Texte proposé à l'occasion de la commémoration du 48e anniversaire du GPRA : Synthèse (1830-1962) ARGUTIES Que n'entends-tu, les glas résonner à tes portes dans le déferlement de ses flots qui t'emportent oraison funèbre que dissipe la lueur du cercueil Humble masure qui s'effrite dans son fol orgueil Pourquoi t'entêter par delà ces sottes murailles le convoi s'ébranle pour tes tristes funérailles Holà preux guerrier ! Comment valeureux matamore As-tu succombé lâchement à l'emprise de la mort? Comment as-tu pu malgré-toi tomber en quenouille et offrir en festin, aux vers ta vile dépouille? Faut-il déclamer la haine de ta triste bacriarde Toi, le héraut vindicatif de la moindre algarade Serais-tu heureux de l'avoir cet honneur insensé toi, le pleutre aruspice de ces arrière-pensées? Serais-tu grand stratège de l'enfumage des gueux tous, barbares infidèles, naturellement fougueux Il faut trouver un prétexte et pousser ce fourbe d'Ahasvérus pour les enterrer là, sous la tourbe laisse à ton esprit perfide, basculer à son aise cette horde en guenilles du haut de ces falaises Tu seras décoré, pour ta haute conviction intime en stoïque pourfendeur, noble défenseur légitime à toutes ces hautes valeurs qui en ont l'apanage tu en es assurément, l'étalon dans ton entourage Mais de ces vains lauriers que miroite la guerre Cette gloire n'est propice qu'aux plus vulgaires et, à ces opportunistes qui n'ont pas le courage sur le champ de bataille, de relever cet outrage en nobles conquérants, de ces contrées indigènes il clame haut et fort ses origines si lointaines Et, n'en déplaise aux détracteurs de tout acabit et si l'apparence est sauve, peu importe l'habit Prends ce glaive émancipateur, va semer l'effroi sur ces terres, pacifiées par l'épée et la croix Des tribus ont été décimées, au nom de l'éternel Mais d'autres ont su s'adapter et rester fidèles Le dogme et la foi sont la loi de ces téméraires Et par cette épitaphe sur vos pierres tumulaires Où, dans la nudité et le silence, vous rappelant Votre :«Ubi solitudinem faciunt, pacem appelant» Et, cette longue nuit s'estompa dans la rancœur car le soleil survint pour réchauffer ces cœurs Et, nous crûmes que l'oubli et la sagesse aidant L'autodafé sera répertoriée parmi les dégradants Nous naissons égaux mais l'infamie fait le reste Or, l'Eternel est attentif à nos faits et gestes A ceux qui n'ont point de conscience pour refuge L'histoire sera là un jour, comme témoin et juge. Kamel Seddiki 18 septembre 2008 ******************* Saha F'Tour-Koum Du même auteur : CRONOS