Une délégation du CCD a été invitée le samedi 7 Février à une rencontre débat organisée par la coordination des Déportés du Sud, et ce au siège de la LADDH. Cette rencontre était l'occasion de rappeler qu'il y a 23 ans, dans le cadre de sa machine répressive dite du tout sécuritaire, les « janvièristes » avaient ouvert les sinistres camps de la honte ( Ain M'guel, Oued Enamous, Reggane...), pour y interner arbitrairement des milliers d'algériens, foulant au pied toutes les procédures judiciaires du pays. Détenus dans des conditions inhumaines et sans procès ni jugement, ils ont été traités en véritables criminels sans leur donner l'occasion de se défendre. Malgré l'ampleur des drames vécus, les plaies toujours béantes, les familles déchirées, les carrières brisées, malgré toutes ces douleurs et ces peines, les témoignages des représentants des internés ont été marqués par une grande dignité, sans la moindre haine et sans le moindre sentiment de vengeance. Le but des organisateurs était de faire entendre leur voix et de rappeler de tragiques faits, dans le cadre du travail de mémoire, en insistant haut et fort : 1/ que leur déportation était arbitraire et qu'ils n'avaient commis aucun acte criminel, justifiant une telle détention extra-judiciaire. 2/ qu'ils ont été détenus ainsi des mois voire des années sans le moindre procès et jugement ; 3/ qu'aujourd'hui encore, plus de deux décennies plus tard, beaucoup d'entre eux souffrent de maladies diverses, dont le cancer, car les sites choisis pour leur internement étaient connus pour leur radioactivité, suite aux essais nucléaires réalisés par la France coloniale en ces lieux. Ces représentants des ex-déportés ont affirmé d'ailleurs clairement que si on les avait détenus en ces lieux irradiés, c'était en parfaite connaissance de cause, les mettant ainsi volontairement en danger de mort. Fidèle à ses principes immuables dans la défense des droits de l'homme de tous les Algériens, sans exclusion ni exclusive, le CCD a tenu à apporter en cette occasion, son indéfectible soutien aux ex-déportés du sud, ainsi d'ailleurs qu'à toutes les victimes de ce régime illégitime et oppresseur. Nous voulons rassurer les algériens et les algériennes que si nous rappelons ces malheureux faits , ce n'est point pour attiser les haines et les feux de la Fitna , comme le laisse entendre honteusement les fonctionnaires droits-de-l'hommiste de ce régime , et si nous en parlons ici , c'est d'abord pour que les nouvelles générations sachent ce qui s'est passé et prennent conscience des flagrants cas de dénis de justice, et ce, dans le cadre du travail de mémoire. Nous voudrions rappeler aussi aux criminels de tous bords qui tentent de couvrir leurs crimes contre l'humanité par la charte dite de la paix et de la réconciliation nationale qui n'est en réalité qu'une charte de l'impunité et de la supercherie nationale, que ces crimes (déportation, tortures, exécutions sommaires, massacre de populations...) sont IMPRESCRIPTIBLES et que tôt ou tard, dans l'Etat de Droit de demain , dans une Algérie apaisée et fraternelle, ces criminels auront à répondre de leurs macabres forfaits devant une justice indépendante, loin de tout esprit de vengeance. Alger le 07 février 2015 Congrès du Changement Démocratique (CCD) Cellule des droits de l'Homme.