Il est assisté par le général-major Abdelmadjid Sehhab, chef de la 4e Région militaire. La présidence a-t-elle oui ou non sérieusement pris en charge l'affaire des faux moudjahidine ? L'ex-fonctionnaire du ministère de la Justice Benyoucef Mellouk, qui avait révélé le scandale des magistrats faussaires, dénonce la dérobade du palais d'El-Mouradia. Reçu, une première fois, en décembre dernier et assuré du soutien du chef de l'Etat, il a, la semaine dernière, essuyé une dure rebuffade, en se voyant refoulé par ses hôtes, bizarrement devenus inhospitaliers. Criant à l'abandon, il soupçonne une pression des principaux incriminés sur la présidence pour faire taire l'affaire. “Faux”, dément Boughouba Mustapha. Ancien maquisard de la wilaya de Tipasa et chef de file des dissidents de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), il affirme que l'enquête initiée par El-Mouradia depuis quelques mois se poursuit normalement. A cet égard, il révèle que le général Mohamed Touati, conseiller à la présidence, est à la tête d'une commission créée par le chef de l'Etat en septembre dernier. Outre un second général, Abdelmadjid Sehhab, cette commission comprend, selon lui, des représentants du ministère des Moudjahidine, de l'ONM, de l'Organisation des enfants de moudjahidine (ONEC) et de celle des enfants de chouhada. Notre interlocuteur affirme que la dernière réunion en date remonte au 2 janvier. “La commission m'a demandé de préparer une plate-forme contenant les principaux dossiers que je lui remettrai le 15 février”, soutient M. Boughouba. Très optimiste, il promet les résultats de l'enquête pour très bientôt. “De toute façon, qu'ils soient positifs ou négatifs (les résultats, ndlr), vous les saurez”, certifie-t-il. M. Boughouba rappelle que le premier contact avec la présidence remonte au 13 septembre 2002. “C'était au lendemain d'une conférence de presse que j'avais animée à Alger. Le 18 septembre, une rencontre, à laquelle les généraux Touati et Sehhab ont pris part, est organisée au siège du département des Moudjahidine, en présence du ministre, Chérif Abbès et du SG de l'ONM, Daas”, confie l'ancien maquisard. Il soulignera que depuis, des réunions périodiques sont tenues par la commission. “Vous imaginez bien que si on nous avait mené en bateau, nous ne nous serions pas tus”, dit-il. Fort d'une lutte d'une vingtaine d'années contre l'usurpation de la Révolution par une pléthore d'opportunistes, notre moudjahid se déclare prêt à tout pour faire la lumière sur l'affaire. “Y compris distribuer des tracts, comme avant”, promet-il. Faisant valoir la nécessité d'une plus grande solidarité pour arriver au but, Boughouba appelle Mellouk à joindre ses efforts aux siens. Pour peu que la grande détermination de l'un comme de l'autre soit payante. S. L.