Dernière colonie française en Afrique à avoir accédé à l'indépendance, Djibouti, qui célèbre mercredi ses 30 ans de souveraineté, reste un bastion militaire occidental et conserve avec Paris d'étroites relations, affectées par l'affaire de la mort du juge Borrel. Ce 30e anniversaire sera marqué par le traditionnel défilé militaire du 27 juin et une réception donnée par le président Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999. Peuplé d'environ 700.000 habitants, ce petit pays de 23.000 km2, désertique et sans ressource naturelle, vit de sa position stratégique, au carrefour de l'Afrique et de la péninsule arabique. Successivement appelée "Côte française des Somalis", puis "Territoire français des Afars et Issas" (TFAI) jusqu'à l'indépendance, le territoire a été conçu par le colonisateur français comme un verrou militaire à l'entrée de la mer Rouge, sur l'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. L'indépendance n'a pas changé cet état de fait. Djibouti abrite la plus importante base militaire française à l'étranger avec plus de 2.800 hommes. La campagne anti-terroriste lancée par les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 a même renforcé le caractère d'"Etat caserne" de Djibouti. Washington y a établi son unique base militaire sur le continent africain, installée à quelques kilomètres de la frontière avec la Somalie. Cette présence militaire massive des Occidentaux constitue une des principales ressources de l'économie djiboutienne, par le biais de loyers des bases et de dépenses sur place des soldats. Elle garantit aussi la stabilité du pays, entouré par trois voisins à l'histoire marquée par les guerres : Somalie, Erythrée et Ethiopie, qui utilise le port de Djibouti pour faire transiter l'essentiel de son commerce depuis la guerre éthio-érythréenne de 1998-2000. Depuis l'indépendance, Djibouti — où le multipartisme a été établi en 2002 et où l'opposition a boycotté la dernière présidentielle en 2005 — n'a ainsi eu que deux présidents, Hassan Gouled Aptidon, remplacé par son ancien directeur de cabinet, M. Guelleh. Dans ce contexte de soutien indéfectible des Occidentaux au régime djiboutien, l'affaire de la mort du juge français Bernard Borrel en 1995 à Djibouti empoisonne les relations entre Paris et son ancienne colonie depuis des années. Dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique publié cette semaine, le président Guelleh juge que c'est "une affaire franco-française" dans laquelle il n'y a "aucun mobile crédible" pour accuser des responsables djiboutiens. Dernière colonie française en Afrique à avoir accédé à l'indépendance, Djibouti, qui célèbre mercredi ses 30 ans de souveraineté, reste un bastion militaire occidental et conserve avec Paris d'étroites relations, affectées par l'affaire de la mort du juge Borrel. Ce 30e anniversaire sera marqué par le traditionnel défilé militaire du 27 juin et une réception donnée par le président Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999. Peuplé d'environ 700.000 habitants, ce petit pays de 23.000 km2, désertique et sans ressource naturelle, vit de sa position stratégique, au carrefour de l'Afrique et de la péninsule arabique. Successivement appelée "Côte française des Somalis", puis "Territoire français des Afars et Issas" (TFAI) jusqu'à l'indépendance, le territoire a été conçu par le colonisateur français comme un verrou militaire à l'entrée de la mer Rouge, sur l'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. L'indépendance n'a pas changé cet état de fait. Djibouti abrite la plus importante base militaire française à l'étranger avec plus de 2.800 hommes. La campagne anti-terroriste lancée par les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 a même renforcé le caractère d'"Etat caserne" de Djibouti. Washington y a établi son unique base militaire sur le continent africain, installée à quelques kilomètres de la frontière avec la Somalie. Cette présence militaire massive des Occidentaux constitue une des principales ressources de l'économie djiboutienne, par le biais de loyers des bases et de dépenses sur place des soldats. Elle garantit aussi la stabilité du pays, entouré par trois voisins à l'histoire marquée par les guerres : Somalie, Erythrée et Ethiopie, qui utilise le port de Djibouti pour faire transiter l'essentiel de son commerce depuis la guerre éthio-érythréenne de 1998-2000. Depuis l'indépendance, Djibouti — où le multipartisme a été établi en 2002 et où l'opposition a boycotté la dernière présidentielle en 2005 — n'a ainsi eu que deux présidents, Hassan Gouled Aptidon, remplacé par son ancien directeur de cabinet, M. Guelleh. Dans ce contexte de soutien indéfectible des Occidentaux au régime djiboutien, l'affaire de la mort du juge français Bernard Borrel en 1995 à Djibouti empoisonne les relations entre Paris et son ancienne colonie depuis des années. Dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique publié cette semaine, le président Guelleh juge que c'est "une affaire franco-française" dans laquelle il n'y a "aucun mobile crédible" pour accuser des responsables djiboutiens.