Situé à 27 kilomètres à l'est de Béjaia, Aokas (qui signifie le requin en kabyle) est une station balnéaire généreuse, réputée qui vous accueille avec ses grottes féériques. Une association, Aokas Mémoires, s'y illustre dans le domaine de l'histoire locale notamment en publiant ce livre qui se révèle être d'utilité publique, qui joint l'utile de la connaissance de l'histoire au plaisir de lire un texte romancé mais richement documenté. On devine aisément tout le travail de recherche patiente soutenue par l'amour du pays en parlant de sa ville et de sa région. L'avant-propos précise : «Bien entendu, un travail de recoupements des informations diverses permettant d'établir les faits a été accompli pour offrir au lecteur des récits véridiques… ». La prudence va jusqu'à prévoir la possibilité de revoir et corriger le contenu de l'ouvrage dans une future réédition. Si nous connaissons les grands axes, les grands événements de la guerre de Libération algérienne, nous ignorons les détails des batailles locales, par exemple. Avec ce livre, cette lacune est vite comblée et nous espérons que chaque localité d'Algérie nous offre son pan de l'Histoire. «Notre récompense, disent les auteurs, serait de voir cette modeste production - incomplète que nous espérons néanmoins profitable, susciter chez les jeunes et moins jeunes l'envie d'écrire sur l'histoire passée et récente de leur région, de leur pays… » Dès la préface, signée par Bouzidi Ali, directeur de la Jeunesse et des sports, nous apprenons «Outre les victimes de Mai 1945, à la fin de la Guerre de Libération Nationale de novembre 1954, la région de Cap Aokas comptait – entre moudjahidine, moussebline et civils 129 martyrs tombés au champ d'honneur. Par ailleurs, huit embuscades, sept accrochages et seize attentats ont eu lieu dans cette portion du territoire national.» L'œuvre elle-même s'ouvre sur une «complainte du terroir» de Nacer Medjdoub qui dit : Algérie, Algérie, graine de benjoin La France amorce enfin son déclin Et tous les Martyrs en sont témoins Avec l'arme aiguisée, sortie du foin (…) La partie «Données historiques» reprend intégralement les rapports officiels établis par le pouvoir colonial concernant les douars. On y apprend, entre autres, que «la population du douar d'Aokas est constituée par la tribu des Beni M'Hend qui sont des Berbères venu au XVe siècle de Djidjelli et du Maroc. Toujours en guerre avec les Turcs, ils conservent leur indépendance même après l'occupation de Bougie et ne firent leur soumission qu'en 1853». Dans «Aokas ou la Baie du Requin», présentation de la ville actuelle, la petite histoire nous apprend que «dans les années 1970, dans un jeu radiophonique à RMC, Zapy Max avait qualifié Aokas –sujet de la question posée aux auditeurs – de « l'une des meilleures stations balnéaires pour ses sites.» On aborde après cela, «Les événements du 8 Mai 1845» puis «Aokas et le 8 Mai 1945». La Révolution algérienne s'octroie, comme de droit, la part du lion du livre. Toutes les opérations militaires qui se sont déroulées dans la région sont relatées à travers des témoignages. L'enfant et la femme y trouvent place : «La Révolution et l'enfant» raconte l'histoire d'un garçon de 13 ans qui contribue à la libération de son pays à sa manière ; il subtilise l'arme de son patron (un colon) pour la remettre à un membre de l'ALN. Dans «Femmes courages» on parle de Haddadi Fatma, Hamadi Yamina, Kasri Tassadit, Hourou Hadda, Hadjadj Fatima et sa fille Baya, Tahir Messaâd et Bélaïd Zohra, autant de femmes qui ont participé, chacune à sa façon, à l'indépendance nationale. Après «Histoires dans l'Histoire», une dernière partie est consacrée à des hommages à Si Mohand El Kendi, Rahmani Slimane, El Hadj Tahar, Dada Amr et « une femme du pays » : Djamila Salhi. Le livre se ferme sur un lexique et un index. Gageons que ce travail, rédigé par Khaled Lemnouar, retraité de l'éducation nationale, rencontrera un succès certain et réveillera d'autres vocations d'historiens bien utiles à l'écriture, la plus complète possible, de notre histoire. Aokas, Histoire et faits d'armes Editions Aokas mémoires, 226 pages, 300 D.A. prix public, 200 DA pour les étudiants Situé à 27 kilomètres à l'est de Béjaia, Aokas (qui signifie le requin en kabyle) est une station balnéaire généreuse, réputée qui vous accueille avec ses grottes féériques. Une association, Aokas Mémoires, s'y illustre dans le domaine de l'histoire locale notamment en publiant ce livre qui se révèle être d'utilité publique, qui joint l'utile de la connaissance de l'histoire au plaisir de lire un texte romancé mais richement documenté. On devine aisément tout le travail de recherche patiente soutenue par l'amour du pays en parlant de sa ville et de sa région. L'avant-propos précise : «Bien entendu, un travail de recoupements des informations diverses permettant d'établir les faits a été accompli pour offrir au lecteur des récits véridiques… ». La prudence va jusqu'à prévoir la possibilité de revoir et corriger le contenu de l'ouvrage dans une future réédition. Si nous connaissons les grands axes, les grands événements de la guerre de Libération algérienne, nous ignorons les détails des batailles locales, par exemple. Avec ce livre, cette lacune est vite comblée et nous espérons que chaque localité d'Algérie nous offre son pan de l'Histoire. «Notre récompense, disent les auteurs, serait de voir cette modeste production - incomplète que nous espérons néanmoins profitable, susciter chez les jeunes et moins jeunes l'envie d'écrire sur l'histoire passée et récente de leur région, de leur pays… » Dès la préface, signée par Bouzidi Ali, directeur de la Jeunesse et des sports, nous apprenons «Outre les victimes de Mai 1945, à la fin de la Guerre de Libération Nationale de novembre 1954, la région de Cap Aokas comptait – entre moudjahidine, moussebline et civils 129 martyrs tombés au champ d'honneur. Par ailleurs, huit embuscades, sept accrochages et seize attentats ont eu lieu dans cette portion du territoire national.» L'œuvre elle-même s'ouvre sur une «complainte du terroir» de Nacer Medjdoub qui dit : Algérie, Algérie, graine de benjoin La France amorce enfin son déclin Et tous les Martyrs en sont témoins Avec l'arme aiguisée, sortie du foin (…) La partie «Données historiques» reprend intégralement les rapports officiels établis par le pouvoir colonial concernant les douars. On y apprend, entre autres, que «la population du douar d'Aokas est constituée par la tribu des Beni M'Hend qui sont des Berbères venu au XVe siècle de Djidjelli et du Maroc. Toujours en guerre avec les Turcs, ils conservent leur indépendance même après l'occupation de Bougie et ne firent leur soumission qu'en 1853». Dans «Aokas ou la Baie du Requin», présentation de la ville actuelle, la petite histoire nous apprend que «dans les années 1970, dans un jeu radiophonique à RMC, Zapy Max avait qualifié Aokas –sujet de la question posée aux auditeurs – de « l'une des meilleures stations balnéaires pour ses sites.» On aborde après cela, «Les événements du 8 Mai 1845» puis «Aokas et le 8 Mai 1945». La Révolution algérienne s'octroie, comme de droit, la part du lion du livre. Toutes les opérations militaires qui se sont déroulées dans la région sont relatées à travers des témoignages. L'enfant et la femme y trouvent place : «La Révolution et l'enfant» raconte l'histoire d'un garçon de 13 ans qui contribue à la libération de son pays à sa manière ; il subtilise l'arme de son patron (un colon) pour la remettre à un membre de l'ALN. Dans «Femmes courages» on parle de Haddadi Fatma, Hamadi Yamina, Kasri Tassadit, Hourou Hadda, Hadjadj Fatima et sa fille Baya, Tahir Messaâd et Bélaïd Zohra, autant de femmes qui ont participé, chacune à sa façon, à l'indépendance nationale. Après «Histoires dans l'Histoire», une dernière partie est consacrée à des hommages à Si Mohand El Kendi, Rahmani Slimane, El Hadj Tahar, Dada Amr et « une femme du pays » : Djamila Salhi. Le livre se ferme sur un lexique et un index. Gageons que ce travail, rédigé par Khaled Lemnouar, retraité de l'éducation nationale, rencontrera un succès certain et réveillera d'autres vocations d'historiens bien utiles à l'écriture, la plus complète possible, de notre histoire. Aokas, Histoire et faits d'armes Editions Aokas mémoires, 226 pages, 300 D.A. prix public, 200 DA pour les étudiants