L'Association des sociétés d'électricité d'Afrique (ASEA) ambitionne de «labelliser le savoir-faire africain» dans ce domaine. Pour ce faire, les échanges des différentes expertises et expériences entre le réseau africain des sociétés d'électricité s'imposent. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Intervenant hier, en marge du séminaire régional sur la capitalisation et renforcement des bonnes pratiques de formation des formateurs des centres d'excellence, tenu à Alger, le directeur général de l'ASEA, Abel Didier Tella, a souligné les niveaux de développement «très variés» en Afrique. «On parle de près de 20 millions d'habitants de l'Afrique qui n'ont pas accès à l'énergie», précise-t-il. Selon lui, le problème ne réside pas dans les équipements mais plutôt dans la ressource humaine. «Il faut des personnes qualifiées pour gérer les équipements», dit-il. C'est justement à ce maillon que l'ASEA accorde de l'importance et contribue ainsi pour «réduire les inégalités en Afrique». «Quoi de mieux que d'utiliser les compétences des Africains pour faire progresser ce capital ?», dit-il encore. De son côté, le P-dg de Sonelgaz, Mohamed Arkab, affirme que l'Algérie possède une maîtrise dans le domaine de l'électricité et une expérience qu'elle compte mettre au profit des pays africains. «Nous avons un programme important dans le cadre de la formation des personnels des sociétés africaines d'électricité. D'ailleurs, nous avons déjà réalisé plusieurs formations en matière d'électricité et nombre d'Africains ont été formés dans nos écoles de formation», dit-il. Aujourd'hui, poursuit-il, «la nouveauté est de former les formateurs pour assurer le transfert du savoir-faire dans les pays africains». Face au manque de compétences et de qualifications en matière d'électricité en Afrique en raison des départs massifs à la retraite de la ressource humaine compétente, l'ASEA a sélectionné, en 2014, huit centres d'excellence en Afrique dont l'Institut de formation en électricité et gaz (IFEG), filiale de Sonelgaz. Chargé de préparer la relève dans les domaines liés à l'électricité, comme les sept autres centres d'excellence, l'IFEG a formé de son côté, depuis 2016, 400 personnes issues des pays africains. La P-dg de l'IFEG, Mme Ouahiba Gaceb, assure justement que son institut s'engage à contribuer dans le développement du secteur énergétique en Afrique par la mutualisation de l'offre de formation dans toutes ses dimensions. «Cet atelier est la succession d'un travail collectif déjà entrepris lors des ateliers organisés successivement au Maroc et à Abidjan, cette initiative du RACEE traduit la volonté de renforcer la concertation avec une mobilisation qui témoigne de la synergie dans un intérêt considérablement accru pour la mutualisation des compétences et l'harmonisation des pratiques», dit-elle. Ry. N.