Instrument de destruction du système colonial ,le F.L.N a dépassé son objectif en se maintenant au pouvoir après 1962 . Né suite à la radicalisation du mouvement national face à une puissance d'occupation étrangère méprisante et dominatrice ,le F.L.N s'est avéré en 1954 comme la réponse appropriée à l'échec d'une solution politique à la question algérienne . Décidé, autoritaire et expéditif, le F.L.N a dès le déclenchement de la guerre de libération mis le peuple algérien sous tutelle . C'est ainsi que toute opposition à ses décisions est vécue comme une trahison nécessitant les sanctions les plus sévères . Dans un climat de souffrances,de clandestinité , de méfiance et d'intrigues, le système Boussouf ,arrivera dans la douleur et malgré le peu de moyens à détruire la présence coloniale dans notre pays en un temps record en usant du M.A.L.G (ministère de l'armement et des liaisons générales)et l'A.L.N . Cependant ,de nombreux dépassements sont notés,dont le plus marquant reste l'assassinat de Abane . Ayant confondu deux époques différentes,Boumediéne qui fut un des collaborateurs de Boussouf,se chargea dès 1962 de reproduire un système à vocation destructrice pour « reconstruire » l'Algérie ! En effet, l'intrigue ,l'autoritarisme,la méfiance vis à vis des civils et la primauté du militaire qu'imposait le système Boussouf aux algériens durant la guerre de libération pour s'assurer de leur mobilisation ,sacrifices et efficacité face à la puissance d'occupation, se sont avérées comme des outils de destruction du système colonial qui ne convenaient pas pour un projet de reconstruction de l'Algérie « indépendante ». Force est de constater que cette fausse route,survivra à Boumediene dans le cadre du système policier et sécuritaire qui se chargera en 51 ans de conduire l'Algérie vers la grande faillite .La sécurité militaire (S.M) puis le D.R.S, sont les héritiers d'un système né dans la difficulté durant la guerre de libération . Le culte du secret ,l'intrigue , la suspicion,la primauté du militaire par rapport au politique et l'autoritarisme exercé sur un peuple algérien infantilisé,ont fini par marginaliser tout un peuple .Tout est fait,comme si les autorités algériennes étaient en guerre permanente contre leur propre peuple . La dépolitisation massive et volontaire menée comme stratégie de gouvernance depuis 1962 dans le but de « sécuriser » la société prive notre pays d'une réelle vie politique . Le système sécuritaire mené par Boussouf dans le but de lutter contre la présence coloniale en Algérie pouvait se justifier vu les difficultés de l'époque . Sa reprise par Boumediene dès1962 et son entretien par Mediéne depuis 1990,entrent dans une stratégie d'autodestruction . Tout compte fait,la faillite,n'est pas uniquement liée à la dilapidation de nos richesses par un régime dépassé . La réelle faillite,réside dans le fait que le régime sécuritaire se comporte de façon à ce que les Zendagui,Rak,Rafik,Danger à l'horizon,A Hocine,Toufik,Si Salah,Aomar,Sin Jim….doivent s'exprimer sous des pseudonymes par craintes de représailles . Farhat Abbas,le faisait au début de sa carrière politique en signant ses publications sous le pseudo de Kamel Benserradj . Et alors,quelle différence y a t-il entre le régime colonial et l'actuel régime algérien si nous devons toujours nous exprimer sous des pseudonymes ? Il est à noter que les options sécuritaires adoptées en Algérie dès 1962,ont fini par créer un véritable désert d'un point de vue personnel politique . Le projet de reconduction d'un président de la république impotent dans le cadre du 4e mandat,la nomination de personnalités administratives non politisées à des postes politiques clés à l'image de Sellal et ses ministres,la relance faite par le régime à des personnalités ayant quittées la scène politique depuis plus de 15 an à l'image de Benflis, les sollicitant de jouer aux lièvres dans une élection présidentielle sans enjeux politiques réelles ,montrent les dégâts provoqués par les choix sécuritaires du régime . Pour ma part,les options sécuritaires du régime,m'ont poussé dès le début des années 90 ,à m'exprimer aussi bien sur les colonnes du quotidien d'Oran que sur le site Algéria-Watch sous le pseudonyme de Abdallah El Djazairi,puis depuis 2011 sur le Quotidien d'Algérie sous le pseudonyme de Ahmed Amokrane . Après réflexion ,j'ai décidé de ne pas adopter le jeu du régime car au moment où ceux qui conduisent notre pays à la faillite généralisée s'expriment ouvertement avec leur véritable identité ,j'ai au moins le droit de ne pas me cacher alors que je suis un partisan de la rupture avec ce régime mort né en 1962 . Abdelhak Serrab médecin