Posted on June 10, 2013By Brahim Younessi Ce que nous écrivions, ici même, il y a plus d'un an déjà, s'agissant de Liamine Zeroual, est en train de se développer sous nos yeux. Nous disions que ce recours n'allait intervenir que dans des circonstances de crispations au sein du système. C'est ce qui semble être le cas, même si les informations qui nous parviennent peuvent faire l'objet de manipulation. Ce qui, cependant, est vérifiable c'est que des délégations, nous allions dire des Limousines noires, ne cessent de faire des allées et venues au domicile de l'ancien chef de l'Etat « congédié » en 1999 au profit de Abdelaziz Bouteflika, pour le supplier de reprendre les rênes du pays devant les « menaces » qui le guettent. Bien que n'étant pas à sa charrue, travaillant son champ, comme Cincinnatus que les patriciens allaient chercher pour devenir Dictateur, le général Liamine Zeroual, en marge de la République, aurait exigé les pleins pouvoirs pour répondre favorablement à la demande de retour aux affaires en vue de « sauver l'Algérie » des « dangers » que feraient peser sur elle les plébéiens. On n'exclut pas, d'ailleurs, que Liamine Zeroual puisse être investi même sans son consentement explicite ; le militaire qu'il est ne pense pas, il obéit à ses pairs qui lui ont envoyé des officiers généraux le convaincre d'accepter leur « proposition qu'il ne peut pas refuser ». Liamine Zeroual, dictateur pour combien de mois ou combien d'années et pour quelle mission ? Reprendre les choses là où elles ont été interrompues, il y a une quinzaine d'années ? Si elle advenait, cette fausse solution destinée à maintenir les équilibres internes et à pérenniser le Régime attiserait les tensions politiques et sociales au lieu de répondre aux exigences du moment, à savoir procéder à un changement profond en sortant, par le haut, du système. La préparation, sans tarder, des conditions pour l'organisation d'une Constituante souveraine, représentative des courants politiques et de pensée qui traversent la société algérienne, dans l'esprit ayant présidé au rassemblement pour la libération de l'Algérie, serait le moyen le plus idoine permettant de mettre fin à la crise politique qui assaille notre pays, depuis fort longtemps, de renouer les liens sociaux qui se sont défaits, de refonder l'Etat par la construction, étape par étape, d'institutions démocratiques et de rebâtir les fondements de notre économie et relancer sur d'autres conceptions notre développement. Tout est possible sans recourir à un ersatz de solution qui détruirait encore davantage la cohésion sociale, la nomination d'un général ou d'un « civil » qui ne soient pas l'émanation du suffrage universel, après que les règles constitutionnelles aient été, au préalable, adoptées, démontrerait que les hommes qui détiennent le pouvoir, par le moyen de la seule force, veulent sauver le système au détriment de l'Algérie et du peuple algérien.