L�association culturelle M�barek A�t Menguellet du village Ighil Bouamas, dans la commune d'Iboudrar�ne, l'une des derni�res associations � rester active depuis sa cr�ation dans la foul�e du boom culturel des ann�es 1990, vient d'innover dans ses activit�s en investissant �un cr�neau� jusque-l� connu pour �tre l'apanage et la sp�cialit� des associations sociales et des centres de d�tresse sp�cialis�s. Cette association vient de mettre sur pied une �cellule d'�coute pour le soutien moral et psychologique�. Cette cellule, ouverte au niveau du si�ge de l'association, est anim�e par une voix f�minine qui �accueille, �coute dans l'anonymat et en toute confiance, sans peur d'�tre jug�e ou rejet�e� toute personne qui aurait �des appr�hensions sur l'avenir, des d�ceptions ou qui se sentirait mal dans sa peau et qui a besoin d'une personne � qui parler�. Selon les responsables de l'association, l'id�e de lancer cette initiative est venue pour �r�pondre � un besoin que nous avons senti chez nos concitoyens, surtout les jeunes et les femmes, qui ont du mal � exprimer ce qui leur tient � c�ur ou ce qui leur fait mal. Nous avons pens� qu'il �tait beaucoup plus facile pour ces derniers de s'exprimer dans l'anonymat et d'apr�s les exp�riences, souvent il suffit de quelques mots pour qu'une personne en difficult� retrouve le sourire et le go�t de vivre, apr�s avoir �pong� son c�ur�. Il faut noter que l'association culturelle M'barek A�t Menguellet n'est pas � sa premi�re initiative �extra� son domaine. Depuis quelques ann�es, en plus des activit�s culturelles, les membres de l'association font dans la diversification d'activit�s pour prendre en charge des domaines aussi difficiles qu'importants comme l'enfance, la jeunesse, la femme et l'histoire. Ainsi, l��t� dernier, c�est gr�ce � cette association, en partenariat avec la municipalit� d�Iboudrar�ne et l�Institut international des sciences de gestion (INISG) de Tizi-Ouzou, qu�un tournoi de football intervillages a �t� organis� du mois de juin au mois de juillet, permettant ainsi de cr�er une occupation et des moments de loisirs � toute la jeunesse de la commune. De plus, la pr�sence de l�INISG durant toute la manifestation a permis � beaucoup de jeunes de se d�couvrir une vocation professionnelle. L�INISG, devant la disponibilit� et les efforts des �lus locaux pour l��panouissement de la jeunesse, a offert gratuitement une formation en bureautique pour deux membres de l�association M�barek A�t Menguellet et deux employ�s de chacune des trois communes Iboudrar�ne, Yatafen et Akbil. Sit�t ce tournoi cl�tur� dans une ambiance festive, rehauss�e par la pr�sence des maires d�Iboudrar�ne et de Yatafen ainsi que l�artiste Lounis A�t Menguellet et les responsables de l�INISG, l�association s�est lanc�e dans l�organisation d�un tournoi de football au niveau du village en faveur des jeunes cat�gories. Cette manifestation d�une semaine a �t� un pr�lude pour l�organisation de la 3e �dition des jeux d��t� �Urar� 2009, tenus la premi�re d�cade du mois d�ao�t sous la conduite de Djamel A�t Amrane, un cadre du minist�re de la Jeunesse et des Sports et sp�cialiste dans la m�thodologie de l�entra�nement. En mars dernier, le bureau de l�association a ouvert un autre chantier et pas des moindres, celui de l�histoire du village. Un atelier d�histoire a �t� cr�� autour de notre confr�re Arezki Ben Ali et son �pouse qui ont pris � bras-le- corps la collecte et le recueil des informations, des documents et des t�moignages des acteurs durant la p�riode de la guerre de Lib�ration nationale. Le mois de mars co�ncidant avec la Journ�e internationale de la femme et la date du cessez-le-feu, le 19 mars 1962, les responsables de l�association M�barek A�t Menguellet ont choisi de sortir des manifestations festives pour donner la parole aux femmes et aux hommes qui ont �t� les t�moins de ces tragiques moments v�cus en particulier par les femmes d�Ighil Bouamas qui ont pay� un lourd tribut avec pas moins de sept femmes tu�es par l�arm�e fran�aise. Taos Ath Lamara, Djedjiga Ath Mejkan, Djedjiga Ath Athman, Fetta At El Mokhtar, Terkia Ath Oukaci, Djedjiga Ath Oumghar et Lalla Aldjia sont les h�ro�nes du village tomb�es aux champs d�honneur et auxquelles les membres de l�association et le comit� du village ont rendu un vibrant hommage par la r�alisation d�une fresque � leur m�moire ainsi que la tenue d�une journ�e de t�moignages historiques anim�e principalement par les femmes moudjahidate des r�gions de Yatafen, Iboudrar�ne et A�t Ouabane. Cette rencontre a vu la participation du Dr Daho Djerbal, historien et directeur de publication de la revue Naqd, qui a intervenu sur le th�me �M�moire et histoire� o� il a soulign� l�importance d�aller �puiser dans les t�moignages de ceux qui �taient dans le feu de l�action, c'est-�-dire dans les maquis� pour une �criture objective et authentique de l�histoire. Et c�est ce qu�ont fait les animateurs d�Ighil Bouamas, qui ont aussi r�alis� un film documentaire sur les femmes du village qui ont v�cu dans leur �me et leur chair les affres de la guerre. Avec l�ouverture de cette cellule d��coute et d�autres chantiers comme celui de l�environnement, les responsables de l�association veulent �investir tous les cr�neaux� pour �aider notre r�gion � sortir du marasme et participer du mieux que nous pouvons � l��panouissement de notre jeunesse� diront, un tantinet fiers, nos amis d�Ighil Bouamas qui veulent ainsi perp�tuer la tradition du village d��tre toujours, comme leurs a�euls, � l�avant-garde. Ce village, l�un des plus anciens de la r�gion, a vu ses femmes participer � la r�volte populaire de Lalla Fadhma N�soumer, et durant les ann�es 1920 d�j�, ce village �tait connu pour �tre le lieu o� �taient frapp�es des pi�ces de monnaie, des louis en l'occurrence. C�est cette histoire, la vraie, que les habitants du village Ighil Bouamas veulent �crire pour la post�rit�.