Le ministre égyptien de la Défense a averti dimanche que l'armée interviendrait si des heurts éclataient dans le pays à l'occasion des rassemblements prévus dans les jours à venir par les opposants au président islamiste Mohamed Morsi, qu'il a ensuite rencontré dans la soirée pour se voir donner des directives en matière de sécurité. Le ministre égyptien de la Défense a averti dimanche que l'armée interviendrait si des heurts éclataient dans le pays à l'occasion des rassemblements prévus dans les jours à venir par les opposants au président islamiste Mohamed Morsi, qu'il a ensuite rencontré dans la soirée pour se voir donner des directives en matière de sécurité. "Les forces armées ont le devoir d'intervenir pour empêcher l'Egypte de plonger dans un tunnel sombre de conflit et de troubles", a déclaré le général Abdel Fattah al-Sissi, à la veille du premier anniversaire de l'élection de Mohamed Morsi, dont les chefs de file de l'opposition réclament la démission. Les opposants à M. Morsi, qui l'accusent d'avoir détourné au profit de son camp la révolution de 2011 qui a mis fin au régime deHosni Moubarak, appellent à une mobilisation massive le 30 juin, jour anniversaire de son investiture. Le ministre a appelé les Egyptiens à mettre de côté leurs clivages soulignant qu'il est du devoir de l'armée d'empêcher le chaos. "Il est du devoir national et moral de l'armée d'intervenir (...) pour empêcher les violences confessionnelles ou l'effondrement des institutions de l'Etat" a déclaré le général Sissi lors d'une rencontre avec des militaires. Il a également critiqué ceux qui font des déclarations opposées à l'armée. Vendredi, un membre des Frères musulmans, mouvement dont M. Morsi est issu, Mohammed al-Baltagui, a critiqué l'armée lors d'un rassemblement organisé par des partisans du président. "Ceux qui croient que nous ignorons les dangers qui attendent la nation égyptienne se trompent. Nous ne resterons pas silencieux face à la plongée du pays dans la violence", a-t-il déclaré. M. Morsi a rencontré dans la soirée le général Sissi, qui lui a fait un "compte-rendu des plans et préparatifs des forces armées pour la période à venir", selon un communiqué de la présidence. Le chef de l'Etat lui a donné des "directives pour mettre en place rapidement toutes les mesures nécessaires afin d'assurer la sécurité de toutes les structures vitales et stratégiques du pays en coordination avec le ministère de l'Intérieur". Des dizaines de milliers de partisans de M. Morsi, premier président civil et islamiste d'Egypte, se sont rassemblés vendredi pour une démonstration de force avant la manifestation de l'opposition le 30 juin. Samedi, M. Morsi a appelé au dialogue, alors qu'il y a des craintes que des heurts éclatent entre ses partisans et ses opposants, qui sont à couteaux tirés. L'Egypte est profondément divisée entre les partisans de M. Morsi, qui estiment qu'il épure les institutions après des décennies de corruption et ses détracteurs qui l'accusent de concentrer le pouvoir entre les mains des Frères musulmans. Depuis son élection, M. Morsi a du se frotter à l'animosité du pouvoir judiciaire, des médias de la police et plus récemment du monde de la culture. Il est actuellement la cible d'une campagne réclamant son départ, baptisée Tamarrod (rébellion, en arabe), dont les organisateurs affirment avoir rassemblé 15 millions de signatures pour demander une élection présidentielle anticipée. Ces derniers mois, les dissensions politiques ont dégénéré de façon récurrente en violences parfois meurtrières dans les rues du Caire L'opposition veut retrouver le souffle de la révolution L'Egypte est-elle à la veille d'une nouvelle révolution? C'est ce que des millions d'Egyptiens semblent espérer. Signataires d'une pétition qui demande la démission du président Mohamed Morsi, ils comptent revenir sur la place Tahrir le 30 juin, premier anniversaire de son élection, pour l'en convaincre. Leur mot d'ordre est sans ambiguïté: "Tamarud, rébellion!" Malgré le mécontentement provoqué par sa gestion politique et économique, le chef de l'Etat issu des Frères musulmans a cependant toujours de nombreux partisans, et ces derniers entendent le rappeler dès vendredi en entamant une série de manifestations de soutien.Leur cri de ralliement, "Tagarud", invite à l'ouverture des esprits. Dans une Egypte minée par l'instabilité et les explosions de violence sporadiques depuis la chute d'Hosni Moubarak en février 2011, cette confrontation est potentiellement explosive. Au Caire, le "30 juin" est dans toutes les conversations, la Bourse bat de l'aile et l'armée et les forces de sécurité disent se préparer à faire face à toute éventualité. Difficile de prédire l'issue de ce face-à-face entre les islamistes, qui détiennent presque tous les leviers du pouvoir, et une agrégation de libéraux, de chrétiens et de laïcs inquiets de l'islamisation du pays, mais aussi de partisans de l'ancien régime et de victimes de la crise économique. Certains opposants espèrent en tout cas qu'il donnera un nouveau souffle à la "révolution du Nil", qu'ils accusent les islamistes d'avoir confisquée. "Cette révolution n'est par terminée", a assuré récemment le Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei, un des chefs de file du mouvement Tamarud, dont les militants affirment avoir recueilli pour leur pétition presque autant de signatures que Mohamed Morsi de voix lors de son élection, soit 13 millions. Au-delà des opposants, cet appel pourrait trouver un écho chez les millions de pauvres dont les conditions de vie se sont encore dégradées depuis deux ans, conséquence notamment de la chute des revenus du tourisme et de la hausse des prix des produits de première nécessité. Selon un sondage Zogby publié lundi, seuls 28% des Egyptiens considèrent encore que l'élection de Mohamed Morsi a été une bonne chose, ou au moins que ce résultat est légitime, contre 57% il y a un an. Enquête ouverte sur l'évasion de prison de Mohamed Morsi En Egypte, la cour correctionnelle d'Ismaïlia a demandé au parquet d'ouvrir une enquête sur la fuite de prison du président Mohamed Morsi, le 29 janvier 2011. Une évasion qui, selon la cour, a été planifiée et réalisée par les Frères musulmans, mais aussi le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. Des formations qui ont usé de la force pour libérer les prisonniers, a ajouté la cour. La décision de la cour correctionnelle est un camouflet aux Frères musulmans qui ont toujours soutenu que le président, à l'époque haut responsable de la Confrérie, n'avait pas été emprisonné et ne s'était donc pas enfui de prison au début de la révolution contre le président Moubarak. Une évasion qui, aux yeux de la loi, constitue un crime qui prive celui qui l'a perpétré de ses droits civiques et politiques. Pour l'opposition, Mohamed Morsi n'avait donc pas le droit de se présenter à l'élection présidentielle, puisqu'il n'a pas été gracié par le Conseil suprême des forces armées, contrairement à d'autres islamistes. Un jugement dont l'opposition va se servir pour étayer son appel à la tenue d'élections présidentielles anticipées. Un jugement que la Confrérie a tenté de reporter par tous les artifices juridiques au-delà du 30 juin. Une date où l'opposition prévoit une manifestation gigantesque pour exiger le départ du président "Morsi-Moubarak", comme elle le surnomme. La décision de la cour d'Ismaïlia a été accueillie par des manifestations de joie de la part de militants de l'opposition au pouvoir des Frères musulmans, dont est issu le président Morsi. Un président dont ils ont réclamé le départ immédiat. Baradei appelle Morsi à démissionner L'un des principaux responsables de l'opposition égyptienne a appelé samed dernier le président Mohamed Morsi à démissionner, à l'approche de manifestations organisées à la fin du mois pour réclamer le départ du chef de l'Etat, qui a quant à lui écarté cette perspective. Un des principaux responsables de l'opposition égyptienne a appelé samedi le président Mohamed Morsi à démissionner, à l'approche de manifestations organisées à la fin du mois pour réclamer le départ du chef de l'Etat, qui a quant à lui écarté cette perspective. Une campagne intitulée Tamarod (rébellion) appelle à manifester le 30 juin, premier aniversaire de l'investiture de Morsi, devant le palais présidentiel au Caire.Tamarod revendique 15 millions de signatures pour une pétition réclamant le départ de M. Morsi, accusé de vouloir monopoliser le pouvoir au profit des Frères musulmans et de laisser le pays s'enfoncer dans la crise économique. "Les forces armées ont le devoir d'intervenir pour empêcher l'Egypte de plonger dans un tunnel sombre de conflit et de troubles", a déclaré le général Abdel Fattah al-Sissi, à la veille du premier anniversaire de l'élection de Mohamed Morsi, dont les chefs de file de l'opposition réclament la démission. Les opposants à M. Morsi, qui l'accusent d'avoir détourné au profit de son camp la révolution de 2011 qui a mis fin au régime deHosni Moubarak, appellent à une mobilisation massive le 30 juin, jour anniversaire de son investiture. Le ministre a appelé les Egyptiens à mettre de côté leurs clivages soulignant qu'il est du devoir de l'armée d'empêcher le chaos. "Il est du devoir national et moral de l'armée d'intervenir (...) pour empêcher les violences confessionnelles ou l'effondrement des institutions de l'Etat" a déclaré le général Sissi lors d'une rencontre avec des militaires. Il a également critiqué ceux qui font des déclarations opposées à l'armée. Vendredi, un membre des Frères musulmans, mouvement dont M. Morsi est issu, Mohammed al-Baltagui, a critiqué l'armée lors d'un rassemblement organisé par des partisans du président. "Ceux qui croient que nous ignorons les dangers qui attendent la nation égyptienne se trompent. Nous ne resterons pas silencieux face à la plongée du pays dans la violence", a-t-il déclaré. M. Morsi a rencontré dans la soirée le général Sissi, qui lui a fait un "compte-rendu des plans et préparatifs des forces armées pour la période à venir", selon un communiqué de la présidence. Le chef de l'Etat lui a donné des "directives pour mettre en place rapidement toutes les mesures nécessaires afin d'assurer la sécurité de toutes les structures vitales et stratégiques du pays en coordination avec le ministère de l'Intérieur". Des dizaines de milliers de partisans de M. Morsi, premier président civil et islamiste d'Egypte, se sont rassemblés vendredi pour une démonstration de force avant la manifestation de l'opposition le 30 juin. Samedi, M. Morsi a appelé au dialogue, alors qu'il y a des craintes que des heurts éclatent entre ses partisans et ses opposants, qui sont à couteaux tirés. L'Egypte est profondément divisée entre les partisans de M. Morsi, qui estiment qu'il épure les institutions après des décennies de corruption et ses détracteurs qui l'accusent de concentrer le pouvoir entre les mains des Frères musulmans. Depuis son élection, M. Morsi a du se frotter à l'animosité du pouvoir judiciaire, des médias de la police et plus récemment du monde de la culture. Il est actuellement la cible d'une campagne réclamant son départ, baptisée Tamarrod (rébellion, en arabe), dont les organisateurs affirment avoir rassemblé 15 millions de signatures pour demander une élection présidentielle anticipée. Ces derniers mois, les dissensions politiques ont dégénéré de façon récurrente en violences parfois meurtrières dans les rues du Caire L'opposition veut retrouver le souffle de la révolution L'Egypte est-elle à la veille d'une nouvelle révolution? C'est ce que des millions d'Egyptiens semblent espérer. Signataires d'une pétition qui demande la démission du président Mohamed Morsi, ils comptent revenir sur la place Tahrir le 30 juin, premier anniversaire de son élection, pour l'en convaincre. Leur mot d'ordre est sans ambiguïté: "Tamarud, rébellion!" Malgré le mécontentement provoqué par sa gestion politique et économique, le chef de l'Etat issu des Frères musulmans a cependant toujours de nombreux partisans, et ces derniers entendent le rappeler dès vendredi en entamant une série de manifestations de soutien.Leur cri de ralliement, "Tagarud", invite à l'ouverture des esprits. Dans une Egypte minée par l'instabilité et les explosions de violence sporadiques depuis la chute d'Hosni Moubarak en février 2011, cette confrontation est potentiellement explosive. Au Caire, le "30 juin" est dans toutes les conversations, la Bourse bat de l'aile et l'armée et les forces de sécurité disent se préparer à faire face à toute éventualité. Difficile de prédire l'issue de ce face-à-face entre les islamistes, qui détiennent presque tous les leviers du pouvoir, et une agrégation de libéraux, de chrétiens et de laïcs inquiets de l'islamisation du pays, mais aussi de partisans de l'ancien régime et de victimes de la crise économique. Certains opposants espèrent en tout cas qu'il donnera un nouveau souffle à la "révolution du Nil", qu'ils accusent les islamistes d'avoir confisquée. "Cette révolution n'est par terminée", a assuré récemment le Prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei, un des chefs de file du mouvement Tamarud, dont les militants affirment avoir recueilli pour leur pétition presque autant de signatures que Mohamed Morsi de voix lors de son élection, soit 13 millions. Au-delà des opposants, cet appel pourrait trouver un écho chez les millions de pauvres dont les conditions de vie se sont encore dégradées depuis deux ans, conséquence notamment de la chute des revenus du tourisme et de la hausse des prix des produits de première nécessité. Selon un sondage Zogby publié lundi, seuls 28% des Egyptiens considèrent encore que l'élection de Mohamed Morsi a été une bonne chose, ou au moins que ce résultat est légitime, contre 57% il y a un an. Enquête ouverte sur l'évasion de prison de Mohamed Morsi En Egypte, la cour correctionnelle d'Ismaïlia a demandé au parquet d'ouvrir une enquête sur la fuite de prison du président Mohamed Morsi, le 29 janvier 2011. Une évasion qui, selon la cour, a été planifiée et réalisée par les Frères musulmans, mais aussi le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. Des formations qui ont usé de la force pour libérer les prisonniers, a ajouté la cour. La décision de la cour correctionnelle est un camouflet aux Frères musulmans qui ont toujours soutenu que le président, à l'époque haut responsable de la Confrérie, n'avait pas été emprisonné et ne s'était donc pas enfui de prison au début de la révolution contre le président Moubarak. Une évasion qui, aux yeux de la loi, constitue un crime qui prive celui qui l'a perpétré de ses droits civiques et politiques. Pour l'opposition, Mohamed Morsi n'avait donc pas le droit de se présenter à l'élection présidentielle, puisqu'il n'a pas été gracié par le Conseil suprême des forces armées, contrairement à d'autres islamistes. Un jugement dont l'opposition va se servir pour étayer son appel à la tenue d'élections présidentielles anticipées. Un jugement que la Confrérie a tenté de reporter par tous les artifices juridiques au-delà du 30 juin. Une date où l'opposition prévoit une manifestation gigantesque pour exiger le départ du président "Morsi-Moubarak", comme elle le surnomme. La décision de la cour d'Ismaïlia a été accueillie par des manifestations de joie de la part de militants de l'opposition au pouvoir des Frères musulmans, dont est issu le président Morsi. Un président dont ils ont réclamé le départ immédiat. Baradei appelle Morsi à démissionner L'un des principaux responsables de l'opposition égyptienne a appelé samed dernier le président Mohamed Morsi à démissionner, à l'approche de manifestations organisées à la fin du mois pour réclamer le départ du chef de l'Etat, qui a quant à lui écarté cette perspective. Un des principaux responsables de l'opposition égyptienne a appelé samedi le président Mohamed Morsi à démissionner, à l'approche de manifestations organisées à la fin du mois pour réclamer le départ du chef de l'Etat, qui a quant à lui écarté cette perspective. Une campagne intitulée Tamarod (rébellion) appelle à manifester le 30 juin, premier aniversaire de l'investiture de Morsi, devant le palais présidentiel au Caire.Tamarod revendique 15 millions de signatures pour une pétition réclamant le départ de M. Morsi, accusé de vouloir monopoliser le pouvoir au profit des Frères musulmans et de laisser le pays s'enfoncer dans la crise économique.