Les membres du comité de village ont averti hier : “L'incident d'Aghribs est un cas d'école à travers lequel le salafisme veut tester sa capacité de pénétration en Kabylie.” Dans un point de presse animé hier à l'hôtel Lalla Khedidja de la ville de Tizi Ouzou, des membres du comité du village Aghribs, le président de l'APC, le sénateur Mohand Ikherbane et le député Arezki Aïder, ainsi que des sages du village, ont retracé la genèse de l'avènement de l'association religieuse de cette localité, puis ses activités avant que celle-ci ne procède, “en catimini”, au lancement de son projet de construction, souvent de nuit, d'une seconde mosquée sur l'aire aux bestiaux de l'ancien Souk El-Tenine, à une vingtaine de mètres de celle de Sidi Djaffar, dont les travaux de restauration et d'agrandissement sont en voie d'achèvement. Après avoir projeté des vidéos, réalisées par des membres de cette même association, selon les conférenciers, et diffusées sur Internet, montrant le feu mis aux madriers sur la plateforme du projet de mosquée, les animateurs du point de presse ont remis aux journalistes une déclaration préliminaire commune du comité de village, de l'APC et des parlementaires des Aït Jennad, dans laquelle il est donné un aperçu sur des animateurs de l'association, faisant des rapprochements et des liens parentaux avec “un membre actif de la nébuleuse islamiste” que ce dernier aurait “servie en Afghanistan et en Bosnie”. Pour les conférenciers, “l'incident d'Aghribs est un cas d'école à travers lequel le salafisme veut tester sa capacité de pénétration en Kabylie”. Les conférenciers, qui soulignent le financement occulte et rapide de l'association, mettent en garde contre ce type d'activités visant à ancrer l'intégrisme, le salafisme et autre wahhabisme en Kabylie en combattant tout ce qui est islam ancestral, traditionnel et autres coutumes villageoises. Pour les villageois, “il n'y a pas de réconciliation avec ces personnes”. Ils comptent “combattre avec toute leur énergie le défi qui leur a été lancé, insidieusement, à travers une tromperie, passée par une fenêtre de la légalité”. Après leur rencontre de vendredi dernier, à la mosquée de Sidi Djaffar du village, ayant duré près de 10 heures (10h du matin à 19h), les quelque 50 comités de village venant de nombreux archs dans la wilaya de Tizi Ouzou, se retrouveront encore vendredi prochain au même lieu pour prendre une décision définitive et clore ce problème qui n'a duré autant qu'en raison “de la sagesse prônée par les villageois et les élus de l'APC croyant rencontrer le même esprit auprès de l'association”.