Une délégation de plus de 105 personnes, entre personnalités officielles et culturelles sera à Alger le 2 juillet prochain pour assister à l'inauguration du Festival panafricain d'Alger. Jouissant d'une diversité culturelle euro-africaine, ce pays présentera une fusion des arts angolais et portugais. L'Angola témoignera de sa culture et coutumes à travers l'art ethnique mais aussi l'art des colons portugais qui s'est enraciné dans ce pays au bout de 500 années. Une délégation de plus de 105 personnes, entre personnalités officielles et culturelles sera à Alger le 2 juillet prochain pour assister à l'inauguration du Festival panafricain d'Alger. Jouissant d'une diversité culturelle euro-africaine, ce pays présentera une fusion des arts angolais et portugais. L'Angola témoignera de sa culture et coutumes à travers l'art ethnique mais aussi l'art des colons portugais qui s'est enraciné dans ce pays au bout de 500 années. L'Angola est un pays du sud-ouest de l'Afrique, limitrophe de la République démocratique du Congo, la République du Congo, la Namibie et la Zambie. Le pays représente un quadrilatère reliant l'Afrique centrale francophone à l'Afrique australe anglophone. Ancienne colonie portugaise, c'est le deuxième pays lusophone par son étendue et le troisième par sa population. L'Etat angolais est né en 1975. Les frontières actuelles résultent de la colonisation européenne mais les nationalités africaines priment toujours sur le sentiment national. Arts plastiques Comme pour la majorité de l'art africain, les arts angolais sont représentés à travers des masques en bois sculpté, en particulier l'art du masque bleu de l'Angola. Cet art joue un rôle important dans le cérémonial culturel, représentant la vie et le décès, le passage de l'enfance à la vie adulte, la célébration d'une nouvelle récolte et le commencement de la saison de chasse. Les artisans angolais travaillent le bois, le bronze, l'ivoire, la malachite ou la céramique afin de faire de la sculpture. Chaque ethnie a son propre art. La sculpture la plus célèbre de l'art angolais est sûrement le Penseur de Cokwe, un chef-d'œuvre d'harmonie et de symétrie dans les lignes. Le Lunda-Cokwe, au nord-est de l'Angola, est aussi renommé pour ses arts plastiques supérieurs. D'autres aspects typiques de l'art angolais : le masque féminin Mwnaa-Pwo utilisé par les danseurs masculins lors des rituels de puberté, les masques polychromatiques de Kalelwa utilisés durant les cérémonies de circoncision, les masques de Cikungu et de Cihongo qui conjurent des images de la mythologie de Lunda-Cokwe. Deux figures clés de ce panthéon sont la princesse Lweji et le prince civilisant Tschibinda-Ilunga. Musique La culture angolaise est souvent assimilée à la culture brésilienne. Et pour cause beaucoup d'esclaves brésiliens étaient angolais. Certains disent même que la très connue samba brésilienne doit beaucoup, pour ses rythmes, à la traditionnelle samba angolaise. Bien qu'aujourd'hui ces deux types de musique soient fort différents, ils partagent, en plus du nom, les mêmes formes de danses. La samba angolaise puise son rythme dans un passé lointain. Elle est issue du mélange de percussions africaines et de mélodies du Portugal. A l'origine, on la dansait pour célébrer les grandes occasions. Elle permettait de s'adresser aux dieux. Mais, suite à la répression coloniale, et même après l'indépendance, de telles pratiques ont disparues. Seuls quelques animistes continuent de pratiquer la samba pour ses dimensions spirituelles. Les Angolais dansent autant dans la joie que dans le chagrin, autant pour la vie que pour la mort. C'est pourquoi la musique est l'élément le plus important de la culture locale. Littérature La littérature angolaise s'est toujours présentée à travers ses thèmes révolutionnaires contre le colonialisme portugais. Parmi les grands noms de la littérature angolaise António Agostinho Neto Kilamba. C'est un homme politique angolais et premier président de l'Angola et secrétaire général du Mouvement populaire de libération de l'Angola. Neto est le fils d'un pasteur méthodiste. Il suit des études de médecine à Coimbra puis à Lisbonne. Dans la capitale coloniale portugaise, il fréquente le milieu des Angolais exilés. Neto fait partie d'un mouvement qui cherche à faire revivre la culture angolaise traditionnelle. Il a composé d'ailleurs des poèmes exaltant la culture angolaise. Gastronomie L'Angola est un très grand pays où chaque région a ses recettes de cuisine spécifiques. La province de Bengo est le lieu de naissance d'un des plats angolais les plus populaires : «le Kakusso». Tandis que dans la province de Cabinda la cuisine congolaise a fortement influencé la gastronomie traditionnelle. Les tribus Buchiman ont une nourriture très différente de celle du reste de l'Angola et leur cuisine n'a pas varié ces siècles derniers. Parmi les plats angolais on peut citer «le Curry de gambas », recette malgache. Manuel Antonio, attaché d'ambassade de l'Angola à Alger A quelques jours de l'inauguration de la deuxième édition du Festival panafricain, de Manuel Antonio attaché d'ambassade à l'ambassade d'Angola à Alger nous a reçu et a bien voulu nous parler de la participation angolaise à cet évènement. Midi Libre : Le Festival panafricain sera bientôt inauguré à Alger, en présence de plus de 40 participants de pays africains ainsi que d'invités d'honneur dont les Etats-Unis, en Amérique. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la participation de l'Angola ? Manuel Antonio : Une délégation de 105 Angolais, entre personnalités officielles et artistes, sera le 2 juillet prochain à Alger pour participer au Festival. L'Angola est enchanté par cet évènement. Nous avons d'ailleurs déployé tous nos moyens afin de pouvoir représenter largement notre culture à travers les arts de nos différentes ethnies. Ce rendez-vous sera aussi un carrefour d'échanges culturels entre les pays africains mais surtout entre nos deux pays. Nous avons prévu à cet effet un programme spécial qui sera annoncé juste après le festival. Pouvez-vous être plus précis? La présence de notre ministre de la Culture, Rosa Da Cruz Silva à la réunion des ministres africains de la Culture, qui s'est déroulée du 22 au 23 octobre dernier à Alger nous a incité à penser à tisser une forte relation culturelle avec l'Algérie, en plus du Festival panafricain. Nous espérons promouvoir les deux cultures angolaise et algérienne afin de renforcer davantage nos liens. Le Portugal préserve précieusement sa culture en Angola en dépit de son indépendance après 500 ans d'occupation. Qu'en est-il de l'histoire culturelle angolaise ? Effectivement, l'Angola a arraché son indépendance le 11 novembre 1975 après 500 ans de colonialisme portugais, mais la culture coloniale rivalise toujours avec les autres cultures en Angola. D'ailleurs, la langue officielle du pays reste toujours le portugais. Je tiens toutefois à dire que la culture du peuple angolais est liée aux différentes ethnies : Kimbundo, Umbundo, Kikongo, Tchokwe, Kwanyama, et Nyaneca. Ces tribus sont connues pour leurs arts populaires, essentiellement dans le théâtre. Le cinéma a été abordé par les étrangers, à l'instar des Portugais, il a traité entre autres de thèmes liés à la culture portugaise. L'histoire de l'Angola a été, toutefois, marquée par la littérature. Il y a une très grande puissance littéraire révolutionnaire, dont l'un des auteurs fut l'ancien président d'Angola Agostino Neto. Ce grand homme, qui s'est tant battu en tant que poète pour la libération du pays, à travers ses ouvrages, est l'auteur du célèbre livre, Sagrada Esperança. Propos recueillis par Fazila Boulahbal. L'Angola est un pays du sud-ouest de l'Afrique, limitrophe de la République démocratique du Congo, la République du Congo, la Namibie et la Zambie. Le pays représente un quadrilatère reliant l'Afrique centrale francophone à l'Afrique australe anglophone. Ancienne colonie portugaise, c'est le deuxième pays lusophone par son étendue et le troisième par sa population. L'Etat angolais est né en 1975. Les frontières actuelles résultent de la colonisation européenne mais les nationalités africaines priment toujours sur le sentiment national. Arts plastiques Comme pour la majorité de l'art africain, les arts angolais sont représentés à travers des masques en bois sculpté, en particulier l'art du masque bleu de l'Angola. Cet art joue un rôle important dans le cérémonial culturel, représentant la vie et le décès, le passage de l'enfance à la vie adulte, la célébration d'une nouvelle récolte et le commencement de la saison de chasse. Les artisans angolais travaillent le bois, le bronze, l'ivoire, la malachite ou la céramique afin de faire de la sculpture. Chaque ethnie a son propre art. La sculpture la plus célèbre de l'art angolais est sûrement le Penseur de Cokwe, un chef-d'œuvre d'harmonie et de symétrie dans les lignes. Le Lunda-Cokwe, au nord-est de l'Angola, est aussi renommé pour ses arts plastiques supérieurs. D'autres aspects typiques de l'art angolais : le masque féminin Mwnaa-Pwo utilisé par les danseurs masculins lors des rituels de puberté, les masques polychromatiques de Kalelwa utilisés durant les cérémonies de circoncision, les masques de Cikungu et de Cihongo qui conjurent des images de la mythologie de Lunda-Cokwe. Deux figures clés de ce panthéon sont la princesse Lweji et le prince civilisant Tschibinda-Ilunga. Musique La culture angolaise est souvent assimilée à la culture brésilienne. Et pour cause beaucoup d'esclaves brésiliens étaient angolais. Certains disent même que la très connue samba brésilienne doit beaucoup, pour ses rythmes, à la traditionnelle samba angolaise. Bien qu'aujourd'hui ces deux types de musique soient fort différents, ils partagent, en plus du nom, les mêmes formes de danses. La samba angolaise puise son rythme dans un passé lointain. Elle est issue du mélange de percussions africaines et de mélodies du Portugal. A l'origine, on la dansait pour célébrer les grandes occasions. Elle permettait de s'adresser aux dieux. Mais, suite à la répression coloniale, et même après l'indépendance, de telles pratiques ont disparues. Seuls quelques animistes continuent de pratiquer la samba pour ses dimensions spirituelles. Les Angolais dansent autant dans la joie que dans le chagrin, autant pour la vie que pour la mort. C'est pourquoi la musique est l'élément le plus important de la culture locale. Littérature La littérature angolaise s'est toujours présentée à travers ses thèmes révolutionnaires contre le colonialisme portugais. Parmi les grands noms de la littérature angolaise António Agostinho Neto Kilamba. C'est un homme politique angolais et premier président de l'Angola et secrétaire général du Mouvement populaire de libération de l'Angola. Neto est le fils d'un pasteur méthodiste. Il suit des études de médecine à Coimbra puis à Lisbonne. Dans la capitale coloniale portugaise, il fréquente le milieu des Angolais exilés. Neto fait partie d'un mouvement qui cherche à faire revivre la culture angolaise traditionnelle. Il a composé d'ailleurs des poèmes exaltant la culture angolaise. Gastronomie L'Angola est un très grand pays où chaque région a ses recettes de cuisine spécifiques. La province de Bengo est le lieu de naissance d'un des plats angolais les plus populaires : «le Kakusso». Tandis que dans la province de Cabinda la cuisine congolaise a fortement influencé la gastronomie traditionnelle. Les tribus Buchiman ont une nourriture très différente de celle du reste de l'Angola et leur cuisine n'a pas varié ces siècles derniers. Parmi les plats angolais on peut citer «le Curry de gambas », recette malgache. Manuel Antonio, attaché d'ambassade de l'Angola à Alger A quelques jours de l'inauguration de la deuxième édition du Festival panafricain, de Manuel Antonio attaché d'ambassade à l'ambassade d'Angola à Alger nous a reçu et a bien voulu nous parler de la participation angolaise à cet évènement. Midi Libre : Le Festival panafricain sera bientôt inauguré à Alger, en présence de plus de 40 participants de pays africains ainsi que d'invités d'honneur dont les Etats-Unis, en Amérique. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la participation de l'Angola ? Manuel Antonio : Une délégation de 105 Angolais, entre personnalités officielles et artistes, sera le 2 juillet prochain à Alger pour participer au Festival. L'Angola est enchanté par cet évènement. Nous avons d'ailleurs déployé tous nos moyens afin de pouvoir représenter largement notre culture à travers les arts de nos différentes ethnies. Ce rendez-vous sera aussi un carrefour d'échanges culturels entre les pays africains mais surtout entre nos deux pays. Nous avons prévu à cet effet un programme spécial qui sera annoncé juste après le festival. Pouvez-vous être plus précis? La présence de notre ministre de la Culture, Rosa Da Cruz Silva à la réunion des ministres africains de la Culture, qui s'est déroulée du 22 au 23 octobre dernier à Alger nous a incité à penser à tisser une forte relation culturelle avec l'Algérie, en plus du Festival panafricain. Nous espérons promouvoir les deux cultures angolaise et algérienne afin de renforcer davantage nos liens. Le Portugal préserve précieusement sa culture en Angola en dépit de son indépendance après 500 ans d'occupation. Qu'en est-il de l'histoire culturelle angolaise ? Effectivement, l'Angola a arraché son indépendance le 11 novembre 1975 après 500 ans de colonialisme portugais, mais la culture coloniale rivalise toujours avec les autres cultures en Angola. D'ailleurs, la langue officielle du pays reste toujours le portugais. Je tiens toutefois à dire que la culture du peuple angolais est liée aux différentes ethnies : Kimbundo, Umbundo, Kikongo, Tchokwe, Kwanyama, et Nyaneca. Ces tribus sont connues pour leurs arts populaires, essentiellement dans le théâtre. Le cinéma a été abordé par les étrangers, à l'instar des Portugais, il a traité entre autres de thèmes liés à la culture portugaise. L'histoire de l'Angola a été, toutefois, marquée par la littérature. Il y a une très grande puissance littéraire révolutionnaire, dont l'un des auteurs fut l'ancien président d'Angola Agostino Neto. Ce grand homme, qui s'est tant battu en tant que poète pour la libération du pays, à travers ses ouvrages, est l'auteur du célèbre livre, Sagrada Esperança. Propos recueillis par Fazila Boulahbal.