Bien que multidimensionnelle, la crise algérienne est éminemment politique et demeure liée directement à la nature du régime politique algérien . Héritier des différentes crises ayant secouées le mouvement national,le régime politique algérien tel qu'il se perpétue et s'exprime depuis 1962 à nos jours,demeure le fruit d'un double échec ayant secoué le mouvement national bien avant l'indépendance . En effet,l'échec d'une solution politique négociée de la question de la colonisation de l'Algérie, lié à l'intransigeance de l'ancienne puissance coloniale et son entêtement à s'opposer par le mépris et la force aux attentes du peuple algérien qui n'a cessé de réclamer son droit à la liberté et à la dignité, a contribué à la radicalisation du mouvement national et la naissance du F.L.N . Mouvement radical ,le F.L.N s'est chargé en 1954 de libérer le territoire algérien afin d'émanciper le peuple algérien dans le cadre d'une république indépendante et sociale . Mais rapidement et dés 1956,le F.L.N se retrouva en face à une véritable crise politique et idéologique dans la mesure où une partie de sa classe dirigeante s'est opposée aux déclarations du Congrès de la Soummam et particulièrement à deux de ses principes de base que sont : La primauté des politiques par rapport aux militaires et la primauté de l'intérieur par rapport à l'extérieur . Cette crise se termina par un coup de force qui coûta la vie en 1957 à Abane Ramdane qui fut un des initiateurs du Congrès de la Soummam aux côtés de Ben M'hidi,Zighoud Youcef,Krim Belkacem,Dahleb … Cet assassinat , représente l'évènement fondateur de la crise algérienne actuelle . Mais en dehors de la symbolique que représente la perte d'un grand homme comme Abane,l'Algérie a dès 1957 emprunté la malheureuse voie de la primauté du militaire par rapport au politique et la primauté de l'extérieur par rapport à l'intérieur . Aujourd'hui,l'avenir du pays, dépendra de notre capacité à résoudre cette équation à deux connus et non pas inconnus !