In Forum Free Algérie (FFA) le Mardi 23 novembre 2010 Ma maghrebinité, si je peux l'exprimer ainsi, s'était éveillée avec la lecture d'un roman fabuleux : Idriss, de Ali el Hammami. Lorsque j'eus fini de le lire, je me découvrais aussi Marocain que j'étais Algérien. J'étais encore un enfant. Et cet état d'esprit continue d'être le mien. Tout naturellement. Ali El Hammami, était né en 1902 à Tiaret, d'une modeste famille de petits commerçants, mais néanmoins lettrés, originaires de Aïn lahmam en Kabylie. Ali El Hammami, journaliste et écrivain, d'expressions arabe et française, nationaliste farouche, fut l'un des premiers intellectuels à appeler à l'émergence d'un grand Maghreb uni. Il combattit, lors de l'insurrection du Rif marocain, aux côtés de Abdelkrim el Khatabi. Bien avant le déclenchement de la révolution algérienne, il porta les aspirations du peuple algérien, à la dignité et à la liberté, dans le monde entier. Il entra en contact avec les personnalités les plus illustres de cette époque, et se fit l'avocat de son peuple auprès d'eux. il a représenté l'Algérie , en 1949, au premier congrès mondial islamique à Karachi (Pakistan). De retour vers le Caire, l'avion qu'il avait pris s'écrasa au Pakistan. Il avait 47 ans. Il a été enterré au cimetière de Sidi M'Hamed (Alger). Plus de 12 000 personnes, venues de toute l'Algérie, et du Maroc, ont assisté à son enterrement. Ce précurseur d'un Grand Maghreb, dans l'action, est tombé dans l'oubli. Un héros devenu un inconnu intégral. Aujourd'hui, la perspective d'un Maghreb unifié, comme l'avait rêvé Ali El Hammami, et bien d'autres illustres personnages de nos pays, n'est pas loin de virer à l'utopie. Des rêveurs d'enfer sont passés dans nos contrées, qui nous ont dressés les uns contre les autres, nous les frères que rien ne sépare, si ce n'est la conjoncture politicienne, faite par des apprentis sorciers, nous qui ne tarderons pas à devenir d'irréductibles ennemis, si nous n'y prenons garde, si nous ne nous unissons pas contre quiconque veut nous diviser, contre quiconque veut nous faire croire que nous sommes des peuples ennemis, alors que tout nous réunit. Il y a tant de choses à dire sur le sujet, tant de complots fomentés par des maquignons de la manipulation, qui se prenaient pour d'immenses révolutionnaires, tant de venin distillé dans nos veines, par des politicards de circonstance, que le hasard de l'histoire à placé au carrefour de nos destins, et qui y ont semé l'ortie et le chardon. Et ceux d'aujourd'hui, dignes héritiers de leurs maîtres à penser d'hier, qui en étaient d'ailleurs les nervis et les entremetteurs, continuent dans la même logique, à creuser davantage le fossé entre nous. Un fossé qui nécessite pourtant tant de volonté, de bonnes volontés, de compromis réciproques, de compréhension respective, pour être être enfin comblé, pour que plus rien ne barre le chemin à nos peuples de se retrouver, et d'ouvrir enfin la route vers la construction d'un Grand Maghreb fort et fraternel. Mais las… Je disais donc que nos dirigeants d'aujourd'hui, je parle surtout des dirigeants algériens, puisqu'il nous faut confesser nos faiblesses et nos turpitudes, qui ne sont pas les nôtres en vérité, en tant que peuple algérien, mais celles de ces dirigeants indignes, continuent de mener nos deux peuples vers une irrémédiable séparation, voire vers un conflit armé, à Dieu ne plaise. Ainsi, ce régime, non satisfait d'être l'un des plus policiers du monde, dont le nombre d'agents des « forces de sécurité » est l'un des plus élevés au monde, par rapport au nombre d'habitants, pour pouvoir bien entendu faire face à toute velléité de soulèvement populaire, a poussé sa criminelle logique jusqu'à vouloir devenir une puissance militaire régionale. Ca ne lui suffit pas de tuer l'avenir de ses propres populations, il faut aussi que celles des pays voisins subissent le même sort Et il fait tout pour ça. Mégalomanie et perversité. Il a profité de la fabuleuse manne pétrolière qui lui tombé sur le giron, sans le moindre mérite de sa part, non pas pour améliorer le sort de ses malheureuses populations, ou pour jeter des ponts entre lui et ses voisins, mais pour acquérir un armement très au dessus de ses besoins vitaux, un armement dont tout un chacun aura deviné qu'il n'était destiné qu'à faire définitivement basculer en sa faveur l'équilibre des forces, entre lui et notre voisin marocain. Le Maroc, qui s'était toujours senti menacé par notre pays, à juste raison par ailleurs, puisque ceux-là même qui tenaient leurs bases sur son territoire pendant la révolution algérienne, et qui s'y prélassaient pendant que les combattants de l'intérieur tombaient par centaines de milliers, ces anciens des bases arrières marocaines, ont donc opté pour un surarmement totalement débridé. Cela est tout à fait compréhensible, si l'on appréhende les points de vue du régime algérien, aussi sordides et monstrueux, les uns que les autres. Puisqu'en plus de vouloir acculer le Maroc, ils trouvaient là une occasion de se faire un pactole qui se chiffre désormais en milliards de dollars. Les commissions qu'ils prélèvent, en effet, sur ces achats d'armements, et qui sont un secret de polichinelle dans le monde des courtiers internationaux, atteignent des records,en l'occurrence. Et en même temps, ces calculateurs machiavéliques, hacha Machiavel, poussent notre voisin à une course aux armements qui est au dessus de ses moyens. C'est donc l'escalade, puisque le Maroc, et c'est tout à fait légitime, fait tout pour tenter de se maintenir à la hauteur de son belliqueux, et richissime voisin. Le drame est qu'il ne dispose pas de ressources naturelles comme notre pays, et qu'il doit donc se saigner littéralement, détourner des budgets destinés au développement, et au soutien des populations les plus défavorisées, pour les consacrer à des achats d'armement. Il est peut être contraint aussi, la mort dans l'âme, de la vendre au diable, et de contracter des alliances contre-nature, de faire des promesses qui pourraient définitivement compromettre l'union maghrébine, pour pallier à son manque de moyens financiers. Pour pouvoir se maintenir dans cette course déloyale aux armements que lui impose l'Algérie. Et c'est cette finalité que voulait le régime algérien. Pousser le Maroc à ses derniers retranchements, l'appauvrir, priver ses populations les plus défavorisées d'une politique de développement qui devient urgente, dans une situation de paupérisation explosive. Dans le noir espoir de voir les plus pauvres des Marocains poussés à une révolte du pain. Cette ignominie, qui restera une tâche indélébile dans l'histoire nos nations, devra être inscrite à l'actif des seuls dirigeants algériens, et non de notre peuple. L'histoire retiendra que ces dirigeants qui ont capté indûment le pouvoir, par la ruse et la violence, ont créé une situation extrêmement dangereuse pour toute la région, qui pourrait demain provoquer une guerre fratricide, aux motifs sordides de freiner le développement de notre voisin, en même temps que de se remplir les poches. Je le dis comme je le pense, sachant par avance que je vais me faire traiter de traître, par des quidams qui pensent à reculons, parce qu'ils y trouvent leur compte, ou qu'ils sont missionnés pour le faire Demain, si ça vire au cauchemar, à Dieu ne plaise, ces mêmes patriotards useront de la même démarche lorsqu'il faudra envoyer leurs enfants au casse-pipe. Ils répondront présents, et les enverront dans la direction opposée, à reculons comme toujours. D.Benchenouf