A ce stade de la grève de la faim de Madame Mehdi Meriem, de graves séquelles sur sa santé seront probablement irréversibles. Son processus vital risque d'être engagé. Pourtant, British Gas reste inflexible. Parce qu'il semble que l'Etat algérien a donné la consigne à cette multinationale de ne pas céder aux revendications de cette courageuse salariée. Pour que cela n'ait pas valeur d'exemple et ne fasse pas tâche d'huile au sein de nos innombrables compatriotes qui sont exploités et brimés dans ces entreprises où le non droit, l'arrogance et la complicité des services de l'Etat et de l'UGTA sont monnaie courante. Ces sociétés, et leurs associés parmi les barons du régime, savent que le chômage qui ravage nos sociétés et les rémunérations relativement élevées qu'ils payent, en fonction de l'extrême pénibilité des conditions de travail, leur permettent de pratiquer une politique des ressources humaines qui repose essentiellement sur le licenciement abusif. Parce qu'ils disposent d'un « vivier » inépuisable de chômeurs. Nous comprenons que nos compatriotes qui y sont employés acceptent de se soumettre à ce dicktat, parce qu'il est tellement difficile de trouver un emploi dans notre pays, parce qu'ils ont des familles à entretenir, et que les sociétés qui les emploient n'ont aucune difficulté à les remplacer au pied levé, puisque des centaines de milliers de nos jeunes chômeurs espèrent s'y faire embaucher. L'UGTA, syndicat historique des Algériens, mais qui a vendu son âme au diable, dont les responsables ont été achetés en privilèges exorbitants, et dont plueiurs d'entre eux sont partie prenante dans les « affaires » qui se concoctent au sein de ces sociétés, ou à leur périphérie, s'est muée en garde chiourme et en protecteur de ces multinationales, en refusant d'en défendre les salariés, et même en y bloquant la création de syndicats autonomes. Notre compatriote Yassine Zaïdi en sait quelque chose, lui qui a été broyée par la multinationale qui l'emploie, lui qui a porté le licenciement abusif dont il a été victime jusque devant des institutions internationales. Aujourd'hui, Madame Mehdi est en danger de mort. Son cas est devenu emblématique, même si la presse nationale, hormis quelques entrefilets, évite soigneusement d'évoquer son cas. La télévision algérienne l'a totalement ignorée, alors que des chaînes télévision étrangères, dont El Djazira ont commenté cette grève de la faim exceptionnelle. Son cas est devenu emblématique parce que cette dame s'est attaquée au cœur du système mafieux qui a pris possession de la décision politique dans notre pays, allant jusqu'à supplanter la toute puissance des cabinets noirs, et même du DRS. C'est le noyau même du régime qui se sent visé, son cœur battant, et ses connivences avec des puissances financières qui se sentent menacés par cette grève de Madame Mehdi, qui restera, qu'ils le veuillent ou non, dans les annales du peuple algérien et de l'oppression dont il est victime. Derrière cette affaire, qui pourrait sembler une banale contestation d'une salariée, s'agitent pourtant des puissances dont il est difficile d'imaginer l'importance et la mobilisation, pour faire échouer cette revendication dont elles craignent qu'elles n'ouvre la porte à une prise de conscience massive au sein des Algériens employées par ces multinationales. Les forces qui incitent British Gas à ne pas céder se trouvent aux plus sommets de l'Etat. Ce sont les mêmes qui interdisent à la presse, à leur administration et à leur justice de traiter l'affaire Mehdi en fonction de son importance et de sa gravité. Ce sont donc ces responsables politiques qui répondront devant l'histoire, mais aussi devant la justice des hommes, de ce qui pourrait survenir à Madame Mehdi. Mais c'est à nous de pallier à la grave carence de la presse algérienne, et d'alerter le monde entier sur ce complot honteux de puissances d'argent alliées à des politiciens véreux contre une femme seule, au milieu de tout un peuple, et dans une indifférence savamment entretenue. Que chaque citoyen algérien, et que chaque ressortissant étranger qui séjourne dans notre pays, s'implique dans ce combat de cette admirable dame. Ecrivons à toutes les télévisions du monde, à tous les journaux du monde, aux Institutions internationales ! Alertons l'opinion publique mondiale sur ce combat d'une femme seule contre une formidable machine d'oppression qui a pris tout un pays en otage. Que Bouteflika se rappelle du nom de Mehdi Meriem lorsqu'il prononcera son discours public à l'occasion de la commémoration du 24 février, journée de nationalisation des hydrocarbures ! Qu'il sache que dans ce pays vivent encore des hommes et des femmes libres !