Publication: 01/01/2015 11h25 CET Mis à jour: 01/01/2015 11h25 CET L'ancien wali d'Oran, Bachir Frik, qui a eu des ennuis avec la justice, a déclaré au journal El Khabar, que les pressions sur les walis sont si répétées qu'elles sont devenues « des plats qu'ils avalent dans leur travail quotidien ». Après la pression exercée par le terrorisme, les pressions sur le wali visent aujourd'hui à les forcer à se soumettre « à des ordres » pour servir des personnes précises, des parents ou les donneurs d'ordre eux-mêmes à travers des prête-noms. Ces ordres portent sur les avantages qu'octroie l'administration générale ou sur le foncier attribué par le comité d'aide à la localisation et à la promotion de l'investissement et de la régulation foncière (CALPIREF). Ces pressions, a-t-il dit, visent à contraindre le wali à accorder des « avantages injustifiés au plan légal » à travers des contrats de gré à gré à des « entrepreneurs précis qui sont associés à des gens influents… ». Les pressions les plus graves, a-t-il ajouté, viennent de l'alliance « des mafias locales avec des responsables qui représentent des secteurs de souveraineté au sein de l'Etat, civiles ou militaires, dans le but de faire plier tel ou tel wali, le contraindre à les servir, sous peine d'être limogé, muté ou même subir des humiliations judiciaires ». Le ministre censé protégé le wali a besoin de… protection Pour Bachir Frik, l'absence d'un statut qui protège le wali le rend quotidiennement « soumis à des pressions, des chantages et des humiliations ». Bachir Frik dit avoir été lui même victime en 1997 alors qu'il était wali d'Oran « de pressions, chantages et de menaces de la part du chef de la 2ème région militaire ». « On a voulu me forcer à octroyer des terrains de manière illégale et lorsque j'ai refusé mon sort a été la mutation, puis le limogeage et ensuite la prison ». Bachir Frik insiste fortement sur la précarité de la situation des walis. « En théorie, le wali doit être protégé par le ministre de l'intérieur quand il subit des pressions de n'importe quelle partie. Mais dans notre réalité, le ministre de l'intérieur a parfois besoin d'être protégé par d'autres parties car les groupes de pressions et de chantage sont plus hauts et plus forts. » Tout en admettant qu'il n'est plus en contact avec le terrain, Bachir Frik estimé, sur la base de ce qu'il entend chez des collègues en activité que la situation des wali « a empiré ». Selon des collègues en activité lui ont dit que les choses sont bien différentes par rapport à ce qu'il a vécu. Ils lui ont que les « walis sont devenus comme des « serviettes de nettoyage » du fait des pressions et des problèmes » . Bachir Frik convient qu'il peut y avoir des walis corrompus, mais qu'il existe un climat général dans le pays qui y contribue. « »A tous les niveaux, il y a des gens honnêtes et des corrompus. Mais je pense que la situation générale et les comportements que nous observons ont contribué dans les déviations de ce corps ». * facebook * twitter * google+