Ces jours-ci ,l'Algérie traverse un climat de tension et de contestation sociales que la presse et maints observateurs qualifient « d'émeutes de la faim ». Des événements s'éclatent à travers tout le pays soulignant encore une fois l'échec de la politique ultra libérale menée jusqu'ici et qui va à l'encontre des aspirations et besoins des masses. Les manifestants expriment leur ras-le-bol face à la flambée des prix des produits de première nécessité, face aux chômage et la rareté de l'emploi, face a la pénurie de logement, à l'exclusion sociale et une quasi inexistence de loisirs qui sont réservés exclusivement aux nantis: « beggara ». Prisonniers dans un pays en crise qui leur est interdit de quitter. Un peuple si pauvre dans un pays si riche! Ils ont aussi exprimé leur haine vis-à-vis des possédants, des bureaucrates corrompus, leur rejet du mépris et d'humiliation et leur détermination contre une répression qui fait de plus en plus de morts et de blessés. Depuis plusieurs mois le mécontentement grandit car les ingrédients ne manquent pas; une crise de lait qui pénalise avant tous nos enfants, une crise de liquidités qui réduit à néant le pouvoir d'achat déjà très faible, les chaines interminables pour un simple retrait d'acte de naissance, à cela s'ajoute un verrouillage des champs politiques et médiatiques, interdictions de toutes formes de manifestations et d'expressions pacifiques (rassemblements, sit-in, grèves, marches…), ainsi que la complicité entre les opérateurs téléphoniques et les autorités, couplée à une large surveillance notamment des militants autonomes qui entrave la communication et le contact entre les citoyens. Cette situation ne laisse à ces derniers que l'émeute comme seul moyen d'expression pour se faire entendre. Toutes nos revendications collectives doivent dicter l'évolution de l'échelle mobile des salaires: quand les prix augmentent le salaire doit augmenter autant. Les revenus du pétrole sont dépensés dans des projets géants (mosquées, autoroutes…) et utilisés par les USA pour renflouer les caisses des banques et de sociétés en faillite au moment où nos jeunes fuient le pays dans des barques (Harraga). Afin de redéfinir les rapports de force et mener le pays dans la voie du vrai développement le ralliement des travailleurs à la lutte des jeunes, que les autorités traitent de tous les noms: fauteurs de troubles, casseurs, voyous…, est plus qu'indispensable. Ceux qui luttent peuvent perdre, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu. Seule la lutte paie. Collectif d'etudiants(tizi-ouzou) Lectures: