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Jusqu'au bout de sa passion…
Docteur Fayçal Haffaci : doyen du parc zoologique du Hamma
Publié dans Le Midi Libre le 13 - 11 - 2007

M. Fayçal Haffaci est un Docteur vétérinaire, maître ès science, et spécialiste dans la faune en voie d'extinction. A la tête du zoo du Hamma depuis plus de 30 ans, ce scientifique est par ailleurs membre de la National Geographic Society, une prestigieuse institution scientifique américaine.
M. Fayçal Haffaci est un Docteur vétérinaire, maître ès science, et spécialiste dans la faune en voie d'extinction. A la tête du zoo du Hamma depuis plus de 30 ans, ce scientifique est par ailleurs membre de la National Geographic Society, une prestigieuse institution scientifique américaine.
La petite taille, la silhouette discrètement grassouillette, la figure ronde et affable barrée d'une fine moustache renseignent mal, de prime abord, sur le personnage de notre ami Fayçal Haffaci. Il faut dire que cette façade plastique n'est qu'un trompe-l'œil car derrière les airs débonnaires et réservés de ce fils de bonne famille algéroise se cache en réalité l'un des scientifiques les plus réputés dans le monde entier.
En arrachant le voile qui masque le versant scientifique, on a vite découvert, après l'accueil souriant et la poignée de main franche, la figure même de l'humaniste dévoué à sa cause : l'amour ainsi que la protection de la Nature et des animaux.
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, M. Fayçal Haffaci est un Docteur vétérinaire, maître ès science, et spécialiste dans la faune en voie d'extinction. Â ce titre, mis à part un «confrère» sud-africain, il est l'unique spécialiste dans la faune sauvage et exotique.
 la tête du zoo du Hamma depuis plus de 30 ans, ce scientifique est par ailleurs membre de la National Geographic Society, une prestigieuse institution scientifique américaine ayant son siège à Washington. Le Docteur Haffaci siège en outre dans l'organisation Greenpeace international en même temps qu'au Fonds mondial de la nature, un organisme de l'ONU dénommé WWF. Il est également membre de la Fondation Brigitte Bardot où il s'occupe de faune sauvage. Ayant donné plusieurs conférences à l'étranger, le Docteur Haffaci a contribué aussi dans nombre de publications scientifiques internationales.
L'enfant qui rêvait de devenir Daktari
«Enfant déjà, j'avais un amour profond pour les animaux. Mon feuilleton préféré, Daktari, le vétérinaire qui soignait les animaux de la jungle, m'avait encore insufflé une passion et une ambition sans aucune commune mesure. Mon père qui était inspecteur principal aux abattoirs d'Alger est aussi pour quelque chose dans mon parcours. En fait, il donnait de la viande aux animaux du zoo du Hamma. Des lors, ce monde animalier que je côtoyais de plus en plus grâce à lui me fascinait dans tous ses états. Et puis un jour, à l'âge de 7 ans, j'ai fait l'école buissonnière pour aller visiter incognito le zoo. J'avais réussi alors à pénétrer ce monde magique en me suspendant aux jupons d'un couple. Il faut dire qu'à l'époque déjà, j'invoquais et je priais dieu matin et soir pour qu'il me permette de travailler un jour dans ce zoo. Ainsi, en restant admiratif face au lion qui sommeillait dans sa cage, j'avais tenté de le réveiller avec un jet de pierre. L'animalier m'aperçut et sous la colère il me conduit manu militari à la sortie du zoo. Il ordonna sur le champ aux gardiens de ne plus me laisser entrer. Vingt ans plus tard, je suis revenu au zoo en étant son directeur. Je croise des lors l'animalier et je lui raconte l'anecdote. Â sa grand stupeur, il me regarde et me dit : il ne faut jamais sous-estimer un enfant…»
Des anecdotes comme celle-là, M. Haffaci en a à gogo car cette bibliothèque ambulante n'a jamais cessée de se nourrir de la passion, de la vocation et des émotions d'une vie pleinement vécue.
Natif de la Casbah, le petit Fayçal habitera un bon bout de temps avec sa famille à Notre Dame d'Afrique. Il est d'ailleurs l'ami et le complice de quartier de Omar Betrouni, «le footballeur dont les pieds étaient déjà en or massif à cette époque.»
 l'école Saint Augustin contiguë à la Basilique, établissement dirigé par la Mission des Pères Blancs, il refuse de lire «Vive la France !» dans le livre de classe et clame : «Vive l'Algérie !» Mme Caporal, institutrice et épouse du directeur de l'école pique la dessus une crise rageuse. Mais peu à importe, le jeune enfant est têtu et convaincu de sa cause.
Quelques temps plus tard, en ne se lassant jamais de regarder les lions, les ours, les singes et les autres fauves que les animaliers du zoo du Hamma nourrissaient avec amour, le petit Fayçal se dit qu'il deviendra «médecin des animaux ou rien d'autre.»
Les années passent et le temps donne raison à cet enfant dévoré par son rêve. Depuis de nombreuses années, il est le responsable du zoo du Hamma et aujourd'hui encore il demeure l'unique gardien du temple…
Le plus jeune directeur de parc zoologique au monde !
Après une formation en Algérie, à l'institut technologique de médecine animale de Sidi Bel Abbés plus précisément, le jeune vétérinaire de 23 ans attire l'attention de feu le Commandant Larbi Tayebi, membre du Conseil de la Révolution, ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire, que séduisent le savoir et les connaissances animalières surprenantes qui sortent de la bouche de ce jeunet timide et réservé. « Es-tu capable d'être le directeur du zoo, de t'occuper des animaux et de veiller sur leur bonne santé ? » demande le ministre. Le oui sort certainement en balbutiement étranglé, mais il traduit en réalité le désir profond de réaliser le rêve d'une enfance. Condamné ainsi à honorer incessamment sa mission, Fayçal Haffaci se montrera à chaque instant à la hauteur de son sacerdoce. Durant son règne que des progrès sont accomplis dans un zoo qui n'a guère cessé de connaître des améliorations. Preuve en est, les anciens cadres français qui revenaient après l'indépendance voir leur parc zoologique chéri restaient souvent bouche bée face au travail réalisé par ce jeune algérien.
Et en 1975, une délégation allemande, conduite par le Professeur Heinrich Dathe, directeur du parc zoologique de Berlin, classe Fayçal Haffaci plus jeune directeur de parc zoologique au monde. Â cette même époque, il est remarqué par le fameux Colonel Ahmed Bencherif, commandant de la Gendarmerie Nationale, qui avait la mission de superviser les travaux de réalisation du parc zoologique de Ben Aknoun. «Il était un homme exceptionnel. Il imposait le respect de par sa personnalité et son caractère. Â ses côtés, on n'apprenait beaucoup sur la vie. Par ailleurs, j'ai rarement vu quelqu'un aimer les animaux et la nature comme lui.»
Major de promo à l'Académie de Kiev
En 1978, notre Daktari s'en vole pour Kiev pour y suivre une intense formation qui durera pas moins de 7 ans dans la prestigieuse Académie des Sciences de Kiev. Cette grande institution sera son sanctuaire durant tout son séjour. Et ses mentors sont tout simplement des savants de renommée mondiale, tel le professeur Trépan Nagorni, attaché scientifique du Cirque de Moscou, avec lequel il se lie d'une grande amitié. Hôte de plusieurs zoos, réserves et parcs nationaux d'Union Soviétique, le Docteur Haffaci effectuera son plus important stage au célèbre parc zoologique de Vincennes et en fréquentant les sommités de l'institut de Médecine Tropicale Maison-Alfort à Paris.
Sorti Major de Promo de l'Académie de Kiev, il est honoré par l'ambassadeur de l'Algérie à Moscou, feu Abdelmadjid Allahoum, qui salua vivement la brillance scientifique de cet étudiant chercheur en lui marquant personnellement son estime et sa haute considération.
Se vouant totalement à la recherche, le Docteur Haffaci représentera l'Algérie dans le cadre de la CITES (Convention de Washington pour la protection de la Faune et de la Flore sauvages menacées de disparition).
Cependant, loin de toute vie ascétique et routinière, les aventures n'ont jamais manqué avec notre Daktari national. Le Docteur a mine de rien à son actif d'extraordinaires expériences à l'image de cette baleine géante- longue de plus de 20 mètres et pesant plus de 50 tonnes !- qui échoue au Port d'Alger et qui sera enterrée par notre vétérinaire, après bien des péripéties dignes d'un film burlesque, dans la réserve de chasse de Djelfa. Toute une opération montée brillamment par M. Haffaci dans le seul but de récupérer le squelette de la baleine et l'exposer dans un musée algérien. «Chose qui profitera considérablement aux chercheurs et étudiants algériens, sans compte que cela induira comme apport dans l'histoire de la zoologie en Algérie», précise encore à sujet notre Docteur vétérinaire. M. Haffaci pourrait certainement nous raconter bien d'autres histoires aussi insolites l'une que l'autre, mais il faut dire que notre interlocuteur est aujourd'hui surtout préoccupé par le présent et l'avenir du parc zoologique du Hamma.
«Je ne laisserai personne toucher à ce joyau»
«Depuis sa fermeture en 1999, le parc zoologique est devenu un cimetière à ciel ouvert. Il y avait même des volontés manifestes pour le fermer à vie. La tutelle de l'époque, le ministère de l'agriculture, avait complètement abandonné ce joyau national. Heureusement que la wilaya a repris pour le compte du ministère de l'intérieur la gestion et la réhabilitation du Jardin d'Essai. Sinon, croyez-moi, on aurait vécu une catastrophe nationale», nous affirme M. Haffaci sur un ton péremptoire. Il faut savoir que depuis 2006, notre Docteur vétérinaire travaille main dans la main avec les services de la wilaya d'Alger pour mener à bien les travaux du réaménagement du parc zoologique. «Avec la wilaya d'Alger, j'ai trouvé une oreille attentive à mes propositions. Je dois reconnaître qu'avec le wali délégué de Hussein Dey, la collaboration se passe dans les meilleures conditions et ensemble, je suis sur que nous réussirons à faire en sorte que ce parc zoologique retrouve sa splendeur d'antan», explique notre interlocuteur en nous ajoutant à la fin : «mon seul souhait aujourd'hui est la réouverture de ce zoo qui compte énormément dans le cœur des algérois. Alger doit absolument retrouver son joyau qui fait sa réputation dans le monde entier et ce depuis 1900, date de sa création. C'est pour cela que je me bats désormais et je ne serais rassuré que lorsque je verrais le Président de la République venir enfin inaugurer officiellement la réouverture de ce glorieux parc zoologique. Je pourrais après écouler le reste de ma vie paisiblement et tranquillement…»
La petite taille, la silhouette discrètement grassouillette, la figure ronde et affable barrée d'une fine moustache renseignent mal, de prime abord, sur le personnage de notre ami Fayçal Haffaci. Il faut dire que cette façade plastique n'est qu'un trompe-l'œil car derrière les airs débonnaires et réservés de ce fils de bonne famille algéroise se cache en réalité l'un des scientifiques les plus réputés dans le monde entier.
En arrachant le voile qui masque le versant scientifique, on a vite découvert, après l'accueil souriant et la poignée de main franche, la figure même de l'humaniste dévoué à sa cause : l'amour ainsi que la protection de la Nature et des animaux.
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, M. Fayçal Haffaci est un Docteur vétérinaire, maître ès science, et spécialiste dans la faune en voie d'extinction. Â ce titre, mis à part un «confrère» sud-africain, il est l'unique spécialiste dans la faune sauvage et exotique.
 la tête du zoo du Hamma depuis plus de 30 ans, ce scientifique est par ailleurs membre de la National Geographic Society, une prestigieuse institution scientifique américaine ayant son siège à Washington. Le Docteur Haffaci siège en outre dans l'organisation Greenpeace international en même temps qu'au Fonds mondial de la nature, un organisme de l'ONU dénommé WWF. Il est également membre de la Fondation Brigitte Bardot où il s'occupe de faune sauvage. Ayant donné plusieurs conférences à l'étranger, le Docteur Haffaci a contribué aussi dans nombre de publications scientifiques internationales.
L'enfant qui rêvait de devenir Daktari
«Enfant déjà, j'avais un amour profond pour les animaux. Mon feuilleton préféré, Daktari, le vétérinaire qui soignait les animaux de la jungle, m'avait encore insufflé une passion et une ambition sans aucune commune mesure. Mon père qui était inspecteur principal aux abattoirs d'Alger est aussi pour quelque chose dans mon parcours. En fait, il donnait de la viande aux animaux du zoo du Hamma. Des lors, ce monde animalier que je côtoyais de plus en plus grâce à lui me fascinait dans tous ses états. Et puis un jour, à l'âge de 7 ans, j'ai fait l'école buissonnière pour aller visiter incognito le zoo. J'avais réussi alors à pénétrer ce monde magique en me suspendant aux jupons d'un couple. Il faut dire qu'à l'époque déjà, j'invoquais et je priais dieu matin et soir pour qu'il me permette de travailler un jour dans ce zoo. Ainsi, en restant admiratif face au lion qui sommeillait dans sa cage, j'avais tenté de le réveiller avec un jet de pierre. L'animalier m'aperçut et sous la colère il me conduit manu militari à la sortie du zoo. Il ordonna sur le champ aux gardiens de ne plus me laisser entrer. Vingt ans plus tard, je suis revenu au zoo en étant son directeur. Je croise des lors l'animalier et je lui raconte l'anecdote. Â sa grand stupeur, il me regarde et me dit : il ne faut jamais sous-estimer un enfant…»
Des anecdotes comme celle-là, M. Haffaci en a à gogo car cette bibliothèque ambulante n'a jamais cessée de se nourrir de la passion, de la vocation et des émotions d'une vie pleinement vécue.
Natif de la Casbah, le petit Fayçal habitera un bon bout de temps avec sa famille à Notre Dame d'Afrique. Il est d'ailleurs l'ami et le complice de quartier de Omar Betrouni, «le footballeur dont les pieds étaient déjà en or massif à cette époque.»
 l'école Saint Augustin contiguë à la Basilique, établissement dirigé par la Mission des Pères Blancs, il refuse de lire «Vive la France !» dans le livre de classe et clame : «Vive l'Algérie !» Mme Caporal, institutrice et épouse du directeur de l'école pique la dessus une crise rageuse. Mais peu à importe, le jeune enfant est têtu et convaincu de sa cause.
Quelques temps plus tard, en ne se lassant jamais de regarder les lions, les ours, les singes et les autres fauves que les animaliers du zoo du Hamma nourrissaient avec amour, le petit Fayçal se dit qu'il deviendra «médecin des animaux ou rien d'autre.»
Les années passent et le temps donne raison à cet enfant dévoré par son rêve. Depuis de nombreuses années, il est le responsable du zoo du Hamma et aujourd'hui encore il demeure l'unique gardien du temple…
Le plus jeune directeur de parc zoologique au monde !
Après une formation en Algérie, à l'institut technologique de médecine animale de Sidi Bel Abbés plus précisément, le jeune vétérinaire de 23 ans attire l'attention de feu le Commandant Larbi Tayebi, membre du Conseil de la Révolution, ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire, que séduisent le savoir et les connaissances animalières surprenantes qui sortent de la bouche de ce jeunet timide et réservé. « Es-tu capable d'être le directeur du zoo, de t'occuper des animaux et de veiller sur leur bonne santé ? » demande le ministre. Le oui sort certainement en balbutiement étranglé, mais il traduit en réalité le désir profond de réaliser le rêve d'une enfance. Condamné ainsi à honorer incessamment sa mission, Fayçal Haffaci se montrera à chaque instant à la hauteur de son sacerdoce. Durant son règne que des progrès sont accomplis dans un zoo qui n'a guère cessé de connaître des améliorations. Preuve en est, les anciens cadres français qui revenaient après l'indépendance voir leur parc zoologique chéri restaient souvent bouche bée face au travail réalisé par ce jeune algérien.
Et en 1975, une délégation allemande, conduite par le Professeur Heinrich Dathe, directeur du parc zoologique de Berlin, classe Fayçal Haffaci plus jeune directeur de parc zoologique au monde. Â cette même époque, il est remarqué par le fameux Colonel Ahmed Bencherif, commandant de la Gendarmerie Nationale, qui avait la mission de superviser les travaux de réalisation du parc zoologique de Ben Aknoun. «Il était un homme exceptionnel. Il imposait le respect de par sa personnalité et son caractère. Â ses côtés, on n'apprenait beaucoup sur la vie. Par ailleurs, j'ai rarement vu quelqu'un aimer les animaux et la nature comme lui.»
Major de promo à l'Académie de Kiev
En 1978, notre Daktari s'en vole pour Kiev pour y suivre une intense formation qui durera pas moins de 7 ans dans la prestigieuse Académie des Sciences de Kiev. Cette grande institution sera son sanctuaire durant tout son séjour. Et ses mentors sont tout simplement des savants de renommée mondiale, tel le professeur Trépan Nagorni, attaché scientifique du Cirque de Moscou, avec lequel il se lie d'une grande amitié. Hôte de plusieurs zoos, réserves et parcs nationaux d'Union Soviétique, le Docteur Haffaci effectuera son plus important stage au célèbre parc zoologique de Vincennes et en fréquentant les sommités de l'institut de Médecine Tropicale Maison-Alfort à Paris.
Sorti Major de Promo de l'Académie de Kiev, il est honoré par l'ambassadeur de l'Algérie à Moscou, feu Abdelmadjid Allahoum, qui salua vivement la brillance scientifique de cet étudiant chercheur en lui marquant personnellement son estime et sa haute considération.
Se vouant totalement à la recherche, le Docteur Haffaci représentera l'Algérie dans le cadre de la CITES (Convention de Washington pour la protection de la Faune et de la Flore sauvages menacées de disparition).
Cependant, loin de toute vie ascétique et routinière, les aventures n'ont jamais manqué avec notre Daktari national. Le Docteur a mine de rien à son actif d'extraordinaires expériences à l'image de cette baleine géante- longue de plus de 20 mètres et pesant plus de 50 tonnes !- qui échoue au Port d'Alger et qui sera enterrée par notre vétérinaire, après bien des péripéties dignes d'un film burlesque, dans la réserve de chasse de Djelfa. Toute une opération montée brillamment par M. Haffaci dans le seul but de récupérer le squelette de la baleine et l'exposer dans un musée algérien. «Chose qui profitera considérablement aux chercheurs et étudiants algériens, sans compte que cela induira comme apport dans l'histoire de la zoologie en Algérie», précise encore à sujet notre Docteur vétérinaire. M. Haffaci pourrait certainement nous raconter bien d'autres histoires aussi insolites l'une que l'autre, mais il faut dire que notre interlocuteur est aujourd'hui surtout préoccupé par le présent et l'avenir du parc zoologique du Hamma.
«Je ne laisserai personne toucher à ce joyau»
«Depuis sa fermeture en 1999, le parc zoologique est devenu un cimetière à ciel ouvert. Il y avait même des volontés manifestes pour le fermer à vie. La tutelle de l'époque, le ministère de l'agriculture, avait complètement abandonné ce joyau national. Heureusement que la wilaya a repris pour le compte du ministère de l'intérieur la gestion et la réhabilitation du Jardin d'Essai. Sinon, croyez-moi, on aurait vécu une catastrophe nationale», nous affirme M. Haffaci sur un ton péremptoire. Il faut savoir que depuis 2006, notre Docteur vétérinaire travaille main dans la main avec les services de la wilaya d'Alger pour mener à bien les travaux du réaménagement du parc zoologique. «Avec la wilaya d'Alger, j'ai trouvé une oreille attentive à mes propositions. Je dois reconnaître qu'avec le wali délégué de Hussein Dey, la collaboration se passe dans les meilleures conditions et ensemble, je suis sur que nous réussirons à faire en sorte que ce parc zoologique retrouve sa splendeur d'antan», explique notre interlocuteur en nous ajoutant à la fin : «mon seul souhait aujourd'hui est la réouverture de ce zoo qui compte énormément dans le cœur des algérois. Alger doit absolument retrouver son joyau qui fait sa réputation dans le monde entier et ce depuis 1900, date de sa création. C'est pour cela que je me bats désormais et je ne serais rassuré que lorsque je verrais le Président de la République venir enfin inaugurer officiellement la réouverture de ce glorieux parc zoologique. Je pourrais après écouler le reste de ma vie paisiblement et tranquillement…»


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