Jeudi 12 mai 2011 Comme il fallait s'y attendre, les évènements se précipitent en Libye. Après plus de deux mois de siège et de bombardements incessants, non seulement, les forces fidèles à Kadafi, n'ont pas réussit à prendre la ville rebelle de Misrata, mais désormais ils reculent. Les brigades de Kadafi viennent de perdre l'aéroport de Misrata, qui leur servait de base et à partir duquel ils menaient leur attaques. Pire, les insurgés ont avancé de cinquante kilomètres sur la route côtière menant à Tripoli et sont aux portes de la ville de Zlenten. Au sud ouest, dans la région montagneuse qui s'étend jusqu'à la frontière tunisienne, une région à majorité Amazigh, les forces de Kadafi ont essuyé de nombreux revers. En plus de deux mois, ils n'ont repris aucune ville et ont perdu le contrôle du poste frontalier de Dehiba. A l'est, la ligne renforcée entre Ajdabiya et Brega a reculé et est en train de craquer. Une offensive générale des insurgés vers la ville de Syrte est imminente. Les frappes aériennes de l'OTAN sur les postes de commandements, les centres de communications et les dépôts d'armements ainsi que les combats que leur livrent les insurgés, de plus en plus organisés, sur le terrain, ont complètement retournée la situation. Eparpillées sur des centaines de kilomètres, exposées aux frappes aériennes, coupées de leurs bases pour les ravitaillements indispensables, harcelées en permanence par les insurgés qui connaissent, chacun dans sa région, parfaitement le terrain, les forces du « guide » libyen sont au bord de la rupture. Quoi qu'il en soit, le colonel kadafi a perdu le contrôle sur la majeure partie de la Libye. A Tripoli, d'où, il mène ce qui semble être sa dernière bataille, outre l'intensification des bombardements de l'OTAN, des accrochages ont lieu depuis quelques jours entre les forces de Kadafi et les insurgés dans la ville. Sur de leur avancée, les rebelles libyens ont même rejeté mercredi l'appel à un cessez-le-feu lancé de Genève par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. « Nous n'avons aucune confiance en Kadhafi. De toute façon ajoute – il, il ne respecte jamais les cessez-le-feu. Son régime parle de cessez-le-feu et bombarde aussitôt les populations civiles », a déclaré à l'agence de presse « Reuters » Zintane Abdoulrahman, porte-parole des insurgés dans le Djebel Nefoussa, dans l'ouest du pays. A Benghazi, siège du ( CNT) il n'est pas question d'un quelconque cessez-le-feu avant le départ de Kadafi et de ses enfants. Sur place les défections dans l'entourage du colonel se multiplient. Plusieurs personnalités civiles et militaires, qui ont compris que le régime de Kadafi est condamné, prennent discrètement contact avec le Conseil national de Transition (CNT) à Benghazi. Certains ont rejoint les insurgés dans la capitale. Reconnaissance du CNT et isolement de Kadafi Au niveau international, alors que le régime du « guide » est de plus en plus isolé, même les pays africains prennent leur distance, le CNT ne cesse de gagner en reconnaissance. Après l'union Européenne qui vient d'annoncer l'ouverture d'un représentation à Benghazi, le chef de la diplomatie du CNT, Mahmoud Jibril, sera reçu vendredi 13 mai à la Maison Blanche par le conseiller du président Obama pour la Sécurité nationale, Tom Donilon, selon un communiqué de la présidence américaine. La veille, le sénateur John Kerry avait annoncé que les américains allaient mettre une partie de l'argent de Kadafi bloqué dans les banques américaines à la disposition du CNT. Jeudi, le premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé de son coté avoir « invité » le Conseil national de transition libyen (CNT) à ouvrir un bureau permanent à Londres, où il a rencontré pour la première fois dans la matinée le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil. La chute du « Roi des Rois d'Afrique », qui a dirigé la Libye comme une propriété privé pendant 42 ans, n'est plus qu'une question de temps. Yahia Bounouar Lectures: