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Une maladie qui vous prend à la gorge
Angine
Publié dans Le Midi Libre le 14 - 08 - 2007

Elle commence par quelques picotements au fond de la gorge, une gêne plus ou moins importante à la déglutition avec, parfois, des maux de tête, des frissons, une sensation de malaise. La fièvre est inconstante.
Elle commence par quelques picotements au fond de la gorge, une gêne plus ou moins importante à la déglutition avec, parfois, des maux de tête, des frissons, une sensation de malaise. La fièvre est inconstante.
Les douleurs augmentent. La gorge est enflammée. On ne peut avaler autre chose que du liquide ou du semi-liquide. Souvent, la palpation de la région du cou, douloureuse elle aussi, révèle l'augmentation de volume d'un ou de plusieurs ganglions.
Virus et bactéries
Aujourd'hui, les angines sont le plus souvent virales et bénignes.
Mais l'usage très large des antibiotiques a transformé, sans le supprimer, le pouvoir agressif des bactéries : streptocoque, haemophilus, pneumocoque. Il ne faut donc jamais négliger un mal de gorge apparemment supportable et banal.
En effet, l'angine à streptocoque béta-hémolytique donne volontiers des complications au niveau des reins ou du coeur. Il faut savoir aussi que les angines bactériennes peuvent se compliquer localement par des phlegmons de l'amygdale ou de véritables infections des ganglions.
L'angine n'est donc pas à prendre à la légère. Il appartiendra au médecin de faire la part des choses entre les différentes formes de ces affections.
En cas de doute du diagnostique, un prélèvement de gorge pourra être effectué, ainsi qu'un examen sanguin. Il est rare ainsi qu'une angine demeure longtemps sans explication.
La stratégie thérapeutique
Le traitement des angines sera adapté à ses différentes formes. Si l'angine accompagne une grippe ou une autre affection virale (comme par exemple la mononucléose infectieuse), le repos et les médicaments habituels de la fièvre suffiront.
En revanche, toute angine microbienne doit bénéficier d'un traitement antibiotique. On pourra atténuer un peu la douleur de gorge par des pulvérisations antiseptiques et calmantes.
En cas de poussées d'angines à répétition chez les enfants, votre médecin pourrait envisager un état allergique à explorer ou une ablation des amygdales, si celles-ci sont vraiment en trop mauvais état.
Auto-médication : danger
De la simple angine accidentelle à la succession d'angines tout au long de l'année, tout peut se voir. Les traitements s'adapteront à ces cas différents.
Un conseil : il est toujours possible de traiter soi-même un coup de fièvre. Mais si l'on souffre de la gorge et que, dans la glace, on aperçoit ses amygdales rouges ou couvertes de plaques jaunâtres ou de petits points blancs, il faut éviter l'auto-médication, surtout antibiotique. La consultation s'impose.
Quand faut-il enlever les amygdales ?
Il existe peu d'indications impératives à l'ablation des amygdales. Le plus souvent l'intervention se discute au cas par cas, devant des angines récidivantes ou une amygdalite chronique.
Opération courante il y a trente ans, l'ablation des amygdales (ou amygdalectomie) est aujourd'hui réalisée avec une grande parcimonie. La raison en est que l'on soigne mieux les angines. Ainsi, on hésite à enlever ces petites formations lymphoïdes, qui participent aux défenses contre les infections, surtout chez le petit enfant. C'est pourquoi, en dehors de cas très particuliers, on ne propose jamais l'opération avant l'âge de trois ou quatre ans. L'amygdalectomie est réalisée le plus souvent entre quatre et huit ans. Mais elle est possible aussi chez les adultes.
Angines récidivantes : le traitement médical d'abord
La principale indication de l'amygdalectomie est la survenue d'angines streptococciques à répétition, malgré un traitement médical bien conduit (antibiothérapie adaptée, suppression d'un tabagisme, actif ou passif, au besoin, et si c'est possible, changement de mode de garde, pour éviter la crèche...). La décision d'opérer se fait au cas par cas et dépend beaucoup du point de vue personnel de l'ORL ou du pédiatre. L'ablation des amygdales permet de mettre fin à ces épisodes. Mais il reste possible d'avoir d'autres infections de la gorge.
L'amygdalite chronique (infections des amygdales persistant depuis au moins trois mois malgré un traitement antibiotique bien conduit) peut être également une indication à l'ablation des amygdales. Là aussi, la décision dépend beaucoup de l'expérience personnelle du praticien. En revanche, l'amygdalectomie n'a aucune place dans le traitement des otites récidivantes.
La présence d'un abcès (ou phlegmon) au niveau des amygdales, conduisait autrefois à leur ablation secondaire. Aujourd'hui, on se contente le plus souvent du drainage et de l'antibiothérapie, car les récidives sont très rares.
Amygdales obstructives
Des amygdales très volumineuses peuvent gêner la respiration et entraîner dans certains cas des pauses respiratoires pendant le sommeil. Dans ces cas, leur ablation est indispensable. En revanche, il n'y a aucun lieu d'enlever de grosses amygdales, si celles-ci ne s'accompagnent pas de troubles respiratoires ni d'angines récidivantes. Des ronflements isolés ne sont pas non plus une indication à l'intervention.
Enfin, le gonflement d'une amygdale peut faire craindre un cancer, surtout chez un fumeur. Même si ce type de cancer est très rare, l'ablation de l'amygdale s'impose rapidement, suivi de son examen sous microscope pour rechercher des signes de malignité.
Il n'existe pas de contre-indication absolue à l'amygdalectomie. La recherche de troubles de la coagulation est systématique avant l'intervention. Leur présence peut conduire, bien-sûr, à différer l'intervention.
24 heures
d'hospitalisation
L'amygdalectomie est réalisée sous anesthésie générale, en milieu hospitalier, avec généralement 24 heures d'hospitalisation. Elle est toujours réalisée à distance d'un épisode infectieux, ce qui suppose un examen de la gorge avant l'intervention. Les suites opératoires sont douloureuses, rendant nécessaire un traitement antalgique (contre la douleur).
Par ailleurs, des complications hémorragiques sont possibles, dans les heures qui suivent l'intervention, mais aussi plusieurs jours après, lorsque l'escarre (croûte) recouvrant la plaie se décolle. Ces hémorragies à distance, qui peuvent être mortelles, sont heureusement très rares. Les parents doivent être informés de la possibilité de saignements qui doivent conduire à consulter immédiatement.
Les douleurs augmentent. La gorge est enflammée. On ne peut avaler autre chose que du liquide ou du semi-liquide. Souvent, la palpation de la région du cou, douloureuse elle aussi, révèle l'augmentation de volume d'un ou de plusieurs ganglions.
Virus et bactéries
Aujourd'hui, les angines sont le plus souvent virales et bénignes.
Mais l'usage très large des antibiotiques a transformé, sans le supprimer, le pouvoir agressif des bactéries : streptocoque, haemophilus, pneumocoque. Il ne faut donc jamais négliger un mal de gorge apparemment supportable et banal.
En effet, l'angine à streptocoque béta-hémolytique donne volontiers des complications au niveau des reins ou du coeur. Il faut savoir aussi que les angines bactériennes peuvent se compliquer localement par des phlegmons de l'amygdale ou de véritables infections des ganglions.
L'angine n'est donc pas à prendre à la légère. Il appartiendra au médecin de faire la part des choses entre les différentes formes de ces affections.
En cas de doute du diagnostique, un prélèvement de gorge pourra être effectué, ainsi qu'un examen sanguin. Il est rare ainsi qu'une angine demeure longtemps sans explication.
La stratégie thérapeutique
Le traitement des angines sera adapté à ses différentes formes. Si l'angine accompagne une grippe ou une autre affection virale (comme par exemple la mononucléose infectieuse), le repos et les médicaments habituels de la fièvre suffiront.
En revanche, toute angine microbienne doit bénéficier d'un traitement antibiotique. On pourra atténuer un peu la douleur de gorge par des pulvérisations antiseptiques et calmantes.
En cas de poussées d'angines à répétition chez les enfants, votre médecin pourrait envisager un état allergique à explorer ou une ablation des amygdales, si celles-ci sont vraiment en trop mauvais état.
Auto-médication : danger
De la simple angine accidentelle à la succession d'angines tout au long de l'année, tout peut se voir. Les traitements s'adapteront à ces cas différents.
Un conseil : il est toujours possible de traiter soi-même un coup de fièvre. Mais si l'on souffre de la gorge et que, dans la glace, on aperçoit ses amygdales rouges ou couvertes de plaques jaunâtres ou de petits points blancs, il faut éviter l'auto-médication, surtout antibiotique. La consultation s'impose.
Quand faut-il enlever les amygdales ?
Il existe peu d'indications impératives à l'ablation des amygdales. Le plus souvent l'intervention se discute au cas par cas, devant des angines récidivantes ou une amygdalite chronique.
Opération courante il y a trente ans, l'ablation des amygdales (ou amygdalectomie) est aujourd'hui réalisée avec une grande parcimonie. La raison en est que l'on soigne mieux les angines. Ainsi, on hésite à enlever ces petites formations lymphoïdes, qui participent aux défenses contre les infections, surtout chez le petit enfant. C'est pourquoi, en dehors de cas très particuliers, on ne propose jamais l'opération avant l'âge de trois ou quatre ans. L'amygdalectomie est réalisée le plus souvent entre quatre et huit ans. Mais elle est possible aussi chez les adultes.
Angines récidivantes : le traitement médical d'abord
La principale indication de l'amygdalectomie est la survenue d'angines streptococciques à répétition, malgré un traitement médical bien conduit (antibiothérapie adaptée, suppression d'un tabagisme, actif ou passif, au besoin, et si c'est possible, changement de mode de garde, pour éviter la crèche...). La décision d'opérer se fait au cas par cas et dépend beaucoup du point de vue personnel de l'ORL ou du pédiatre. L'ablation des amygdales permet de mettre fin à ces épisodes. Mais il reste possible d'avoir d'autres infections de la gorge.
L'amygdalite chronique (infections des amygdales persistant depuis au moins trois mois malgré un traitement antibiotique bien conduit) peut être également une indication à l'ablation des amygdales. Là aussi, la décision dépend beaucoup de l'expérience personnelle du praticien. En revanche, l'amygdalectomie n'a aucune place dans le traitement des otites récidivantes.
La présence d'un abcès (ou phlegmon) au niveau des amygdales, conduisait autrefois à leur ablation secondaire. Aujourd'hui, on se contente le plus souvent du drainage et de l'antibiothérapie, car les récidives sont très rares.
Amygdales obstructives
Des amygdales très volumineuses peuvent gêner la respiration et entraîner dans certains cas des pauses respiratoires pendant le sommeil. Dans ces cas, leur ablation est indispensable. En revanche, il n'y a aucun lieu d'enlever de grosses amygdales, si celles-ci ne s'accompagnent pas de troubles respiratoires ni d'angines récidivantes. Des ronflements isolés ne sont pas non plus une indication à l'intervention.
Enfin, le gonflement d'une amygdale peut faire craindre un cancer, surtout chez un fumeur. Même si ce type de cancer est très rare, l'ablation de l'amygdale s'impose rapidement, suivi de son examen sous microscope pour rechercher des signes de malignité.
Il n'existe pas de contre-indication absolue à l'amygdalectomie. La recherche de troubles de la coagulation est systématique avant l'intervention. Leur présence peut conduire, bien-sûr, à différer l'intervention.
24 heures
d'hospitalisation
L'amygdalectomie est réalisée sous anesthésie générale, en milieu hospitalier, avec généralement 24 heures d'hospitalisation. Elle est toujours réalisée à distance d'un épisode infectieux, ce qui suppose un examen de la gorge avant l'intervention. Les suites opératoires sont douloureuses, rendant nécessaire un traitement antalgique (contre la douleur).
Par ailleurs, des complications hémorragiques sont possibles, dans les heures qui suivent l'intervention, mais aussi plusieurs jours après, lorsque l'escarre (croûte) recouvrant la plaie se décolle. Ces hémorragies à distance, qui peuvent être mortelles, sont heureusement très rares. Les parents doivent être informés de la possibilité de saignements qui doivent conduire à consulter immédiatement.


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