On a commencé à voter dans la plus grande démocratie du monde, pour le renouvellement des 543 députés du Parlement (la Lok Sabha). Les petits partis régionaux devront départager entre les grandes formations nationales. On a commencé à voter dans la plus grande démocratie du monde, pour le renouvellement des 543 députés du Parlement (la Lok Sabha). Les petits partis régionaux devront départager entre les grandes formations nationales. Encore secouée par les attentats de Bombay, l'Inde a commencé à voter pour les élections législatives. Il s'agit de renouveler la composante du Parlement, parvenir à former une coalition gouvernementale et faire face aux problèmes nés de la crise financière internationale. Mais plus important que le choc des attentats, il y a la pauvreté et les difficultés de la vie quotidienne, comme l'accès à l'électricité et à l'eau potable. Pour toutes ces raisons et pour d'autres, des observateurs estiment que cette élection est un exercice toujours délicat pour la plus grande démocratie du monde, qui doit composer avec un scrutin électoral très complexe, une insurrection maoïste toujours active, et surtout une minorité musulmane (plus de 100 millions d'habitants tout de même, soit 15 % de la population) qui se sent appauvrie et marginalisée. C'est surtout dans les rangs de cette minorité que s'expriment l'indécision et un probable fort taux d'abstention. Du fait des menaces des groupes maoïstes justement, on signalera que le scrutin est placé sous la protection de 6,1 millions de soldats et autres policiers : un record pour une élection. Le pays a donc entamé son marathon d'un mois pour des législatives devant de déboucher sur un fragile gouvernement de coalition, au moment où ce pays de 1,1 milliard d'habitants est frappé par la crise venue d'Occident et le terrorisme en Asie du Sud. Vanté comme le "plus grand exercice démocratique au monde", le scrutin doit s'échelonner jusqu'au 13 mai, en cinq phases, pour que 714 millions d'électeurs désignent 543 députés de l'Assemblée du peuple représentant 35 Etats et territoires de l'Union indienne, dans un pays continent formé d'une mosaïque d'ethnies, religions, castes, aux 18 langues officielles. Des électeurs de tous âges et toutes conditions sociales ont fait patiemment la queue, sous un soleil de plomb. A titre d'exemple, ce sexagénaire déclare : «Comme citoyens de ce pays, nous réclamons des choses simples : de l'électricité, de l'eau et du travail pour nos jeunes", a-t-il expliqué au moment où il s'apprêtait à voter dans la ville sainte de l'hindouisme, Bénarès, soulignant que l'Inde est travaillée par de criantes inégalités sociales. Parallèlement, on retiendra que ce scrutin est dominé par des jeux d'alliance. Ce que l'on sait pour l'instant c'est que ni le Parti du Congrès au pouvoir - présidé par Sonia Gandhi, l'influente héritière de la dynastie Nehru-Gandhi - ni l'opposition de la droite nationaliste hindoue du Parti du peuple indien (BJP) de Lal Krishna Advani, 81 ans, n'auront assez de sièges pour gouverner seuls. Des petits partis régionaux vont devoir jouer les trouble-fête, et bien sûr arbitrer entre les grands partis pour la formation d'une coalition de gouvernement. On prédit, dans ces conditions, que le résultat, le 16 mai, reste totalement ouvert et la formation d'un gouvernement de coalition se fera sur des alliances postélectorales "purement circonstancielles et sans cohérence idéologique" entre partis nationaux et formations régionales. La crise économique mondiale a fait ressortir une tendance lourde au profit des petits partis régionaux qui peuvent jouer sur l'apport et les bienfaits du travail de proximité. "Les partis nationaux perdent de l'influence et les partis régionaux gagnent du terrain, mais sans la vision nationale dont on aurait besoin". Il n'y a plus de lutte idéologique claire et le scrutin de ce fait en prend du plomb dans l'aile. Mais l'on devra de toute façon composer avec des formations de moindre importance, souvent régionales, qui auront un rôle primordial à jouer lors de ce que la presse locale surnomme la "sixième phase". Parmi ces petits partis, le Bahujan Samaj Party, celui des sans castes, pourrait être le véritable arbitre du scrutin. L'intouchable -la plus basse caste du pays- Mayawati Kumari, pourrait bien se retrouver en position de force. Selon certains analystes, celle qui est actuellement chef du gouvernement de l'Uttar Pradesh, au sud du Népal, l'une des régions les plus peuplées du pays, pourrait même parvenir à coaliser autour de son nom d'autres petites formations. Elle s'assurerait ainsi la majorité à la Lok Sabha et pourrait alors devenir la première intouchable à accéder au poste de Premier ministre. Mais le chemin est encore très long. Tout cela se passe pourtant au moment où l'Inde a besoin d'un gouvernement fort face aux puissances et aux grands ensembles économiques, comme la Chine, les Etats Unis, le Japon, ou l'Union européenne. Encore secouée par les attentats de Bombay, l'Inde a commencé à voter pour les élections législatives. Il s'agit de renouveler la composante du Parlement, parvenir à former une coalition gouvernementale et faire face aux problèmes nés de la crise financière internationale. Mais plus important que le choc des attentats, il y a la pauvreté et les difficultés de la vie quotidienne, comme l'accès à l'électricité et à l'eau potable. Pour toutes ces raisons et pour d'autres, des observateurs estiment que cette élection est un exercice toujours délicat pour la plus grande démocratie du monde, qui doit composer avec un scrutin électoral très complexe, une insurrection maoïste toujours active, et surtout une minorité musulmane (plus de 100 millions d'habitants tout de même, soit 15 % de la population) qui se sent appauvrie et marginalisée. C'est surtout dans les rangs de cette minorité que s'expriment l'indécision et un probable fort taux d'abstention. Du fait des menaces des groupes maoïstes justement, on signalera que le scrutin est placé sous la protection de 6,1 millions de soldats et autres policiers : un record pour une élection. Le pays a donc entamé son marathon d'un mois pour des législatives devant de déboucher sur un fragile gouvernement de coalition, au moment où ce pays de 1,1 milliard d'habitants est frappé par la crise venue d'Occident et le terrorisme en Asie du Sud. Vanté comme le "plus grand exercice démocratique au monde", le scrutin doit s'échelonner jusqu'au 13 mai, en cinq phases, pour que 714 millions d'électeurs désignent 543 députés de l'Assemblée du peuple représentant 35 Etats et territoires de l'Union indienne, dans un pays continent formé d'une mosaïque d'ethnies, religions, castes, aux 18 langues officielles. Des électeurs de tous âges et toutes conditions sociales ont fait patiemment la queue, sous un soleil de plomb. A titre d'exemple, ce sexagénaire déclare : «Comme citoyens de ce pays, nous réclamons des choses simples : de l'électricité, de l'eau et du travail pour nos jeunes", a-t-il expliqué au moment où il s'apprêtait à voter dans la ville sainte de l'hindouisme, Bénarès, soulignant que l'Inde est travaillée par de criantes inégalités sociales. Parallèlement, on retiendra que ce scrutin est dominé par des jeux d'alliance. Ce que l'on sait pour l'instant c'est que ni le Parti du Congrès au pouvoir - présidé par Sonia Gandhi, l'influente héritière de la dynastie Nehru-Gandhi - ni l'opposition de la droite nationaliste hindoue du Parti du peuple indien (BJP) de Lal Krishna Advani, 81 ans, n'auront assez de sièges pour gouverner seuls. Des petits partis régionaux vont devoir jouer les trouble-fête, et bien sûr arbitrer entre les grands partis pour la formation d'une coalition de gouvernement. On prédit, dans ces conditions, que le résultat, le 16 mai, reste totalement ouvert et la formation d'un gouvernement de coalition se fera sur des alliances postélectorales "purement circonstancielles et sans cohérence idéologique" entre partis nationaux et formations régionales. La crise économique mondiale a fait ressortir une tendance lourde au profit des petits partis régionaux qui peuvent jouer sur l'apport et les bienfaits du travail de proximité. "Les partis nationaux perdent de l'influence et les partis régionaux gagnent du terrain, mais sans la vision nationale dont on aurait besoin". Il n'y a plus de lutte idéologique claire et le scrutin de ce fait en prend du plomb dans l'aile. Mais l'on devra de toute façon composer avec des formations de moindre importance, souvent régionales, qui auront un rôle primordial à jouer lors de ce que la presse locale surnomme la "sixième phase". Parmi ces petits partis, le Bahujan Samaj Party, celui des sans castes, pourrait être le véritable arbitre du scrutin. L'intouchable -la plus basse caste du pays- Mayawati Kumari, pourrait bien se retrouver en position de force. Selon certains analystes, celle qui est actuellement chef du gouvernement de l'Uttar Pradesh, au sud du Népal, l'une des régions les plus peuplées du pays, pourrait même parvenir à coaliser autour de son nom d'autres petites formations. Elle s'assurerait ainsi la majorité à la Lok Sabha et pourrait alors devenir la première intouchable à accéder au poste de Premier ministre. Mais le chemin est encore très long. Tout cela se passe pourtant au moment où l'Inde a besoin d'un gouvernement fort face aux puissances et aux grands ensembles économiques, comme la Chine, les Etats Unis, le Japon, ou l'Union européenne.