Cette fois devrait être la bonne : l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) sera utilisée pour la première fois en Afrique lors de la Supercoupe de la CAF, qui oppose aujourd'hui à Casablanca les Marocains du Wydad aux Congolais du TP Mazembe. Controversé en Europe, ce dispositif devait être introduit fin janvier pour le Championnat d'Afrique des nations 2018 à partir des quarts de finale, mais les arbitres n'ont pu y recourir faute d'autorisation du Board, organe garant des lois du jeu, et de la Fifa. Les deux instances ont finalement donné leur feu vert pour la Supercoupe, match au sommet entre les deux clubs africains de l'année, a annoncé en début de semaine la Confédération africaine, qui chapeaute toutes les compétitions footballistiques du continent. «Cette décision fait suite à des résultats largement satisfaisants obtenus avec les simulations hors-ligne effectuées durant le Championnat d'Afrique des nations», a souligné l'instance dirigée par le Malgache Ahmad Ahmad. La Supercoupe oppose chaque année le vainqueur de la Ligue des champions africaine à celui de la Coupe de la Confédération. Après 25 ans d'attente, le Wydad Casablanca a remporté la Ligue des champions en novembre dernier, pour la deuxième fois de son histoire. Deuxième club le plus titré d'Afrique, le Tout Puissant Mazembe remportait au même moment la Coupe de la CAF. «Nous avons les moyens de remporter une quatrième Supercoupe (...) notre envie de gagner est grande», a assuré à la presse le coach du TP Mazembe, Pamphile Mihayo Kazembe, pur produit du club âgé de 41 ans. Tout Puissant «plus aussi fort»...«J'ai affronté le TP Mazembe à cinq reprises, et il n'est plus aussi fort qu'il ne l'était», a rétorqué le technicien du Wydad, le Tunisien Faouzi Benzarti. La rencontre sera un premier test pour cet entraîneur expérimenté de 68 ans qui a pris les rênes du WAC en janvier dernier, en remplacement de Houcine Ammouta, limogé après une série de contre-performances. Benzarti a l'avantage de jouer à domicile, dans un stade qu'il connaît bien - il a entraîné le Raja, l'autre grand club casablancais, rival du Wydad et l'a conduit en 2013 jusqu'à la finale du Mondial des clubs. Pour départager les Rouges et les Corbeaux, l'arbitre zambien Janny Sikazwe pourra recourir pendant le match à la VAR, système qui vise à limiter les erreurs d'arbitrage en permettant de visionner les moments clés (buts, penaltys, cartons rouges...). Pour la CAF, l'introduction de la VAR reflète sa volonté de modernisation, tout en tentant de faire taire les critiques sur l'arbitrage de ses compétitions. Alors que son utilisation pour le prochain Mondial en Russie n'est pas encore arrêtée, la VAR a suscité des polémiques, notamment après des tests en Allemagne et en Italie. Ses débuts ont ainsi été marqués par des confusions, des décisions incomprises par le public et, au début surtout, par de longues interruptions du jeu liées à l'inexpérience des équipes arbitrales. La décision finale pour son utilisation, ou non, à la Coupe du monde russe (14 juin-15 juillet) sera prise le 3 mars. Gianni Infantino, président de la Fifa, est un de ses ardents partisans.