La Russie est «très préoccupée» par la progression de l'organisation terroriste Daesh en Afghanistan, où se multiplient les attaques et les attentats, a affirmé hier le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «Nous sommes très préoccupés par ce qu'il se passe en Afghanistan et par la progression de l'influence de Daesh», a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse à la suite d'une rencontre avec son homologue pakistanais Khawaja Muhammad Asif. «Nous doutons fortement de la manière dont la coalition (internationale menée par les Etats-Unis en Afghanistan) considère cette menace et des mesures qu'elle prend pour la supprimer», a-t-il ajouté. Selon M. Lavrov, la présence de Daesh dans le nord et l'est de l'Afghanistan est «assez sérieuse», se chiffrant à près de mille terroristes, ce qui représente une menace pour la sécurité des pays voisins. «Malheureusement, les militaires américains et l'Otan essaient de toutes les façons possibles de taire et de nier» la menace, a poursuivi le chef de la diplomatie russe. Daesh et les talibans ont renforcé leurs offensives ces dernières semaines en Afghanistan, faisant des centaines de morts et blessés dans des attentats en série, dont une attaque visant un grand hôtel à Kaboul le 20 janvier. La Russie a dénoncé à plusieurs reprises la stratégie américaine en Afghanistan, qu'elle considère comme «sans avenir» et s'appuyant avant tout sur le «recours à la force». Moscou appelle de son côté à inclure les talibans dans des négociations de paix et directes avec le gouvernement afghan et a proposé de servir de plateforme pour un tel dialogue «constructif» entre les belligérants. Les autorités russes veulent surtout endiguer la progression des terroristes en Afghanistan, craignant leur intrusion dans les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale voisines, que Moscou considère comme faisant partie de sa sphère d'influence.