Depuis cinq années, nous assistons à un retour progressif au pays des cadres algériens installés à l'étranger. Ces universitaires constituent, en effet, un important atout pour le développement du pays. Ce sont des forces vives qui occupent une place de choix dans de nombreux secteurs d'activité et apportent une réelle valeur à la société dans son ensemble. Il se trouve, cependant, que ces Algériens d'exception, contrairement à leurs confrères qui ont préféré s'expatrier, ne font pas l'actualité. Le tapage politico-médiatique sur la fuite des cerveaux est tellement fort que l'on arrive à douter des compétences de ceux qui ont choisi de retourner au pays pour y exprimer leurs talents au bénéfice de toute la société. Pourtant, même s'ils ne sont pas sous les feux de la rampe, ces cadres formés à l'étranger et qui exercent en Algérie, malgré un environnement difficile, existent bel et bien. A ce propos, l'on apprend auprès d'une source proche du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique que les universités algériennes comptent, actuellement, pas moins d'une centaine de cadres supérieurs qui se sont imposés à l'étranger, avant de retourner au pays. Ces cadres, que les grandes puissances tentent de récupérer à tout prix, ont travaillé dans les plus prestigieuses universités du monde. L'Université d'Alger compte, à l'heure actuelle, une vingtaine de ces cerveaux qui mettent au service des étudiants et chercheurs leur grande expérience en matière d'enseignement acquise à l'étranger, soit aux Etats-Unis d'Amérique, en Grande- Bretagne ou en France. Ces hommes et ces femmes ont réintégré leur pays, et ce, en dépit des diverses contraintes en rapport avec l'environnement socioéconomique et des restrictions des libertés d'expression, d'opinion ou de circulation, voire l'absence des possibilités d'évolution de carrière, de promotions motivantes, transparentes. En effet, ces cadres, que l'on n'hésiterait pas à appeler des héros, sont là parmi d'autres milliers de cadres algériens que l'on trouve actifs dans les différents secteurs économiques. Ils résistent et maintiennent le cap. Pourtant, ils évoluent dans des conditions pas toujours confortables, et ce, en matières administrative et organisationnelle. Certains butent même sur une hiérarchie loin d'être encourageante. Cependant, selon certains observateurs de la scène nationale, «ces cadres qui sont là ou ceux qui reviennent, représentent un signe de bonne santé de l'élite algérienne et renseigne, à plus d'un titre, sur l'espoir de voir notre pays entamer, à l'avenir, une nouvelle ère pour asseoir un changement positif», en notant, à cet effet, que «la réussite ce n'est que le revers de l'échec». A cette occasion, le Midi Libre ouvre ses colonnes à certains d'entre eux. Ecoutons-les. Depuis cinq années, nous assistons à un retour progressif au pays des cadres algériens installés à l'étranger. Ces universitaires constituent, en effet, un important atout pour le développement du pays. Ce sont des forces vives qui occupent une place de choix dans de nombreux secteurs d'activité et apportent une réelle valeur à la société dans son ensemble. Il se trouve, cependant, que ces Algériens d'exception, contrairement à leurs confrères qui ont préféré s'expatrier, ne font pas l'actualité. Le tapage politico-médiatique sur la fuite des cerveaux est tellement fort que l'on arrive à douter des compétences de ceux qui ont choisi de retourner au pays pour y exprimer leurs talents au bénéfice de toute la société. Pourtant, même s'ils ne sont pas sous les feux de la rampe, ces cadres formés à l'étranger et qui exercent en Algérie, malgré un environnement difficile, existent bel et bien. A ce propos, l'on apprend auprès d'une source proche du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique que les universités algériennes comptent, actuellement, pas moins d'une centaine de cadres supérieurs qui se sont imposés à l'étranger, avant de retourner au pays. Ces cadres, que les grandes puissances tentent de récupérer à tout prix, ont travaillé dans les plus prestigieuses universités du monde. L'Université d'Alger compte, à l'heure actuelle, une vingtaine de ces cerveaux qui mettent au service des étudiants et chercheurs leur grande expérience en matière d'enseignement acquise à l'étranger, soit aux Etats-Unis d'Amérique, en Grande- Bretagne ou en France. Ces hommes et ces femmes ont réintégré leur pays, et ce, en dépit des diverses contraintes en rapport avec l'environnement socioéconomique et des restrictions des libertés d'expression, d'opinion ou de circulation, voire l'absence des possibilités d'évolution de carrière, de promotions motivantes, transparentes. En effet, ces cadres, que l'on n'hésiterait pas à appeler des héros, sont là parmi d'autres milliers de cadres algériens que l'on trouve actifs dans les différents secteurs économiques. Ils résistent et maintiennent le cap. Pourtant, ils évoluent dans des conditions pas toujours confortables, et ce, en matières administrative et organisationnelle. Certains butent même sur une hiérarchie loin d'être encourageante. Cependant, selon certains observateurs de la scène nationale, «ces cadres qui sont là ou ceux qui reviennent, représentent un signe de bonne santé de l'élite algérienne et renseigne, à plus d'un titre, sur l'espoir de voir notre pays entamer, à l'avenir, une nouvelle ère pour asseoir un changement positif», en notant, à cet effet, que «la réussite ce n'est que le revers de l'échec». A cette occasion, le Midi Libre ouvre ses colonnes à certains d'entre eux. Ecoutons-les. M. Laboudi, diplômé en sciences d'éducation à l'université de Californie (State University) aux Etats-Unis d'Amérique Midi Libre: En votre qualité de cadre supérieur et ayant connu l'une des plus prestigieuses universités du monde, quels sont les motifs de votre retour? M. Laboudi : Ici je suis chez moi. J'ai pris le temps qu'il fallait pour faire mes études et m'instruire à l'étranger. Je suis parti pour ça, mais pas pour m'y installer. Cependant, s'agissant de mon retour au pays, il s'inscrit dans l'ordre des choses. Je suis Algérien et je pense que mon pays a besoin du peu que je peux lui apporter, et ce, au même titre que l'ensemble des cadres algériens qui sont là et qui contribuent au développement du pays, malgré les conditions de vie peu confortables. Je pense, également, qu'il s'agit là d'un devoir que devraient accomplir tous les cadres algériens à l'égard de leur pays, car ils représentent la matière grise du pays. Par conséquent, il faut dire qu'aucun pays ne peut connaître l'essor sans l'apport de ses enfants. En outre, pour mon cas, j'ai eu ras-le-bol d'être un étranger. Comment analysez-vous le phénomène de la fuite des cadres algériens à l'étranger ? La fuite des cadres algériens à l'étranger est un phénomène sujet à polémique, mais sans que des solutions salvatrices soient trouvées par les pouvoirs publics. En outre, je dirai que ce phénomène est dû à plusieurs facteurs, à commencer par la décennie noire et l'absence d'une politique adéquate pour la prise en charge de ce phénomène. D'autre part, il faut dire que cette fuite des cadres à l'étranger est, également, un problème que nous devons assumer et solutionner. C'est une étape qu'il faut dépasser. A ce sujet, les mêmes problèmes ont été vécus par d'autres sociétés, à l'instar de l'Inde et des pays de l'Amérique latine, mais suite à une volonté politique effective, des solutions ont été trouvées. De ce fait, il faut dire que le problème qui se pose, actuellement, n'est pas celui de la fuite des cerveaux, mais il s'agit bel et bien des solutions que l'on y réserve. Samir Louafi, 56 ans, Directeur Général de SAP Maghreb, diplômé en Grande- Bretagne Midi Libre : Vous pouvez éventuellement gagner plus d'argent et bénéficier de bonnes conditions de vie sous d'autres cieux, mais vous avez préféré revenir travailler en Algérie. Quelles sont les raisons qui ont motivé ce retour au pays pour y investir ? Samir Louafi : Vous savez, j'ai quitté l'Algérie en 1975 et après des études post-universitaires en Grande-Bretagne et un retour rapide au pays, j'ai décidé de poursuivre une carrière internationale tout d'abord aux Emirats et en Arabie saoudite pour ensuite m'établir en Amérique du Nord. Au risque de m'approprier une phrase dont je ne connais pas l'auteur je peux vous dire que «vous sortez de l'Algérie, mais que l'Algérie ne sort pas de vous» et après 32 ans à l'international, je suis de retour au pays par choix et non par contrainte ou obligation. C'est un choix de carrière que j'ai fait consciemment et je veux contribuer, dans la limite de mes moyens, à l'essor des hautes technologies dans nos pays du Maghreb. Pour être un tant soit peu philosophe, je vous dirai que dans la vie, il y a des moments où vous «prenez» car vous êtes en mode «apprentissage, construction et investissement» et des moments où vous devez «donner» ce que vous avez appris et capitalisé. En 2007, je dirigeais les services conseils de SAP au Canada, mais j'ai senti qu'il me fallait un nouveau défi professionnel et j'ai donc accepté de prendre la direction régionale du troisième éditeur de logiciels au monde et leader mondial en Progiciel de Gestion Intégré, SAP, et d'aider à la transformation et à la modernisation des entreprises maghrébines dans un monde de plus en plus compétitif et globalisé. Je suis très optimiste et je suis très heureux d'être ici. Quel message adresseriez-vous aux cadres algériens qui sont toujours là en dépit de leurs mauvaises conditions de vie ? Vous savez, il n'y a pas de recette générique qui conviendrait à nous tous et je n'invente rien en disant que le présent est toujours une accumulation du passé et des choix que chacun de nous a fait tout au long de sa vie. Nous faisons tous des choix selon les atouts qu'on a en main lorsque ces choix doivent être faits, et je peux vous dire que depuis mon retour, j'ai rencontré plusieurs de mes anciens collègues de promo et même si certains n'ont pas eu les opportunités nécessaires pour exploiter tous leurs dons et leur potentiel, la plupart sont très heureux d'être ici et ont fait des carrières remarquables. Pour conclure, j'aimerai profiter de l'opportunité que vous m'offrez de m'exprimer sur le sujet pour suggérer un genre de «service civil volontaire» par lequel on donnerait l'occasion à tous les Algériens d'expérience, qui le veulent bien, de travailler pendant une année «gracieusement» dans leur domaine d'expertise, une fois qu'ils auraient pris leur retraite. M. Zerdoumi, cadre à l'Université d'Alger, diplômé de l'Université de Hull en Angleterre Midi Libre : Que pensez-vous de l'appel des pouvoirs publics en direction des cadres algériens installés à l'étranger ? M. Zerdoumi : Il s'agit, en effet, d'une bonne initiative, l'Algérie a besoin de tous ses enfants pour réussir ses défis en matière de développement et entamer une nouvelle ère. Toutefois, je pense qu'avant que les pouvoirs publics appellent les cadres algériens qui sont, à l'heure actuelle, à l'étranger, il faut qu'ils s'occupent de ceux qui sont là et qui, en dépit de leurs situations précaires, et ce, à tous les niveaux, résistent et maintiennent le cap. Pour moi ces différents cadres représentent, dans tous les cas de figure, un signe de bonne santé de l'élite algérienne. Puis, il convient de dire également que l'élite algérienne est appelée à résister à tous les obstacles pour réussir sa mission dans la société. Cette mission consiste à construire l'avenir des générations futures, voire de braver les obstacles qui se posent sur leur chemin. En outre, je pense, également, qu'il est un devoir pour l'élite de rester parmi ses concitoyens. L'élite doit rester parmi les siens afin de jouer le rôle et accomplir la mission qui lui revient. Cette aspiration demeure entière et vive. L'élite devrait occuper sa juste place dans la société. C' est à mes yeux le rêve de tout un chacun jaloux de son patriotisme. Cette idée devrait être une valeur ancrée dans la conscience de tout un chacun. Que devrait faire l'Etat algérien pour retenir ses cadres universitaires ? A mon avis, il faut d'abord un climat politique, de liberté, de sécurité et un environnement socioéconomique en mesure d'assurer un cadre de travail dans son pays. En outre, il faut que les autorités créent des conditions de travail confortables, une organisation structurée, des hiérarchies incitantes et encourageantes, des possibilités d'évolution de carrière, des promotions motivantes, transparentes et claires. Par ailleurs, il faut dire qu'un cadre a besoin d'un salaire conséquent et d'un logement d'un certain standing. L'Algérie produit des cerveaux qu'elle ne peut ni respecter ni payer à leur juste valeur. D'autre part, il est, également, nécessaire d'octroyer à un cadre un statut digne de sa qualité et de ses compétences pour que ce dernier puisse exercer son travail correctement et mener sa mission comme il le doit. Saïd Khellil, chef de département à l'Institut de pharmacie à l'université de Tizi-Ouzou Midi Libre : Depuis quelque temps, les pouvoirs publics et le secteur privé ne cessent de faire appel à l'élite algérienne pour revenir au pays. Ayant fait l'expérience de partir travailler sous d'autres cieux, qu'en pensez-vous? Said Khellil : Il s'agit, en effet, d'une bonne initiative qu'il faut encourager, l'Algérie a besoin de tous ses enfants pour réussir ses défis en matière de développement et de reconstruction. Je pense, également, qu'il s'agit là d'un devoir que tous les Algériens doivent assumer. Puis, il convient de dire, à ce propos, que l'élite algérienne est appelée à surmonter tous les obstacles pour réussir sa mission dans la société, et ce, en dépit du prix qu'il faut payer. Cette mission consiste, faut-il le souligner, à construire le présent et l'avenir des générations futures. A cet effet, il faut que l'élite algérienne brave les obstacles qui se dressent devant eux, comme l'ont déjà fait nos ainés. En outre, je pense, également, que le devoir de l'élite algérienne est de rester parmi ses concitoyens. L'élite doit rester parmi les siens afin qu'elle puisse jouer le rôle qui lui revient et accomplir la mission qui lui sied dans la société. Cette aspiration demeure, à mon sens, entière et vive. Cette idée devrait être une valeur ancrée dans la conscience de tout un chacun. En ce sens, il est impossible de l'extirper, ensuite, la mémoire collective est vivable. Par conséquent, toutes les luttes et les autres acquis des générations précédentes et présentes sont transmis. Dans ce cas de figure, il faut dire que les cadres, les chercheurs et les universitaires sont partie prenante de l'élite. Dans cette optique, celle-ci doit évoluer dans son temps. Un temps de modernité, de hautes technologies et d'information et de savoir. Par conséquent, c'est elle seule qui doit relever le défi pour réussir la mission qui lui revient dans la société et d'atteindre ses objectifs. M. Laboudi, diplômé en sciences d'éducation à l'université de Californie (State University) aux Etats-Unis d'Amérique Midi Libre: En votre qualité de cadre supérieur et ayant connu l'une des plus prestigieuses universités du monde, quels sont les motifs de votre retour? M. Laboudi : Ici je suis chez moi. J'ai pris le temps qu'il fallait pour faire mes études et m'instruire à l'étranger. Je suis parti pour ça, mais pas pour m'y installer. Cependant, s'agissant de mon retour au pays, il s'inscrit dans l'ordre des choses. Je suis Algérien et je pense que mon pays a besoin du peu que je peux lui apporter, et ce, au même titre que l'ensemble des cadres algériens qui sont là et qui contribuent au développement du pays, malgré les conditions de vie peu confortables. Je pense, également, qu'il s'agit là d'un devoir que devraient accomplir tous les cadres algériens à l'égard de leur pays, car ils représentent la matière grise du pays. Par conséquent, il faut dire qu'aucun pays ne peut connaître l'essor sans l'apport de ses enfants. En outre, pour mon cas, j'ai eu ras-le-bol d'être un étranger. Comment analysez-vous le phénomène de la fuite des cadres algériens à l'étranger ? La fuite des cadres algériens à l'étranger est un phénomène sujet à polémique, mais sans que des solutions salvatrices soient trouvées par les pouvoirs publics. En outre, je dirai que ce phénomène est dû à plusieurs facteurs, à commencer par la décennie noire et l'absence d'une politique adéquate pour la prise en charge de ce phénomène. D'autre part, il faut dire que cette fuite des cadres à l'étranger est, également, un problème que nous devons assumer et solutionner. C'est une étape qu'il faut dépasser. A ce sujet, les mêmes problèmes ont été vécus par d'autres sociétés, à l'instar de l'Inde et des pays de l'Amérique latine, mais suite à une volonté politique effective, des solutions ont été trouvées. De ce fait, il faut dire que le problème qui se pose, actuellement, n'est pas celui de la fuite des cerveaux, mais il s'agit bel et bien des solutions que l'on y réserve. Samir Louafi, 56 ans, Directeur Général de SAP Maghreb, diplômé en Grande- Bretagne Midi Libre : Vous pouvez éventuellement gagner plus d'argent et bénéficier de bonnes conditions de vie sous d'autres cieux, mais vous avez préféré revenir travailler en Algérie. Quelles sont les raisons qui ont motivé ce retour au pays pour y investir ? Samir Louafi : Vous savez, j'ai quitté l'Algérie en 1975 et après des études post-universitaires en Grande-Bretagne et un retour rapide au pays, j'ai décidé de poursuivre une carrière internationale tout d'abord aux Emirats et en Arabie saoudite pour ensuite m'établir en Amérique du Nord. Au risque de m'approprier une phrase dont je ne connais pas l'auteur je peux vous dire que «vous sortez de l'Algérie, mais que l'Algérie ne sort pas de vous» et après 32 ans à l'international, je suis de retour au pays par choix et non par contrainte ou obligation. C'est un choix de carrière que j'ai fait consciemment et je veux contribuer, dans la limite de mes moyens, à l'essor des hautes technologies dans nos pays du Maghreb. Pour être un tant soit peu philosophe, je vous dirai que dans la vie, il y a des moments où vous «prenez» car vous êtes en mode «apprentissage, construction et investissement» et des moments où vous devez «donner» ce que vous avez appris et capitalisé. En 2007, je dirigeais les services conseils de SAP au Canada, mais j'ai senti qu'il me fallait un nouveau défi professionnel et j'ai donc accepté de prendre la direction régionale du troisième éditeur de logiciels au monde et leader mondial en Progiciel de Gestion Intégré, SAP, et d'aider à la transformation et à la modernisation des entreprises maghrébines dans un monde de plus en plus compétitif et globalisé. Je suis très optimiste et je suis très heureux d'être ici. Quel message adresseriez-vous aux cadres algériens qui sont toujours là en dépit de leurs mauvaises conditions de vie ? Vous savez, il n'y a pas de recette générique qui conviendrait à nous tous et je n'invente rien en disant que le présent est toujours une accumulation du passé et des choix que chacun de nous a fait tout au long de sa vie. Nous faisons tous des choix selon les atouts qu'on a en main lorsque ces choix doivent être faits, et je peux vous dire que depuis mon retour, j'ai rencontré plusieurs de mes anciens collègues de promo et même si certains n'ont pas eu les opportunités nécessaires pour exploiter tous leurs dons et leur potentiel, la plupart sont très heureux d'être ici et ont fait des carrières remarquables. Pour conclure, j'aimerai profiter de l'opportunité que vous m'offrez de m'exprimer sur le sujet pour suggérer un genre de «service civil volontaire» par lequel on donnerait l'occasion à tous les Algériens d'expérience, qui le veulent bien, de travailler pendant une année «gracieusement» dans leur domaine d'expertise, une fois qu'ils auraient pris leur retraite. M. Zerdoumi, cadre à l'Université d'Alger, diplômé de l'Université de Hull en Angleterre Midi Libre : Que pensez-vous de l'appel des pouvoirs publics en direction des cadres algériens installés à l'étranger ? M. Zerdoumi : Il s'agit, en effet, d'une bonne initiative, l'Algérie a besoin de tous ses enfants pour réussir ses défis en matière de développement et entamer une nouvelle ère. Toutefois, je pense qu'avant que les pouvoirs publics appellent les cadres algériens qui sont, à l'heure actuelle, à l'étranger, il faut qu'ils s'occupent de ceux qui sont là et qui, en dépit de leurs situations précaires, et ce, à tous les niveaux, résistent et maintiennent le cap. Pour moi ces différents cadres représentent, dans tous les cas de figure, un signe de bonne santé de l'élite algérienne. Puis, il convient de dire également que l'élite algérienne est appelée à résister à tous les obstacles pour réussir sa mission dans la société. Cette mission consiste à construire l'avenir des générations futures, voire de braver les obstacles qui se posent sur leur chemin. En outre, je pense, également, qu'il est un devoir pour l'élite de rester parmi ses concitoyens. L'élite doit rester parmi les siens afin de jouer le rôle et accomplir la mission qui lui revient. Cette aspiration demeure entière et vive. L'élite devrait occuper sa juste place dans la société. C' est à mes yeux le rêve de tout un chacun jaloux de son patriotisme. Cette idée devrait être une valeur ancrée dans la conscience de tout un chacun. Que devrait faire l'Etat algérien pour retenir ses cadres universitaires ? A mon avis, il faut d'abord un climat politique, de liberté, de sécurité et un environnement socioéconomique en mesure d'assurer un cadre de travail dans son pays. En outre, il faut que les autorités créent des conditions de travail confortables, une organisation structurée, des hiérarchies incitantes et encourageantes, des possibilités d'évolution de carrière, des promotions motivantes, transparentes et claires. Par ailleurs, il faut dire qu'un cadre a besoin d'un salaire conséquent et d'un logement d'un certain standing. L'Algérie produit des cerveaux qu'elle ne peut ni respecter ni payer à leur juste valeur. D'autre part, il est, également, nécessaire d'octroyer à un cadre un statut digne de sa qualité et de ses compétences pour que ce dernier puisse exercer son travail correctement et mener sa mission comme il le doit. Saïd Khellil, chef de département à l'Institut de pharmacie à l'université de Tizi-Ouzou Midi Libre : Depuis quelque temps, les pouvoirs publics et le secteur privé ne cessent de faire appel à l'élite algérienne pour revenir au pays. Ayant fait l'expérience de partir travailler sous d'autres cieux, qu'en pensez-vous? Said Khellil : Il s'agit, en effet, d'une bonne initiative qu'il faut encourager, l'Algérie a besoin de tous ses enfants pour réussir ses défis en matière de développement et de reconstruction. Je pense, également, qu'il s'agit là d'un devoir que tous les Algériens doivent assumer. Puis, il convient de dire, à ce propos, que l'élite algérienne est appelée à surmonter tous les obstacles pour réussir sa mission dans la société, et ce, en dépit du prix qu'il faut payer. Cette mission consiste, faut-il le souligner, à construire le présent et l'avenir des générations futures. A cet effet, il faut que l'élite algérienne brave les obstacles qui se dressent devant eux, comme l'ont déjà fait nos ainés. En outre, je pense, également, que le devoir de l'élite algérienne est de rester parmi ses concitoyens. L'élite doit rester parmi les siens afin qu'elle puisse jouer le rôle qui lui revient et accomplir la mission qui lui sied dans la société. Cette aspiration demeure, à mon sens, entière et vive. Cette idée devrait être une valeur ancrée dans la conscience de tout un chacun. En ce sens, il est impossible de l'extirper, ensuite, la mémoire collective est vivable. Par conséquent, toutes les luttes et les autres acquis des générations précédentes et présentes sont transmis. Dans ce cas de figure, il faut dire que les cadres, les chercheurs et les universitaires sont partie prenante de l'élite. Dans cette optique, celle-ci doit évoluer dans son temps. Un temps de modernité, de hautes technologies et d'information et de savoir. Par conséquent, c'est elle seule qui doit relever le défi pour réussir la mission qui lui revient dans la société et d'atteindre ses objectifs.