A chaque fois qu'il est question d'augmenter les pensions des retraités, le ministre du travail et de la sécurité sociale monte au créneau pour justifier pourquoi l'Etat lésine sur les droits de cette frange fragilisée de la société, oubliant que le fait que "l'Etat déploie des efforts considérables pour l'amélioration de la situation des retraités" n'est pas d'une part aussi perceptible qu'I le laisse entendre au regard de l'écart flagrant entre les pensions et les salaires de leurs collègues encore en fonction, l'équité aurait voulu que les pensions soient au moins alignées sur les salaires des fonctionnaires stagiaires, et ‘autre part de telles dispositions s'inscrivent dans le cadre de ses prérogatives de puissance publique pour la protection sociale de ses administrés tout autant qu'il le fait à l'endroit des moudjahidines et des fils de chouhada et qu'il n'est nullement une grâce de qui que ce soit; s'agissant de nos cotisations durant quatre longues décennies. En effet, Louh vient de déclarer à Boumerdes que"2 143 447 retraités bénéficieront de cette hausse(11 pour cent) dans leurs pensions" (Cf. le temps d'Algérie du 12 juin 2013).Ce chiffre incessamment repris par le ministre du système de toutes les turpitudes donne l'impression qu'être retraité est assimilable à un délit et que les retraités ont tendance à constituer une charge encombrante pour l'Etat et qu'il devient évident que le mot "retraités" lui sonne désagréablement à l'oreille et lui donne de l'urticaire. Combien j'aurais aimé que le ministre eusse les mêmes soucis quant à l'équilibre financier de la CNR lorsqu'il s'agit des députés, des hauts gradés de l'armée etc...et par quoi peut-il justifier qu'un "député" gargotier, marchand ambulant ou coiffeur de vocation soit rétribué à raison de 400.000 da par mois? Sans parler des centaines de milliards de dollars dilapidés au cours de la seule décennie 2000-2012 représentant la partie apparente de l'iceberg. Devrons-nous comprendre ainsi que ceux sont les 400(quatre cent) dinars qu'on nous jette ANNUELLEMENT sont à l'origine du marasme économique du pays? Monsieur le ministre aurait fait mieux de nous parler de l'impact des décisions prises unilatéralement par le général HAMEL en créant des postes d'emploi par dizaine de milliers aux profits de la sureté nationale, interprétant on ne peut plus clairement le concept de l'Etat-policier , et si ces décisions n'affectent-elles pas elles aussi le pauvre trésor public? Louh conçoit l'augmentation des pensions comme un haut fait d'armes en contrepartie duquel il mérite de s'installer dans l'histoire comme une icône nationale au même titre que les bienfaiteurs de l'humanité et y recourt à l'instar de ses collègues dans le sillage de la politique populiste du système. Tout compte fait, je me suis rendu à l'évidence que le fait que les pouvoirs publics font peu de cas de nous doit être cherché dans notre vulnérabilité, ayant perdu notre force de contrainte: la grève.. Aujourd'hui seulement, je saisis dans tout son sens cette amère réalité que je prenais jadis avec légèreté : l'ingratitude de l'administration. Mahmoud Hammana.