De la Grèce au Portugal et au Nord de l'Afrique, les effets du réchauffement climatique sont bien là et les incendies d'été qui ravagent les forêts en sont l'aspect le plus visible, estiment les experts de la forêt méditerranéenne. Lors d'un colloque à Marseille qui s'est achevé vendredi, scientifiques et forestiers se sont livrés à un examen minutieux d'"une région déjà soumise à de fortes contraintes climatiques l'été, où manque d'eau et fortes températures vont de pair". Le constat est unanime: les dégâts sur les espaces naturels ont pris toute leur ampleur avec la canicule de 2003, mais sont aggravés par un déficit pluviométrique persistant et la pollution à l'ozone. Dans le Sud de la France, "il manque une année de pluie sur les cinq dernières années", a souligné Michel Bariteau, président de «Forêt méditerranéenne», organisatrice du colloque. Aiguilles qui roussissent puis tombent l'année suivante, cimes dénudées, colorations anormales, déficits foliaires, branches mortes sont les signes du dépérissement de la forêt méditerranéenne. Le chêne-liège est moribond au Portugal mais aussi sur l'ensemble du pourtour méditerranéen. En Espagne, les jeunes bouquets d'arbres sont touchés. Le cèdre de l'Atlas dépérit au Maroc et en Algérie, ont témoigné les experts. "Depuis 1998, la croissance en diamètre et la croissance des rameaux, le nombre et la taille des aiguilles restent inférieurs à la normale pour tous les pins", a assuré l'expert français Michel Vennetier (Institut méditerranéen d'écologie). "Les températures ne sont plus assez fraîches pour permettre la production de nouvelles feuilles et le risque est réel que des populations d'arbres s'éteignent", a renchéri la scientifique Isabelle Chuine. Dans la région de Barcelone (Espagne), "le hêtre commence l'éclosion des feuilles un mois plus tôt qu'il y a 50 ans et colonise des altitudes qu'il n'avait jamais occupées", a ajouté Carlos Gracia de l'université de Barcelone. La sécheresse et le déficit d'eau, voire de neige, rendent également les arbres plus sensibles aux maladies provoquées par les champignons et insectes. Les chenilles processionnaires notamment menacent des pins sylvestres jusque-là protégés par l'altitude. "Les arbres ne sont plus capables de répondre aux attaques comme avant", a résumé la Portugaise Maria-Carolina Varela. Les paysages vont être redessinés et le tourisme risque d'en pâtir, avec la présence de millions d'arbres secs sur pieds, sans compter que les risques d'incendies et d'érosion sont aggravés. Il faudra aux forestiers un changement radical des pratiques: trouver des espèces plus résistantes aux contraintes climatiques et promouvoir la diversité des essences. Mais si la forêt méditerranéenne est appelée à "remonter" vers le Nord, Frédéric Medail (Institut méditerranéen d'écologie) s'est demandé "ce qu'on va avoir dans le Sud". De la Grèce au Portugal et au Nord de l'Afrique, les effets du réchauffement climatique sont bien là et les incendies d'été qui ravagent les forêts en sont l'aspect le plus visible, estiment les experts de la forêt méditerranéenne. Lors d'un colloque à Marseille qui s'est achevé vendredi, scientifiques et forestiers se sont livrés à un examen minutieux d'"une région déjà soumise à de fortes contraintes climatiques l'été, où manque d'eau et fortes températures vont de pair". Le constat est unanime: les dégâts sur les espaces naturels ont pris toute leur ampleur avec la canicule de 2003, mais sont aggravés par un déficit pluviométrique persistant et la pollution à l'ozone. Dans le Sud de la France, "il manque une année de pluie sur les cinq dernières années", a souligné Michel Bariteau, président de «Forêt méditerranéenne», organisatrice du colloque. Aiguilles qui roussissent puis tombent l'année suivante, cimes dénudées, colorations anormales, déficits foliaires, branches mortes sont les signes du dépérissement de la forêt méditerranéenne. Le chêne-liège est moribond au Portugal mais aussi sur l'ensemble du pourtour méditerranéen. En Espagne, les jeunes bouquets d'arbres sont touchés. Le cèdre de l'Atlas dépérit au Maroc et en Algérie, ont témoigné les experts. "Depuis 1998, la croissance en diamètre et la croissance des rameaux, le nombre et la taille des aiguilles restent inférieurs à la normale pour tous les pins", a assuré l'expert français Michel Vennetier (Institut méditerranéen d'écologie). "Les températures ne sont plus assez fraîches pour permettre la production de nouvelles feuilles et le risque est réel que des populations d'arbres s'éteignent", a renchéri la scientifique Isabelle Chuine. Dans la région de Barcelone (Espagne), "le hêtre commence l'éclosion des feuilles un mois plus tôt qu'il y a 50 ans et colonise des altitudes qu'il n'avait jamais occupées", a ajouté Carlos Gracia de l'université de Barcelone. La sécheresse et le déficit d'eau, voire de neige, rendent également les arbres plus sensibles aux maladies provoquées par les champignons et insectes. Les chenilles processionnaires notamment menacent des pins sylvestres jusque-là protégés par l'altitude. "Les arbres ne sont plus capables de répondre aux attaques comme avant", a résumé la Portugaise Maria-Carolina Varela. Les paysages vont être redessinés et le tourisme risque d'en pâtir, avec la présence de millions d'arbres secs sur pieds, sans compter que les risques d'incendies et d'érosion sont aggravés. Il faudra aux forestiers un changement radical des pratiques: trouver des espèces plus résistantes aux contraintes climatiques et promouvoir la diversité des essences. Mais si la forêt méditerranéenne est appelée à "remonter" vers le Nord, Frédéric Medail (Institut méditerranéen d'écologie) s'est demandé "ce qu'on va avoir dans le Sud".