Un décret présidentiel dote le DRS d'un service d'investigation judiciaire (SIJ) : Subversion VS corruption. Le décret présidentiel 14-183 du 13 du 11 juin 2014 portant création, missions et organisation du service d'investigation judiciaire de la direction de la sécurité intérieure du département de renseignement et sécurité, vient de passer sous le silence strident de la presse pourtant férue, il n'y a pas si longtemps de ce genre de thèmes et d'anathèmes. L'opposition trop occupée à exhiber ses embrassades ou ses défilés auprès du chargé de la constitution, n'a sans doute pas jugé utile, ou qui sait, n'a pas reçu mandat, comme lors de la guéguerre made in Saadani,pour s'en mêler. Ce décret que certains ont qualifié de retour de la police politique, comme ci celle-ci avait disparu, est une autre confiscation des libertés mais pas seulement, c'est également le coup de grâce à ces éléments du DRS qui se sont laissés allés à enquêter sur les grands dossiers de corruption et sur les ténors en la matière. Ainsi ce SIJ commandé par un officier supérieur nommé parle ministère de la défense agira sous la surveillance d'un procureur général lui aussi, bien sûr nommé par son ministère, parmi les missions de ce service parallèle mais pas tout à fait, on retrouve évidement les classiques dans le genre, à savoir, sécurité du territoire, terrorisme, crime organisé, cyber criminalité (pour faire modernes)et bien sûr ingérence étrangère, mais aussi, et c'est ce qui donne ou devrait donner froid dans le dos, le « nouveau »crime dit de SUBVERSION ! On l'aura deviné au passage, la CORRUPTION et le rapt des richesses du pays ne fait pas partie des missions du SIJ, le label crime organisé n'étant qu'un subterfuge passe partout pour éviter la véritable camorra. Le président de la république qui a tenu à »signer » lui-même ce décret vient d'envoyer un signal fort aux Algériens qui seraient des adeptes de la subversion et des accointances avec les « mains étrangères » pour venir menacer les institutions d'un Etat dont pourtant la seule institution semble se résumer au clan présidentiel. Une question s'impose dans un pays qui est passé par plus de dix années de sale guerre, par les tribunaux d'exception, par les non-lois de l'Etat d'urgence, par la fameuse et sinistre Ordonnance n° 95-11 du 25 février 1995 (http://www.algeria-watch.org/mrv/mrvrap/extrait_code_penal.htm) où subversion est clairement synonyme de terrorisme : A QUI SONT DESTINEES LES MISSIONS DU SIJ RELATIVES A LA SUBVERSION ? Est-ce aux rares militants qui essaient de dénoncer ces institutions du pays au service des clans et qui sont chargées le plus souvent d'humilier au quotidien le citoyen, est-ce à ces chômeurs et ces manifestants pacifiques qu'on veut à tout prix faire passer pour des terroristes ? Est-ce à cette jeunesse qui découvre les joies des réseaux sociaux ? Dans un pays qui se respecte et qui est doté d'une justice indépendante, n'est ce pas le juge qui ordonne toutes les réquisitions et enquêtes ? Pourquoi désigner des militaires pour diligenter des enquêtes à la place de la police judiciaire ? Est-ce pour triompher sur nos services sensés être secrets ? De quelle cybercriminalité se soucie notre président, notre système bancaire n'arrive même pas à assurer les banales opérations liées à la monétique, tous les échanges ont lieu grâce à cet appareil magique nommé Chekara, est-ce pour protéger les droits d'auteurs ? Quels auteurs, quand on sait que même dans les ministères on utilise les versions piratées de Microsoft Word, est-ce pour lutter contre les réseaux de pédophilie? Désolée, nos violeurs et voleurs de bébés n'ont pas encore la Wifi, alors à qui est destinée cette traque ? Aux jeunes qui échangent des caricatures ou aux militants qui essaient de récupérer au compte gouttes le droit à l'expression ? Lien du décret : http://www.joradp.dz/FTP/jo-francais/2014/F2014032.pdf A bon entendeur salut ! Zineb Azouz, le 06 juillet 2014.