Les habitants des quartiers populaires d'Alger ne sont pas enthousiastes. Avant 13H, les bureaux de votes des communes de Sidi M'hmaed, Alger-Centre et Bab El Oued étaient presque vides. « Sur une liste de 350 électeurs inscrits, 20 personnes ont voté », nous révèle un chef de bureau posté à l'école de Sekou Touré, située par loin de la mairie de Sidi M'hamed. Ambiance et chiffres similaires avancés par les agents en poste à l'école Mohamed Zekkal, jouxtant la première. Mais ce qui interpelle le simple visiteur, c'est bel est bien le nombre, par dizaine, des éléments de l'armée et de la police prêts à mettre leur bulletin dans l'urne. «Ce sont des militaires. Ils travaillent dans les environs, certainement au niveau du département des allocations de l'armée, près de l'ex-Cinema Musset» indique Mourad, un jeune belcourtois, agent dans un bureau. Le peu de citoyens qui sortent des bureaux de vote justifient leur participation. « Si nous ne votons pas, le terrorisme reviendra », pense Hamid, 49 ans, électricien. Une jeune demoiselle, aux cheveux frisés estime pour sa part que « le vote peut mettre fin à la menace de l'OTAN ». Elle ajoute que « seule la participation sauvera le pays ». Cependant, ce n'est pas l'avis de la majorité des Algérois approchés. « enta mahboul (tu es fou). Moi voter. Impossible. Ils nous prennent vraiment pour des arriérés mentaux », ironise Ahmed, la trentaine, résidant à Bab el Oued. « Ils nous menacent de l'intervention de l'OTAN, du VATO et du gâteau », ajoute-il satiriquement ; Au lycée l'Emir Abdelakader, dans les bureaux, on peut ressentir une atmosphère lugubre. « Nous avons sur la liste 320 inscrits. Seuls 30 algériens ont voté. Vous pouvez le constatez de vous-même », affirme une jeune femme, recrutée pour les besoins des élections. L'urne transparente donne en effet, un taux approximatif de participation. Au même moment, dans le même lycée, une équipe d'observateurs de l'Union africaine arrive sur les lieux. Un des membres juge que « tout se passe bien ». Il parle précisément de l'organisation. Visités en cette matinée du 10 mai, les établissements scolaires qui font office de bureaux de vote, peuvent donner un aperçu global: Un grand désintérêt des jeunes. Seuls les vielles personnes ont voté. Bsikri Mehdi