Les voitures ont remplacé les chevaux et les pétards, la poudre. La bannière de soie verte s'est enrichie du rouge sang des martyrs et du blanc de leur pureté, mais pas de doute, surgie du fond des siècles, c'est bien la fièvre de la fantasia des ancêtres qui s'est saisie de tout le pays. Avec les youyous qui vont avec. Et la gentillesse, l'esprit de solidarité, une mixité oubliée et surtout l'espoir. Les Verts ont en l'espace d'une année donné à toute une nation, l'occasion de pousser un gigantesque cri d'amour pour la patrie meurtrie. Une floraison de chansons inédites exprime avec un humour liquéfiant les attentes des jeunes et moins jeunes. Les voitures ont remplacé les chevaux et les pétards, la poudre. La bannière de soie verte s'est enrichie du rouge sang des martyrs et du blanc de leur pureté, mais pas de doute, surgie du fond des siècles, c'est bien la fièvre de la fantasia des ancêtres qui s'est saisie de tout le pays. Avec les youyous qui vont avec. Et la gentillesse, l'esprit de solidarité, une mixité oubliée et surtout l'espoir. Les Verts ont en l'espace d'une année donné à toute une nation, l'occasion de pousser un gigantesque cri d'amour pour la patrie meurtrie. Une floraison de chansons inédites exprime avec un humour liquéfiant les attentes des jeunes et moins jeunes. «Eââlamna akhdar oua hrir, lahatou França fel bir, A'hbata lih k'bir oua s'ghir ou talaânah b'el fantasia : Notre bannière de soie verte/ La France l'a jetée au fond du puit/ Nous l'avons secourue, grands et petits / Et l'avons remonté avec fantasia.» Cette merveilleuse chanson patriotique des anciennes générations a fait des petits. Les nouvelles chansons sont imprégnées de cette attitude typique à l'Algérie dans tous ses coins et recoins. El-fantasia, cette attitude d'esprit transmise de génération en génération, c'est cette aptitude à se soulever comme un seul homme lorsque la dignité est bafouée, la justice piétinée, la patrie insultée. El-fantasia c'est l'art algérien de se battre contre la hogra, aussi fièrement que le toréador le fait face à la force brute du taureau dans l'arène. Se soulever, oui, mais pas n'importe comment, avec l'héroïsme et l'humour que donnent la distance et la force forgée par des millénaires de combats contre les invasions et l'adversité. Se soulever pour la justice sans perdre le sens de l'esthétique. «Medda bina, nansaou el-ghema : On aimerait bien oublier le malheur» chantent les jeunes avec un espoir fervent. «L'algérie sekna fi qalbi, Algérie mon amour, radittouna n'hebou bledna...» Les déclarations d'amour et d'espoir pleuvent. L'armée et le peuple algérien sont mis en avant «Djeich, chaâb, maâk ya Saâdane», la Palestine et le calvaire de Ghaza ne sont pas oubliées. Les jeunes hissent un peu partout des drapeaux palestiniens et crient leur soutien à la Palestine. «Imazighen, Imazighen !» réitère l'attachement à l'identité matrice. Dans la grande tradition épique, les joueurs sont taxés de gladiateurs et de guerriers du Désert. De grands défenseurs historiques de leur patrie sont doublés à l'écran avec humour et figurent les Verts. Les jeunes expriment leur admiration pour l'équipe qui représente le pays en saluant les prémices qui annoncent un renouveau tant attendu. «Nous avions vraiment besoin de cette victoire. Elle scelle le désir d'unité de tous», a déclaré, M. Senouci , un enseignant et essayiste qui nous a appelé de Mostaganem. Las de voir l'Algérie mal notée à l'échelle internationale dans de nombreux domaines, les citoyens semblent avoir saisi la balle de la victoire au bond et saluent de tout leur cœur le courage d'une jeune équipe talentueuse. «Harami, Harami» est une reprise inénarrable du terme insultant dont les supporters égyptiens taxent les joueurs algériens. La chanson donne la parole à des joueurs égyptiens fous d'inquiétude devant l'arrivée des Algériens. «Min da Ziani ? Ziani li khrab bitna, ezghaîr, el-hello... : Qui est ce Ziani ? C'est celui qui nous a ruiné ! Ce petit tellement mignon…» Chouchou des jeunes, son nom est plaisamment associé à celui d'une star du cinéma égyptien qui avait annoncé la défaite des Verts. Le sens du devoir et le professionnalisme des Verts est partout mis en avant comme pour démentir les deuils passés et annoncer l'avenir. Au moment où nous mettons sous presse, la grande fantasia africaine, méditerranéenne et berbère bat son plein. «Eââlamna akhdar oua hrir, lahatou França fel bir, A'hbata lih k'bir oua s'ghir ou talaânah b'el fantasia : Notre bannière de soie verte/ La France l'a jetée au fond du puit/ Nous l'avons secourue, grands et petits / Et l'avons remonté avec fantasia.» Cette merveilleuse chanson patriotique des anciennes générations a fait des petits. Les nouvelles chansons sont imprégnées de cette attitude typique à l'Algérie dans tous ses coins et recoins. El-fantasia, cette attitude d'esprit transmise de génération en génération, c'est cette aptitude à se soulever comme un seul homme lorsque la dignité est bafouée, la justice piétinée, la patrie insultée. El-fantasia c'est l'art algérien de se battre contre la hogra, aussi fièrement que le toréador le fait face à la force brute du taureau dans l'arène. Se soulever, oui, mais pas n'importe comment, avec l'héroïsme et l'humour que donnent la distance et la force forgée par des millénaires de combats contre les invasions et l'adversité. Se soulever pour la justice sans perdre le sens de l'esthétique. «Medda bina, nansaou el-ghema : On aimerait bien oublier le malheur» chantent les jeunes avec un espoir fervent. «L'algérie sekna fi qalbi, Algérie mon amour, radittouna n'hebou bledna...» Les déclarations d'amour et d'espoir pleuvent. L'armée et le peuple algérien sont mis en avant «Djeich, chaâb, maâk ya Saâdane», la Palestine et le calvaire de Ghaza ne sont pas oubliées. Les jeunes hissent un peu partout des drapeaux palestiniens et crient leur soutien à la Palestine. «Imazighen, Imazighen !» réitère l'attachement à l'identité matrice. Dans la grande tradition épique, les joueurs sont taxés de gladiateurs et de guerriers du Désert. De grands défenseurs historiques de leur patrie sont doublés à l'écran avec humour et figurent les Verts. Les jeunes expriment leur admiration pour l'équipe qui représente le pays en saluant les prémices qui annoncent un renouveau tant attendu. «Nous avions vraiment besoin de cette victoire. Elle scelle le désir d'unité de tous», a déclaré, M. Senouci , un enseignant et essayiste qui nous a appelé de Mostaganem. Las de voir l'Algérie mal notée à l'échelle internationale dans de nombreux domaines, les citoyens semblent avoir saisi la balle de la victoire au bond et saluent de tout leur cœur le courage d'une jeune équipe talentueuse. «Harami, Harami» est une reprise inénarrable du terme insultant dont les supporters égyptiens taxent les joueurs algériens. La chanson donne la parole à des joueurs égyptiens fous d'inquiétude devant l'arrivée des Algériens. «Min da Ziani ? Ziani li khrab bitna, ezghaîr, el-hello... : Qui est ce Ziani ? C'est celui qui nous a ruiné ! Ce petit tellement mignon…» Chouchou des jeunes, son nom est plaisamment associé à celui d'une star du cinéma égyptien qui avait annoncé la défaite des Verts. Le sens du devoir et le professionnalisme des Verts est partout mis en avant comme pour démentir les deuils passés et annoncer l'avenir. Au moment où nous mettons sous presse, la grande fantasia africaine, méditerranéenne et berbère bat son plein.