Le dossier des faux moudjahidine connaîtra-t-il enfin son épilogue ? Le ministère en charge du secteur enquête, depuis quelques mois, sur les dossiers des bénéficiaires et les premiers résultats de l'enquête sont déjà connus. Selon le président de l'Association des grands invalides de la guerre de Libération nationale (ANGIG), Mohamed Bouhafsi – qui dit être en contact permanent avec le ministère des moudjahidine –, environ 12 000 dossiers de bénéficiaires faussaires auraient été découverts et suspendus. « Le peuple algérien a le droit de connaître la vérité. » Le ministre des moudjahidine a chargé, depuis quelques mois déjà, un inspecteur d'éplucher tous les dossiers et il a déjà suspendu 12 000 dossiers de faux moudjahidine. Il ne reste actuellement qu'une poignée de faussaires, qui seront tôt ou tard démasqués », a révélé M. Bouhafsi lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Une conférence organisée spécialement pour répondre aux députés du RCD à l'Assemblée populaire nationale (APN), qui ont soulevé, lors d'un débat général sur le projet de loi de finances, la question des faux moudjahidine et la consécration des budgets colossaux au ministère des moudjahidine. Le premier responsable de l'Angig affirme aussi que près de 85 000 dossiers de demande de reconnaissance de la qualité de moudjahid sont bloqués au niveau de la commission ministérielle chargée du traitement des dossiers. Un chiffre établi, explique-t-il, depuis la suspension de l'opération de reconnaissance des nouveaux moudjahidine par le ministère en charge du secteur. « Il ne reste que cinq à six ans et vous n'allez plus entendre parler des moudjahidine. Ils sont tous vieux », ajoute-t-il. Les révélations faites par le président de l'Angig vont, sans nul doute, raviver la polémique sur la question des faux moudjahidine et leur nombre exact. Alors que le département de Mohamed Chérif Abbès maintient toujours « sous embargo » les résultats de cette enquête évoquée par le président de l'Angig, la polémique autour du dossier des faux moudjahidine enfle. Après les déclarations du colonel Ben Chérif et de Mustapha Bougouba qui n'ont pas cessé d'appeler à ouvrir le dossier des faux moudjahidine et qui ont fait couler beaucoup d'encre, l'intervention du député du RCD à l'APN Noureddine Aït Hamouda a suscité une levée de boucliers de la part des organisations dites de « la famille révolutionnaire ». Ces dernières considèrent l'intervention de Noureddine Aït Hamouda comme « une atteinte » aux martyrs et aux moudjahidine. « Notre association dénonce avec véhémence les déclarations de ces députés qui visent à dévaloriser l'histoire de la révolution et à attenter à nos martyrs et au moudjahidine », lance M. Bouhafsi, en affirmant que son association n'entamera aucune action contre le député Noureddine Aït Hamouda. « On lui a accordé beaucoup d'importance. Il faut le laisser parler comme il veut », enchaîne-t-il.