Au soir du 2 juillet, ils étaient quelques dizaines d'Algériens au Bar au Petit Paris de la rue des Gravilliers dans le 3ème arrondissement de Paris. Tous sont originaires de la même région de Kabylie, du reste, une des particularités des moussebilines de la Fédération de France qui peut-être par tradition de la djemâa se regroupaient par village. Le gros transistor installé sur un coin du comptoir et branché sur radio-Luxembourg diffusait en crachotant le journal du soir de 19h. La voix du commentateur était grave. Il disait en substance : "L'Algérie, par voie de référendum vient d'accéder à l'indépendance". Ce fut l'explosion. Des larmes de joie pour le plus grand bonheur de tous. Ils s'embrassaient, se congratulaient et criaient "Tahia Djazaïr horra". Les compratriotes qui, eux, après avoir entendu la nouvelle de leur chambre d'hôtel, affluaient vers le café qui ne pouvait contenir tout ce beau monde. Certains avaient fait confectionner le drapeau et dansaient. Le juke-boxe égrénaient toutes les chansons de Slimane Azzem ou encore celles de Cheikh Norredine. El ghorva pour beaucoup d'entre eux devai prendre fin. Le premier quartier à sortir dans les rues fut Nanterre où régnait la plus grosse concentration d'émigrés très peu, du reste, avait fait venir leurs famille. Et puis ce fut au tour des autres cafés algériens celui de la rue versingétorix du 14e arrondissement, celui du Café de la Paix de d'avenue des Gobelins dans le 13e et puis plein d'autres encore de Belleville, de Barbès, du 20e. Tous avaient reçu le mot d'ordre de converger vers la place de la République. Au bout d'un demi-heure, la place était noire. Les femmes lançaient des you you dansaient embrassaient même les passants… médusés. Nous étions encadrés par les CRS, mais le contexte n'était plus le même. Terminé le gourdin des ratonnades, ils étaient là tout juste pour éviter tout dérapage. Les Français nous regardaient mi-figue mi-raisin. Certains étaient contents pour nous. En fait, ceux-là étaient amis du PCF. D'autres, partisans de l'Algérie française, crachaient leur venin. Bof qu'importe! L'Algérie était libre et indépendante. Une nouvelle ère s'ouvrait devant nous. Au soir du 2 juillet, ils étaient quelques dizaines d'Algériens au Bar au Petit Paris de la rue des Gravilliers dans le 3ème arrondissement de Paris. Tous sont originaires de la même région de Kabylie, du reste, une des particularités des moussebilines de la Fédération de France qui peut-être par tradition de la djemâa se regroupaient par village. Le gros transistor installé sur un coin du comptoir et branché sur radio-Luxembourg diffusait en crachotant le journal du soir de 19h. La voix du commentateur était grave. Il disait en substance : "L'Algérie, par voie de référendum vient d'accéder à l'indépendance". Ce fut l'explosion. Des larmes de joie pour le plus grand bonheur de tous. Ils s'embrassaient, se congratulaient et criaient "Tahia Djazaïr horra". Les compratriotes qui, eux, après avoir entendu la nouvelle de leur chambre d'hôtel, affluaient vers le café qui ne pouvait contenir tout ce beau monde. Certains avaient fait confectionner le drapeau et dansaient. Le juke-boxe égrénaient toutes les chansons de Slimane Azzem ou encore celles de Cheikh Norredine. El ghorva pour beaucoup d'entre eux devai prendre fin. Le premier quartier à sortir dans les rues fut Nanterre où régnait la plus grosse concentration d'émigrés très peu, du reste, avait fait venir leurs famille. Et puis ce fut au tour des autres cafés algériens celui de la rue versingétorix du 14e arrondissement, celui du Café de la Paix de d'avenue des Gobelins dans le 13e et puis plein d'autres encore de Belleville, de Barbès, du 20e. Tous avaient reçu le mot d'ordre de converger vers la place de la République. Au bout d'un demi-heure, la place était noire. Les femmes lançaient des you you dansaient embrassaient même les passants… médusés. Nous étions encadrés par les CRS, mais le contexte n'était plus le même. Terminé le gourdin des ratonnades, ils étaient là tout juste pour éviter tout dérapage. Les Français nous regardaient mi-figue mi-raisin. Certains étaient contents pour nous. En fait, ceux-là étaient amis du PCF. D'autres, partisans de l'Algérie française, crachaient leur venin. Bof qu'importe! L'Algérie était libre et indépendante. Une nouvelle ère s'ouvrait devant nous.