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Un harrag m'a conté…
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 22 - 09 - 2008

Deux amis devisaient dans ce qui fut, dans un lointain passé, un jardin public. Ils parlaient de ce qu'était devenu leur pays, des événements de plus en plus fâcheux qui s'y accumulaient, de la dégradation des valeurs, du règne du Mal et de la disparition du Bien.
Une dame, d'un certain âge pour ne pas dire d'un âge certain, qui était assise sur ce qui restait d'un banc voisin, s'immisça dans leur discussion et les pria d'écouter un conte qu'elle voulait leur narrer.
Comme ils n'avaient rien à faire et que les dames qui racontent des histoires dans des restes de jardins publics ne courent pas les rues, ils daignèrent lui prêter quelque attention.
«Autrefois, commença-t-elle, il y avait un royaume très prospère où le peuple filait des jours heureux. La plus grande justice régnait et les plus riches n'étaient heureux que lorsqu'ils pouvaient trouver quelqu'un à aider. Ce qui n'était pas aisé, puisque le royaume était dirigé avec tant de sagesse et d'intégrité, que personne n'était dans le besoin. La règle d'or du royaume, était un hadith du prophète: » Nul d'entre vous n'est croyant s'il ne désire pour son frère ce qu'il veut pour lui même »
Les plus faibles jouissaient de la sollicitude générale et de celle du trône. Ce qui avait pour résultat qu'ils n'étaient plus faibles.
Tous les sujets avaient pour ultime aspiration de s'instruire et de se cultiver. Ils avaient tous une vie spirituelle et cultivaient leur jardin.
Les plus estimés du royaume étaient les érudits, les hommes de science, les artistes, les enseignants et ceux qui tendaient une main charitable aux voyageurs et aux plus démunis.
Ce véritable âge d'or était dû au mérite et à la hikma du sultan et de son vizir.
Ces hommes de grande sagesse avaient su insuffler à leur peuple les vertus cardinales qui sont devenues les siennes.
Mais un secret, un secret terrible. pesait sur le royaume.
Un jour le sultan appela son vizir et lui confia que le temps était venu pour lui d'accomplir le devoir sacré du pèlerinage à La Mecque. Il lui fit beaucoup de recommandations, lui demanda de veiller scrupuleusement aux équilibres du royaume, aux bonnes mœurs, d'être à l'écoute des gens de science et surtout de ne laisser personne s'approcher et boire de la fontaine maudite qui est au sommet de la montagne, et qu'une garde vigilante et en armes surveillait jalousement.
Le vizir promit de veiller sur le royaume et le sultan partit à La Mecque, le cœur étreint d'angoisse.
Il avait peur pour ses sujets.
En ce temps-là, il fallait environ deux longues années pour aller à la Mecque et en revenir. Lorsque, après avoir accompli son pèlerinage, le sultan revint et qu'il franchit enfin les frontières de son royaume, il sut que le pire était arrivé.
Le pays de la sagesse et de la générosité s'était transformé en enfer.
Devant ses yeux, un jeune homme battait sa propre mère et répondait à ses cris de douleur par des éclats de rire.
Un autre tirait une charrette dans laquelle était vautré son âne, un autre brûlait sa propre maison sous les applaudissements et les vivats de ses voisins.
Plus loin, il passa devant une fête où les convives montraient leur joie par des hurlements en tapant frénétiquement sur la tête de leurs propres enfants, et en se roulant dans la poussière.
Plus loin encore, dans une mosquée, les places du premier rang — celui des dévots et des mystiques — étaient vendues au plus offrant, à la criée.
Partout où il passait, le sultan n'était pas reconnu, car il était le seul, avec sa garde, à avoir gardé un teint clair. Celui de tous ses sujets avait viré au noir.
Tout le monde courait dans tous les sens en se marchant dessus. Le sultan héla quelqu'un et lui demanda pourquoi il était si pressé. Il apprit de ce passant qu'il fallait se hâter d'accumuler des richesses avant de mourir afin de les laisser à ses héritiers, et leur donner ainsi une bonne raison de s'entredéchirer.
Arrivé à son palais, le sultan eut la surprise de découvrir que son vizir avait gardé le teint clair. Cela voulait dire qu'il n'avait pas bu à la fontaine maudite. Car c'était cela, le terrible secret. Celui qui s'y désaltère devient un serviteur du Mal.
Le nom de cette fontaine est «Cupidité».
Le vizir se jeta aux pieds de son roi et l'implora en pleurant de lui pardonner d'avoir failli à sa mission et de ne pas avoir pu empêcher le peuple de s'abreuver à «Cupidité».
Il allait s'étendre dans les détails, mais le sultan le releva, l'embrassa tendrement et lui dit ces mots : «Ecoute-moi bien, mon bon vizir. Il est inutile de te justifier ou de m'expliquer ce qui s'est passé. Le mal est fait, de toutes les façons. Le peuple a bu à «Cupidité». Il est perdu à jamais. Quant à nous, nous devons choisir, maintenant ! Ou bien nous y buvons aussi et nous ne verrons plus le mal, puisqu'il sera en nous et nous aurons le sentiment d'être grands et admirables, ou bien alors, si nous estimons que nous ne pouvons faillir à notre conception du Bien et du devoir, exilons-nous loin de ce royaume et essayons de nous en trouver un autre qui ressemble à celui que nous avons perdu.»
L'histoire, conclut la dame d'un certain âge, ne dit pas ce qu'ils ont décidé. Et, sans dire un mot de plus, elle s'en alla.


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