Malgré le réchauffement climatique, les hivers restent particulièrement rigoureux, les chercheurs peinent à l'expliquer. Malgré le réchauffement climatique, les hivers restent particulièrement rigoureux, les chercheurs peinent à l'expliquer. Dans un monde en plein réchauffement, nos hivers semblent avoir de beaux restes. Alors qu'au niveau mondial l'année 2010 a été la plus chaude jamais observée depuis la fin du XIXème siècle, son mois de décembre n'a été que le 34e le plus chaud sur les terres émergées de l'hémisphère Nord, selon le National Climatic Data Center américain. L'hiver 2009 n'a guère été mieux loti. Pointant au 6e rang des années les plus chaudes, cette année a vu son mois de décembre - là encore sur les continents de l'hémisphère Nord - être le plus froid enregistré depuis quarante-cinq ans ! Le hasard est-il seul à la barre ? Y a-t-il une loi cachée derrière cette succession de deux hivers très froids dans l'hémisphère Nord ? En 2010, Mike Lockwood (université de Reading, Royaume-Uni) avait publié, dans la revue Environmental Research Letters, une étude reposant sur trois siècles et demi d'archives climatiques associant les hivers froids sur la Grande-Bretagne et l'Europe continentale avec les phases de faible activité du Soleil, dont le cycle est d'environ onze ans. Or, précisément, en 2009 et 2010, le Soleil venait de toucher son minimum. Il était même plongé dans un coma profond, avec une activité d'une faiblesse jamais observée auparavant... Cependant, le lien statistique avancé par M. Lockwood ne reposait sur aucun mécanisme physique connu : il n'avait guère convaincu ses pairs. Mais voilà que Sarah Ineson (Met Office Hadley Centre, Royaume-Uni) et plusieurs chercheurs d'universités britanniques publient, le 9 octobre, dans Nature Geoscience, une explication à ce phénomène. D'abord, ils ont utilisé les observations du satellite Sorce (Solar Radiation and Climate Experiment), selon lesquelles, en 2007, à l'entrée dans le dernier minimum solaire, l'intensité de certaines longueurs d'onde de l'ultraviolet (UV) a chuté de 4 à 6 fois plus qu'estimé jusqu'ici. Or ces UV interagissent avec l'ozone présent en haute altitude et ont donc une influence importante sur la stratosphère. Puis, en conséquence, sur le reste de la machine climatique. La simulation menée par les chercheurs suggère que cette petite fluctuation d'UV influence la circulation atmosphérique hivernale au-dessus de l'Atlantique, favorisant l'arrivée d'air polaire sur l'Europe et les Etats-Unis. Ces travaux, commente dans la revue Katja Matthes, chercheur au Helmholtz Centre de Potsdam (Allemagne), "indiquent que l'effet du cycle solaire de onze ans sur le climat terrestre est régional, et qu'il n'induit qu'une petite variation de la température moyenne globale". Il y a pourtant un hic : les données d'observation de Sorce sont au centre d'une intense polémique, certains chercheurs affirmant qu'elles sont faussées par un instrument défectueux. D'autres mesures confirmant cette brutale chute des UV sont donc nécessaires avant de conclure. Dans un monde en plein réchauffement, nos hivers semblent avoir de beaux restes. Alors qu'au niveau mondial l'année 2010 a été la plus chaude jamais observée depuis la fin du XIXème siècle, son mois de décembre n'a été que le 34e le plus chaud sur les terres émergées de l'hémisphère Nord, selon le National Climatic Data Center américain. L'hiver 2009 n'a guère été mieux loti. Pointant au 6e rang des années les plus chaudes, cette année a vu son mois de décembre - là encore sur les continents de l'hémisphère Nord - être le plus froid enregistré depuis quarante-cinq ans ! Le hasard est-il seul à la barre ? Y a-t-il une loi cachée derrière cette succession de deux hivers très froids dans l'hémisphère Nord ? En 2010, Mike Lockwood (université de Reading, Royaume-Uni) avait publié, dans la revue Environmental Research Letters, une étude reposant sur trois siècles et demi d'archives climatiques associant les hivers froids sur la Grande-Bretagne et l'Europe continentale avec les phases de faible activité du Soleil, dont le cycle est d'environ onze ans. Or, précisément, en 2009 et 2010, le Soleil venait de toucher son minimum. Il était même plongé dans un coma profond, avec une activité d'une faiblesse jamais observée auparavant... Cependant, le lien statistique avancé par M. Lockwood ne reposait sur aucun mécanisme physique connu : il n'avait guère convaincu ses pairs. Mais voilà que Sarah Ineson (Met Office Hadley Centre, Royaume-Uni) et plusieurs chercheurs d'universités britanniques publient, le 9 octobre, dans Nature Geoscience, une explication à ce phénomène. D'abord, ils ont utilisé les observations du satellite Sorce (Solar Radiation and Climate Experiment), selon lesquelles, en 2007, à l'entrée dans le dernier minimum solaire, l'intensité de certaines longueurs d'onde de l'ultraviolet (UV) a chuté de 4 à 6 fois plus qu'estimé jusqu'ici. Or ces UV interagissent avec l'ozone présent en haute altitude et ont donc une influence importante sur la stratosphère. Puis, en conséquence, sur le reste de la machine climatique. La simulation menée par les chercheurs suggère que cette petite fluctuation d'UV influence la circulation atmosphérique hivernale au-dessus de l'Atlantique, favorisant l'arrivée d'air polaire sur l'Europe et les Etats-Unis. Ces travaux, commente dans la revue Katja Matthes, chercheur au Helmholtz Centre de Potsdam (Allemagne), "indiquent que l'effet du cycle solaire de onze ans sur le climat terrestre est régional, et qu'il n'induit qu'une petite variation de la température moyenne globale". Il y a pourtant un hic : les données d'observation de Sorce sont au centre d'une intense polémique, certains chercheurs affirmant qu'elles sont faussées par un instrument défectueux. D'autres mesures confirmant cette brutale chute des UV sont donc nécessaires avant de conclure.