Ecoutez les victimes Il est du droit et du devoir du Comité de Défense des Internés des Camps du Sud, de rappeler en toutes circonstances à l'Etat algérien et à l'opinion publique, ce qui s'est réellement passé dans cette partie de l'Algérie, pour que le martyr des internés des camps de la mort soit reconnu comme crime d'abus de pouvoir avec effet de présomption de causalité. Mais aussi et surtout, afin qu'à l'avenir ce genre d'abus qui défie le droit, et blesse la raison, ne se reproduise jamais, plus jamais. Les faits sont historiquement avérés, d'autant qu'en plus de victimes, nous sommes les témoins d'une tragédie sans semblable, sans commune mesure. De mémoire humaine jamais un pouvoir n'a prémédité la mort lente à de milliers de ces citoyens, aucun dictateur n'a souillé sa conscience en les livrant aux effets de la radioactivité. Ce dont nous fûmes victimes s'assimile à une « messe noire », une mort massive par ordonnance. Nul d'entre les acteurs du ballet noir du cabinet de la méme couleur qui ont décidé et autorisé notre arrestation et notre déportation vers des zones irradiées, ne pouvaient alors ignorer que Reggane, Oued Namous et In M'guel – entre autres- sont des zones à fortes teneur en matières radioactives. De ces tragiques événements, l'objectif du Comité n'est pas d'amener les pouvoirs publics actuels à reconnaître une responsabilité dans cet abus du droit des gens et à en assumer les conséquences. Non, l'internement de milliers de personnes innocentes dans des camps de concentration au Sahara Algérien, là ou la France « civilisatrice donneuse de leçons d'humanisme et de droits de l'homme » a expérimenté son déshonneur, n'est pas à charge des Autorités actuelles, cet abus de pouvoir a ses « irresponsables ». Ce sont ceux qui ont joué avec la vie des autres, et qui ne peuvent ignorer que ces arrestations arbitraires avec toutes leurs conséquences tragiques que l'on ne peut occulter, n'ont fait ni la grandeur de l'Algérie, encore moins celle de ceux qui en sont comptables devant Dieu et l'Histoire. Pas plus qu'elles n'ont servi les idéaux de fraternité, de liberté et de paix, derrière quoi s'étaient dissimulés les auteurs de la première violence. au npm d'une prétendue sauvegarde nationale des personnes et des biens, qui en vérité n'ets rien d'autre qu'une ignominieuse sauvagerie antinationale. Comme ils ne peuvent aujourd'hui se cacher la face derrière le fait, qu'ils ignoraient que ces lieux du sacrifice sont radioactifs. Que dire en définitive de ce déni de responsabilité ? A défaut de considération humaine de leur part, nous les laissons face à leur conscience, s'ils en ont une Cependant, de la question des internés des camps du Sud, le Comité, ne comprend toujours pas pourquoi, à la dite question socio- humaine, il est opposé la loi de l'omerta. Après l'arrestation, la déportation, la séquestration et l'irradiation, nous subissons une radiation non déclarée. Cette exclusion, en plus du sentiment de frustration que nous ressentons, à ouvert la voie à un humanitarisme de croque morts qui nous oblige à dire à ses auteurs en quête de marketing « droit-hommiste », que c'est une erreur de faire de nos tragiques douleurs, un moyen pour traiter des affaires, sur le dos des milliers d'internés, qui, pour rappel, demandent justice et non l'aumône, et qui refusent à quiconque de parler en leurs noms. Il serait malvenu et très malveillant de faire de la cause sacrée de la dignité humaine une récupération politicienne ou autre pour des raisons inavouées. Qu'on ne l'oubli point, les répliques du tsunami de Février 1992 sont à des degrés divers présentes dans les mémoires. Notre exclusion «démontre combien la falsification de l'histoire, tolérée voire entretenue », peut déchaîner la violence du discours et des actions chez les uns, comble de l'insolence, en nos noms sans consultation préalable, comme si nous étions des eternels sous citoyens à statut mineur, non en mesure de nous défendre légalement. Qu'on le sache, nul n'a mandat pour dicter au CDICS ce qu'il doit dire ou entreprendre. A la lecture de l'article publié en page 3 par le quotidien national arabophone EL KHABAR du Vendredi 16 Juillet 2010, rapportant que 72 Avocats algériens se sont ligués pour déposer une plainte contre l'Etat français, et ou il est fait mention de la question des personnes internées dans camps du Sud, le C.D.I.C.S : 1- Rappelle que les internés, n'ont pas attendu ce réveil tardif, pour demander leurs droits, par la seule voie du Comité de Défense des Internés des Camps du Sud, qui connait l'étendue de ses droits, et seul habilité à demander réparations au sujet, et, dans l'intérêt de tous les internés des camps du Sud, 2- Fait part de son étonnement, quant au réveil tardif de ce Collectif, lequel a attendu 2010, alors que plusieurs Avocats ont été internés en 1992 ? 3- Est consterné par le mur de lamentations que d'aucuns semblent avoir érigé, pour y verser des larmes de… 4- Constate avec indignation que l'Etat s'il n'est pas bienveillant vis-à-vis des agitateurs de tout bord, il ne réagit tout de même pas à l'égard des factieux dont il accepte toutes les formes d'héroïsation, permettant ainsi aux trabendistes du Droit d'exploiter la souffrance humaine , tout en continuant à se montrer à la limite « hostile » à la reconnaissance pleine et entière de la juste revendication des milliers de victimes du goulag algérien. 5- Jusqu'a preuve du Contraire le CDICS n'a rien demandé à ces avocats, il compte en son sein un bon nombre de juristes, dont d'éminents avocats, tout autant victimes de la déportation avec les milliers de citoyens internés qui soudain deviennent un sujet de convoitise, ou de diversion. Alors qu'on se tait et qu'on sache écouter : les internés des camps du Sud se passent de béquilles, ils sont assez adultes pour défendre leurs droits légalement et pacifiquement. A Titre de Porte parole du Comité de Défense des Internés des Camps du Sud je continu à m'interroger, pour connaitre les véritables raisons de l'exclusion de ceux qui m'ont investi de leur confiance et chargé de leurs souffrances, de cette Charte dite de réconciliation nationale. Est-ce une tradition qui trouve ses racines dans notre guerre de libération ? Ce qui se passe aujourd'hui, ce silence, ce déni de droit ne sont-ils pas la continuité de ce qui s'est passé hier durant la Révolution, et au lendemain de « l'indépendance », et de cette haine viscérale qu'avaient certains vis-à-vis d'autres algériens, – Je parle de ceux qui furent à l'origine de Votre longue traversée du désert, Monsieur le Président… de Votre pérégrination. (El Ghourba elmafrouda)Ainsi les déportés des camps du désert sont de véritables parias, au point à être poussés à se demander si c'est l'esprit des deux collèges de la nuit coloniale qui ressurgit. Se serait un triste recommencement de l'histoire, et qu'elle histoire ? Alors qu'un grand nombre des victimes de notre déportation est composé de fils de Valeureux Chouhada, d'authentiques moudjahidines, et de dignes fils de ces derniers. Triste recommencement d'une histoire ou, ceux qui ont dans la longue et sanglante nuit coloniale payé le prix fort, sont ceux qui ont fait les frais de la première violence qui a suivi l'arrêt du processus électoral démocratique. Frais qu'a connu l'Algérie contemporaine dans une sale guerre, qui en vérité Monsieur n'est pas notre guerre. Les véritables théoriciens de l'éradication, ceux qui sans aucun état d'âme, ont donné une solide assise idéologique à l'abus du droit des gens, et permis notre massive et injuste déportation vers des zones, ou nous avons vécu des années d'enfer et, ou la radioactivité due aux essais nucléaires, bactériologiques et chimiques des colonialistes « civilisateurs », et tous ses risques évidents de contamination, ses séquelles cancéreuses qui nous rongent. Ceux qui hier se sont faits les ambassadeurs de notre irradiation ne seraient-ils pas aussi et encore aujourd'hui à l'origine de notre radiation ? Sinon comment expliquer que les correspondances adressées à la Présidence de la République au Sénat et à l'Assemblée nationale le 17 Aout 2009, puis a la Présidence de la République, le 10 Février 2010, soient restées sans réponse ! Alors que le Decret Executif 88/131 en vigueur, oblige l'Administration,les Institution del'Etat et les Orgzanismes à caractére public à donner suite aux doléances et aux reclamations des administés, ce que nous sommes sensés étre. Combien même ce silence en lui-même, est déjà une réponse. On ne joue pas avec la vérité. A moins que…le courrier est détourné, mais Dieu, par qui ? à moins qu'on ait trié à l'intérieur de la société algérienne et désigné les bonnes et les mauvaises victimes ? Il n'y a pas de raison de penser que les rayons ionisants auxquels nous avons abusivement et maléfiquement été exposés, n'obéissent pas aux lois de la physique. Ces Règles sont universelles. D'autres pays ont reconnus la dangerosité des effets nucléaires, puis dressé un tableau de dix sept (17) pathologies radios induites, ouvrant droit à une prise en charge médicale effective et une indemnisation conséquente à titre de compensation aux victimes. Bien entendu, ceci ne rendra pas à nos nombreux orphelins le père terrassé par la maladie, toutefois ca leur permettrait à la limite, de vivre dignement hors de l'état d'abandon sans précédent auquel ils sont livrés. Nul ne peut prétendre aujourd'hui, ignorer la dramatique situation dans laquelle se trouvent les familles des ex-déportés que nous sommes. Existe-t-il deux républiques, celle ou compte la tragédie nationale, et une autre vêtue de l'habit de l'indifférence, qui refuse de nous entendre et, ou se compte les laissés pour compte, les forclos que nous sommes, à moins que… frappés d'apatridie non notifiée, nous ne sommes plus considérés algériens, alors qu'on ait le courage de nous le signifier. Après qu'on nous ait rangés dans l'impasse de l'iniquité et mis dans l'obligation de recourir au Conseil des droits de l'Homme des Nations-Unies, nous accusera-t-on de haute trahison ? Qui aurait ce droit ? -Les insignifiants partisans de la guerre permanente et de la division, qui nous ont ravi une tranche de notre liberté, pour l'exposer hors de tout sentiment humain et injustement aux irradiations nucléaires, altérant ainsi gravement notre santé, -Ou alors ceux qui pensent que nous devons attendre calmement qu'un cancer finisse par nous terrasser, et grossisse le nombre des veuves et celui des orphelins chez les irradiés du triangle de la mort. Dieu est témoin que le Comité de Défense des Internés des Camps du Sud a d'abord et surtout privilégié la voie d'un règlement interne, un choix patriotiquement réfléchi auquel il croit encore, ce à quoi un mur de silence s'est érigé en guise de réponse, encore Pourquoi ? Alger le 11 Septembre 2010 Le Porte parole du C.D.I.C.S Monsieur Nourredine BELMOUHOUB Défenseur Libre des Droits de l'Homme