Ce texte avait été initialement rédigé sous forme de commentaire en réponse à un compatriote signant sous le pseudo Cherifi, dans le cadre de l'article de Me Simozrag (A l'aube de la vérité sur les massacres en Algérie). Des lecteurs ont souhaité le voir publié sous forme d'article. Je me plie à leur souhait et les en remercie. ============================= Cet espace de liberté, de démocratie et de transparence a toujours été une rampe de lancement d'armes pacifiques contre les imposteurs en képi et en col blanc qui ont considéré l'Algérie comme un butin de guerre et qui n'ont pas hésité à provoquer une guerre fratricide pour sauver leurs privilèges mal acquis. Des crimes abominables ont été commis contre notre peuple sans défense par des aventuriers et des criminels de tous bords. Allez-vous nier les dizaines de milliers de torturés, d'exécutions sommaires, de disparitions forcées, de viols collectifs et de massacres d'innocents ? Tous ces actes abominables sont considérés en Droit comme des CRIMES CONTRE L'HUMANITE et donc IMPRESCRIPTIBLES. Et ce ne sont ni les chartes de l'impunité, ni les référendums truqués, ni l'intimidation policière ou judiciaire qui feront taire les femmes et hommes libres de ce pays, dignes fils d'Abane, Ben M'Hidi, Didouche et Benboulaïd quant aux souffrances de leur peuple meurtri et mahgour. Cet espace de liberté et de démocratie n'a jamais appelé à une quelconque vengeance contre ces criminels et encore moins de pendaison, mais seulement à la VERITE et à la JUSTICE dans un climat d'apaisement et de sérénité, dans une Algérie unie et dans un véritable Etat de droit qui ne permettra aucun dérapage ni vendetta. C'est notre conception de la Politique et de l'Etat qui n'a rien à voir avec le régime des kleptocrates et des beggarines et haggarines politiques. Je crois que ceux qui « traînent dans leur for intérieur le complexe du colonisé » sont ceux qui ont vendu l'Algérie de Lotfi, Amirouche, Bougara, Si El Haouès, aux reliques de la France coloniale. Ce sont ceux qui ont permis à la France de poursuivre ses essais chimiques et bactériologiques à Oued Enamouss dix années après l'indépendance, ceux dont les épouses (baggarates civilisées) allaient chaque week-end faire leur shopping à Paris et à Marseille, quand le citoyen algérien, le « ghachi » trouvait les étals de nos marchés vides grâce au miracle de la folklorique révolution agraire. Ceux qui « trainent le complexe du colonisé » sont ceux qui envoyaient leurs rejetons gâtés au Lycée Descartes alors qu'ils détruisaient parallèlement l'école algérienne, puis dans les universités françaises et autres avec des bourses qu'ils ne méritaient pas et qui revenaient de droit aux enfants de notre brave « ghachi ». Les complexés de Fafa sont ceux qui ne font pas confiance à nos compétences médicales dignes (car il y en a aussi d'indignes) et qui s'octroient des prises en charge par téléphone pour aller se soigner dans les hôpitaux français pour une simple vésicule biliaire, une plaie de la main ou des ….hémorroïdes, alors que nos enfants leucémiques végètent dans des mouroirs sans médicaments adéquats. Ceux qui « traînent dans leur for intérieur le complexe du colonisé » sont les illégitimes qui quémandent une légitimité aux reliques de la France coloniale et à l'administration américaine en place et lieu de la légitimité de leur propre peuple, qu'ils n'auront d'ailleurs jamais et qui ont bradé toutes nos richesses du sol et du sous-sol pour plaire et obtenir l'appui politique, diplomatique et sécuritaire de leur Syadhoum contre leur propre peuple. En 1962, cher Monsieur, et au départ de la vile colonisation, nous étions sur le plan économique, au même niveau que l'Espagne et la Corée du Sud. 48 ans après, ces pays ont atteint les cimes du développement et du progrès et nous, grâce au génie maléfique de nos imposteurs, sommes réduits à importer tout ce que nous mangeons et à exporter nos enfants transformés en harragas. Triste réalité ! Oui, monsieur, depuis 62, l'Algérie n'a pu se hisser au niveau des Nations du fait de ce système que vous défendez. Un système qui a détruit ce que la France coloniale n'a pas pu faire : les fondements moraux de la Nation. انما الامم الاخلاق…………. Nous n'avons jamais jeté en pâture NOS militaires qui sont nos frères et nos enfants pris en otage par l'oligarchie militaro-financière moribonde qui, tout en décuplant sa cruauté, précipite sa chute qui est inéluctable. Evitons cet amalgame sournois entre l'institution militaire qui est l'institution de tout le peuple Algérien et la poignée de putschistes qui a précipité le pays dans une mer de sang et de larmes. Nuance ! Evitons également cet amalgame sournois entre les services de renseignements qui sont une institution parmi tant d'autres, au service de la République et protectrice des intérêts de la Nation (dans les Etats de Droit) et la police politique, au service d'un régime illégitime et dont le rôle est de surveiller et de terroriser son propre peuple. C'est cette dernière, auteur de crimes contre l'Humanité que nous avons dénoncé et que nous dénoncerons de toutes nos forces et qui est appelée malgré toutes ses intrigues et sa terreur à disparaitre comme ont disparu les sinistres Savak, Stasi, Dina, Sécuritate et autres machines de mort. Oui, Monsieur, « il faut condamner celui qui a été le premier à conduire le pays dans cette spirale de violences qui ne se terminera jamais ». Et je vise le régime imposé par la force des armes par des imposteurs qui n'ont pas tiré une seule cartouche contre l'armée coloniale et qui ont fait couler le sang des maquisards de l'ALN en 62. Ceux qui ont liquidé, Khemisti, Chabani, Medeghri, Khider, Krim Belkacem, Mecili, Mahiou, Hachani, Abdelouahab Benboulaïd. Et la liste est longue ! Est-ce les islamistes ou « kabylistes » qui les ont assassiné à l'époque? Le tribunal de l'Histoire est implacable. L'extrémisme islamiste et berbériste n'est que la conséquence de cette politique criminelle de ce régime illégitime. C'est en manipulant l'Islam pour asseoir son pouvoir et en déniant la réalité berbère de la Nation Algérienne que ce régime putride a enfanté ces extrémismes. Ne confondons pas les causes et les conséquences. Et traitons les causes avant les conséquences. Oui, Monsieur et nous l'avons dit souvent et répété, cette fuite en avant criminelle risque à Dieu Ne Plaise de nous mener vers un tsunami populaire qui va, non pas balayer votre système, mais tout le pays. « Un Etat qui n'a pas les moyens d'assurer des changements n'a pas non plus les moyens de sa propre conservation » (Burke). Salah-Eddine SIDHOUM. Alger