Le nouveau service a pour mission d'enquêter sur tous les crimes qui touchent à la sécurité de l'Etat. Comme tout Etat normalement constitué, l'Algérie possède un réseau de services de renseignements qui disposent de plusieurs bases opérationnelles. Le DRS, Département de renseignement et de sécurité, initialement Sécurité militaire. Sa mission principale se résume dans la lutte contre toute forme d'espionnage, la préservation de la sécurité intérieure du pays, d'où la lutte contre le terrorisme et les actions subversives et la défense des intérêts vitaux de l'Algérie à l'étranger. Mais pas que, puisqu'il a le pouvoir d'enquêter, notamment sur les grandes affaires de corruption. Celles-ci étaient du ressort du service central de la police judiciaire dépendante du DRS, devenu désormais, Service d'investigation judiciaire (SIJ). Cette nouvelle appellation intervient après le scandale de Sonatrach, et ne veut dire en aucun cas que le Département de renseignement et sécurité ne bénéficie plus de ses prérogatives. Pour des sources sécuritaires, les changements apportés au niveau du DRS sont justes une réorganisation des rôles des services que comprend le Département qui permet de mieux déterminer les missions, d'aérer l'espace et d'alléger la pression. Nos sources ajoutent que cet ajustement répond exclusivement aux exigences sécuritaires actuelles. On n'est plus dans le tout-sécuritaire où le DRS endossait un lourd fardeau, mais plutôt dans une conjoncture de forcing qui demandait un remaniement devant correspondre aux nouvelles donnes sécuritaires mondiales. Les mêmes sources ne manqueront pas de souligner, que ces changements sont stratégiques pour la sécurité du pays aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, affichant leur étonnement quant à la lecture impropre donnée à la nouvelle restructuration du Département pourtant opérée dans tous les réseaux des renseignements des autres pays. «Ce changement n'a jamais été une guerre de clans, mais une nécessité pour une dominance stratégique de la sécurité», précisent nos sources qui insistent sur le lexique propre à «ne pas mélanger entre la politique et le sécuritaire». Le décret est d'autant clair dans ses termes «le service d'investigation du DRS est habilité à traiter des affaires en relation avec la sécurité du territoire, le terrorisme, la subversion et le crime organisé». Le même document souligne «l'organisation de ce service ainsi que les attributions de ses composantes sont fixées par le chef du Département du renseignement et de la sécurité». Ce qui détermine en un mot que les prérogatives du DRS demeurent intactes, d'où la prévention par le SIJ contre le crime économique, corruption comprise qui sont à l'évidence une atteinte à la sécurité nationale. En d'autres notions, le SIJ doit prévoir et enquêter sur les affaires relatives à la sécurité du pays sans exception.