Avant la fin de l'année en cours, la Compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan) verra sa flotte renforcée par deux autres navires, a-t-on appris. Il s'agit d'un céréalier et d'un cargo d'une capacité de 10 000 tonnes. Au final, le groupe Cnan doit disposer d'une flotte de 18 navires dont le but principal est de «reconquérir», dit-on, «les parts de marché jusque-là perdues». Abder Bettache - Alger- (Le Soir) - Dans un secteur dominé par les armateurs étrangers, notamment le français CMA CGM, la Cnan a décidé de sortir les grands moyens pour «réduire la dépendance de l'Algérie dans le domaine du transport maritime». Les pouvoirs publics ont compris, dès lors, que remporter l'enjeu de la bataille du transport maritime est synonyme d'une «réelle renaissance économique». C'est dans cette optique que le redéploiement de l'entreprise a été entamé en 2014. Première opération : le groupe Cnan annonce l'acquisition de quatre navires cargos, «adaptés à tout type de cargaison pour une capacité de chargement global cumulé de 40 000 tonnes». Il s'agit «d'un plan de développement qui concerne les différentes filiales de la Cnan et qui prévoit l'acquisition au total de 18 navires pour atteindre un objectif de parts de marché de 20% dès 2016, avant d'arriver à 35% dans les années suivantes». Pour rappel, la décision de restructuration du pavillon national maritime avait été prise au lendemain de l'arrivée de Boudjema Talai à la tête du département des transports. Ainsi, l'ensemble des structures de la Cnan ont été regroupées au sein du groupe Gatma. Doté d'un capital de 22 milliards de DA, le groupe Gatma compte les deux filiales, soit la Compagnie nationale de navigation (Cnan) et l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv), ajoutez à cela l'Entreprise nationale de réparation navale (Erenav) et cinq autres filiales chargées de la consignation de navires et activités connexes, dont on peut citer particulièrement Gema et Nashco. Cette dernière, et de l'avis de tous les observateurs et grâce à son top management, est en «train d'assurer une réelle interface entre les différentes filiales du groupe». Pour rappel, les pouvoirs publics ont engagé depuis 2013 un ambitieux programme de développement des capacités de transport de la Cnan, à travers notamment l'acquisition de nouveaux cargos, 25 au total, pour un coût global d'un milliard de dollars. Tine Ziren est justement le 8e de la série en attendant le reste. Aujourd'hui, il est donc permis de dire que la filiale Cnan-Nord, qui assure le transport de marchandises à partir des ports d'Anvers (Belgique), de Hambourg (Allemagne), d'Istanbul (Turquie) et de Charleston (Etats-Unis), se taille la part du lion avec 18 navires. Cette dernière est considérée comme le fer de lance du groupe Cnan. Les sept restants sont destinés à la Cnan-Med qui couvre la zone méditerranéenne, notamment la France, l'Espagne et l'Italie. Il viendra s'ajouter à cinq autres nouvelles acquisitions de la Cnan pour le transport de marchandises (conteneurs, matériels divers d'équipements industriels, colis lourds, produits dangereux et cargaison en vrac,...), mis en exploitation depuis 2014 pour quatre d'entre eux, le dernier ayant été réceptionné l'année passée. Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, Cnan-Nord a procédé dernièrement au lancement d'un appel d'offres restreint pour l'acquisition de deux autres navires de type Bulk Carrier, des navires de charge destinés au transport de marchandises solides en vrac. La volonté des pouvoirs publics de «reconquérir le transport maritime des marchandises ne suffit pas», dit-on. Une volonté politique s'impose pour «réunir toutes les conditions tant à l'intérieur du groupe qu'à l'extérieur pour permettre au pavillon national de reconquérir ses lettres de noblesse». A. B.