque alors d'appauvrir les os de leur contenu en calcium et de conduire à une ostéoporose. Le Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses (GRIO) met à disposition sur son site (www.grio.org) un outil d'évaluation des apports quotidiens en calcium, qui repose sur un questionnaire précis de la consommation des aliments riches en calcium au cours d'une semaine. Des apports médicamenteux en calcium parfois nécessaires D'une façon générale, une alimentation variée et équilibrée suffit à couvrir les besoins. Il arrive néanmoins, en cas de déficit marqué et prolongé, que le médecin recommande une supplémentation pharmaceutique. C'est le cas notamment chez des personnes âgées dont l'appétit très diminué ne permet pas de couvrir les besoins ou chez les patients sous traitement anti-ostéoporotiques. Ces médicaments à base de calcium contiennent généralement de la vitamine D, qui favorise l'absorption digestive du calcium et permet la minéralisation du tissu osseux. Pas de synthèse de vitamine D en hiver A l'inverse du calcium, la vitamine Dest très peu présente dans l'alimentation ou en quantité très limitée (poissons gras et beurre). Le corps en fabrique par une exposition de la peau au soleil. Mais attention : seuls les rayons UVB assurent cette synthèse. Or, ceux-ci sont absents d'octobre à mars, même si le soleil est au rendez-vous. En outre, la capacité de synthèse de la vitamine D diminue avec l'âge et la pigmentation de la peau (les peaux noires synthétisent moins bien la vitamine D). Enfin, le port de vêtements couvrant ou de crèmes solaires bloquent également cette synthèse. Pas d'évaluation systématique du statut en vitamine D Le GRIO ne recommande pas d'évaluer systématiquement le statut en vitamine D chez les plus de 65 ans, mais est favorable à une supplémentation systématique sans dosage dans cette population. Son argument : la probabilité d'un déficit en vitamine D est extrêmement élevée, tandis que le risque d'un surdosage est quasi nul. Dans ses recommandations publiées en juillet 2011, le GRIO indique que la prise une fois tous les 3 mois d'une ampoule de vitamine D doit devenir la norme, tandis que la prise annuelle d'une dose plus forte doit être abandonnée. Il est également conseillé de supplémenter les enfants et les adolescents, pour garantir un apport minimum, indispensable à une bonne croissance osseuse. Traitements anti-ostéoporotiques En cas de risque avéré d'ostéoporose ou devant des fractures d'origine ostéoporotique, il existe plusieurs traitements, dont le mode d'action repose soit sur la stimulation de la fabrication de l'os, soit sur l'inhibition de sa destruction, soit sur ces deux mécanismes. Entre les biphosphonates, les modulateurs sélectifs des récepteurs aux estrogènes, les traitements hormonaux de substitution, le choix d'un traitement dépend du type d'ostéoporose et du profil du patient, selon qu'il est plus à même de suivre l'un ou l'autre de ces traitements. Il n'existe pas de consensus sur la durée du traitement, mais celui-ci doit durer au minimum 3 ans voire 6 ans, estiment les spécialistes. Dans les faits, la moitié des femmes arrêtent leur traitement au bout d'un an. Et seule la moitié de celles qui devraient être dépistées par ostéodensitométrie le sont effectivement. Plusieurs travaux de recherche sont par ailleurs en cours sur des molécules inhibant la résorption osseuse mais selon des mécanismes différents de ceux empruntés par les biphosphonates, ainsi que sur des molécules stimulant la formation osseuse ; des résultats sont attendus en 2012.