Le Jour d'Algérie 25 janvier 2010 L'Association religieuse du village d'Aghribs dans la wilaya de Tizi Ouzou a déposé plainte contre 70 individus pour saccage d'une mosquée en construction, a-t-on appris hier auprès de cette association. Parmi les personnes mises en cause, figure le député de Tizi Ouzou, Arezki Aider, nous a indiqué Mohamed Saâdi, membre de cette même association. Les faits remontent à vendredi passé à 14 heures lorsqu'un groupe d'individus a saccagé et mis le feu au chantier. Les tiraillements à propos de ce projet datent depuis trois ans, avant que la situation ne dégénère à la fin de la semaine dernière. Selon des sources locales, une partie des villageois, représentée par l'Association religieuse locale, était pour la construction d'une nouvelle mosquée, alors qu'une autre partie, acquise aux thèses du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a opté pour l'élargissement de l'ancienne mosquée située au sein du cimetière du village. Un différend qui en a engendré un autre, puisque des habitants ont exprimé un refus catégorique et se sont opposés à l'agrandissement de l'ancienne mosquée sur les tombes de leurs proches et parents. Ayant saisi la justice suite à une décision d'arrêt des travaux émise par l'APC, l'Association religieuse a eu gain de cause et relancé, récemment, le chantier de construction de la nouvelle mosquée. Aussi, des travaux d'élargissement ont été effectués au niveau de la vieille mosquée. Cependant, le problème n'a pas été réglé puisque les uns et les autres ont campé sur leurs positions et la tension s'est plutôt accentuée. Selon Mohamed Saâdi, membre de l'Association religieuse, cette affaire est bel est bien «politique». «C'est le RCD qui avait manipulé certains jeunes du village pour saboter les travaux» a-t-il asséné. Selon nos sources, Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, est natif du village Aghribs et son parti craignait une montée des Salafistes dans la région, d'où l'opposition de l'APC à l'idée de la construction de cette nouvelle mosquée. Mohamed Saâdi, qui est l'un des initiateurs de ce projet, se défend en déclarant que «cette mosquée n'est pas conçue pour former des intégristes ou des terroristes, nous voulions y faire un lieu de culte et de croyance pour les habitants», avant de lancer : «Ceux qui sont derrière cet acte de sabotage ce sont eux les intégristes de la démocratie.» Toutes nos tentatives, dans la journée d'hier, d'entrer en contact avec le chargé de la communication au RCD se sont avérées vaines. Malgré notre insistance, aucun responsable de ce parti ne semble vouloir s'exprimer sur cette affaire.