"Il semble que cette guerre ne finira jamais", lâche, désemparé, Hussein, dans sa boutique de Mogadiscio. "Il semble que cette guerre ne finira jamais", lâche, désemparé, Hussein, dans sa boutique de Mogadiscio. Loin des pirates qui mobilisent l'attention de la communauté internationale, il s'attend à une nouvelle bataille sanglante pour le contrôle de la capitale somalienne. Tôt hier, au moins 11 insurgés islamistes ont été tués dans Mogadiscio, capitale en ruines d'un pays dévasté par 17 ans de guerre, lors de violents échanges de tirs avec les forces gouvernementales, ont indiqué des témoins. Chassés fin 2006 de la capitale et de leurs positions dans le centre et le sud du pays par l'intervention de l'armée éthiopienne venue soutenir le gouvernement de transition, les insurgés islamistes regagnent du terrain depuis plusieurs mois. Présents dans Mogadiscio, ils attaquent régulièrement les représentants gouvernementaux, les forces somaliennes et leurs alliés éthiopiens, ainsi que la force de paix de l'Union africaine (Amisom). A l'extérieur, ils ont quasiment encerclé la ville. La femme d'Hussein Mohamed Ibrahim, blanchisseur à Mogadiscio, a été tuée lors de récents affrontements. Désormais, il a peur pour la vie de ses quatre enfants et se remémore la terreur de 2007 quand la population était prise au piège dans des quartiers pilonnés par l'artillerie éthiopienne et gouvernementale pour déloger les insurgés. "La Somalie est de nouveau entre les mains des islamistes. Rien n'a changé depuis deux ans, sauf que beaucoup d'innocents sont morts", commente le blanchisseur, désabusé: "Nous avons une nouvelle bataille, une nouvelle lutte pour le pouvoir. Il semble que cette guerre ne finira jamais". Pour lui comme pour les quelque 400.000 personnes vivant encore à Mogadiscio, la piraterie n'est rien comparée aux souffrances et aux désastres de la guerre. La ville a été vidée d'une bonne partie de ses habitants qui s'entassent dans des camps de déplacés. Plus d'un tiers des Somaliens dépendent désormais de l'aide internationale pour leur survie. Cherchant à s'extirper d'un bourbier, l'armée éthiopienne a annoncé son retrait progressif de la ville. Miné par des querelles intestines entre le Président et le Premier ministre, le gouvernement est incapable d'instaurer son autorité, ouvrant la voie aux islamistes, menée par leur aile radicale, les "shebab". "Je crois que les islamistes qui se battent pour le contrôle du pays se rapprochent de l'étape finale de leur conquête", à savoir Mogadiscio, prophétise Abdullahi Jama, vendeur de livres. "Ils encerclent Mogadiscio. Ils ont déjà pris la majeure partie du pays et maintenant ils ont même attaqué la présidence pour montrer leur force", ajoute-t-il. Comme Hussein le blanchisseur, il prédit que l'heure se rapproche d'une nouvelle bataille majeure pour Mogadiscio. Epuisés par ces combats sans fin, certains en viennent à espérer que la ville tombe rapidement aux mains des islamistes, même s'ils se souviennent que la première expérience, pendant quelques mois en 2006, s'était mal terminée. La population avait dans un premier temps bien accueilli le retour à l'ordre avant de rejeter l'application extrêmement stricte de la charia (loi coranique) par les Tribunaux islamiques. "Nos enfants ne vont même plus à l'école à cause des affrontements, alors ce serait peut-être mieux que la capitale tombe une bonne fois pour toute", explique une mère de famille, Asha Yusuf Ali. "Au moins, les islamistes apporteront une forme de paix, même si certaines puissances étrangères n'aimeront pas ça", juge Abdirahman Qoje, vendeur de thé sur le grand marché de Bakara, où des civils sont régulièrement tués par des balles perdues ou des obus de mortier qui s'abattent sur leurs maisons. Loin des pirates qui mobilisent l'attention de la communauté internationale, il s'attend à une nouvelle bataille sanglante pour le contrôle de la capitale somalienne. Tôt hier, au moins 11 insurgés islamistes ont été tués dans Mogadiscio, capitale en ruines d'un pays dévasté par 17 ans de guerre, lors de violents échanges de tirs avec les forces gouvernementales, ont indiqué des témoins. Chassés fin 2006 de la capitale et de leurs positions dans le centre et le sud du pays par l'intervention de l'armée éthiopienne venue soutenir le gouvernement de transition, les insurgés islamistes regagnent du terrain depuis plusieurs mois. Présents dans Mogadiscio, ils attaquent régulièrement les représentants gouvernementaux, les forces somaliennes et leurs alliés éthiopiens, ainsi que la force de paix de l'Union africaine (Amisom). A l'extérieur, ils ont quasiment encerclé la ville. La femme d'Hussein Mohamed Ibrahim, blanchisseur à Mogadiscio, a été tuée lors de récents affrontements. Désormais, il a peur pour la vie de ses quatre enfants et se remémore la terreur de 2007 quand la population était prise au piège dans des quartiers pilonnés par l'artillerie éthiopienne et gouvernementale pour déloger les insurgés. "La Somalie est de nouveau entre les mains des islamistes. Rien n'a changé depuis deux ans, sauf que beaucoup d'innocents sont morts", commente le blanchisseur, désabusé: "Nous avons une nouvelle bataille, une nouvelle lutte pour le pouvoir. Il semble que cette guerre ne finira jamais". Pour lui comme pour les quelque 400.000 personnes vivant encore à Mogadiscio, la piraterie n'est rien comparée aux souffrances et aux désastres de la guerre. La ville a été vidée d'une bonne partie de ses habitants qui s'entassent dans des camps de déplacés. Plus d'un tiers des Somaliens dépendent désormais de l'aide internationale pour leur survie. Cherchant à s'extirper d'un bourbier, l'armée éthiopienne a annoncé son retrait progressif de la ville. Miné par des querelles intestines entre le Président et le Premier ministre, le gouvernement est incapable d'instaurer son autorité, ouvrant la voie aux islamistes, menée par leur aile radicale, les "shebab". "Je crois que les islamistes qui se battent pour le contrôle du pays se rapprochent de l'étape finale de leur conquête", à savoir Mogadiscio, prophétise Abdullahi Jama, vendeur de livres. "Ils encerclent Mogadiscio. Ils ont déjà pris la majeure partie du pays et maintenant ils ont même attaqué la présidence pour montrer leur force", ajoute-t-il. Comme Hussein le blanchisseur, il prédit que l'heure se rapproche d'une nouvelle bataille majeure pour Mogadiscio. Epuisés par ces combats sans fin, certains en viennent à espérer que la ville tombe rapidement aux mains des islamistes, même s'ils se souviennent que la première expérience, pendant quelques mois en 2006, s'était mal terminée. La population avait dans un premier temps bien accueilli le retour à l'ordre avant de rejeter l'application extrêmement stricte de la charia (loi coranique) par les Tribunaux islamiques. "Nos enfants ne vont même plus à l'école à cause des affrontements, alors ce serait peut-être mieux que la capitale tombe une bonne fois pour toute", explique une mère de famille, Asha Yusuf Ali. "Au moins, les islamistes apporteront une forme de paix, même si certaines puissances étrangères n'aimeront pas ça", juge Abdirahman Qoje, vendeur de thé sur le grand marché de Bakara, où des civils sont régulièrement tués par des balles perdues ou des obus de mortier qui s'abattent sur leurs maisons.