Au premier jour du rendez-vous fixé pour ces derniers jeudi et vendredi par les organisateurs des 3e Journées de lutte contre le cancer, organisées par le Clcc de Annaba, la salle de conférences de l'hôtel Sheraton a fait salle comble. Il y avait de quoi, avec la présence de grands noms de l'oncologie et autres pathologies liées à ce mal terrible qu'est le cancer sous toutes ses formes. Le Pr Messaoud Zitouni coordonnateur national du plan national cancer (2015/2019) figurait en tête de liste des invités d'honneur avec, à la présidence du comité scientifique, le Pr Kamel Bouzid, président de la société algérienne d'oncologie médicale. Haut niveau de représentativité également à ses côtés, d'autres praticiens de divers horizons présents ou ayant intervenu par visioconférence du fait de la non-obtention du visa. Il faut dire que les interventions se succédaient sous un silence religieux. C'est que le thème retenu par les organisateurs dont le centre hospitalier universitaire (CHU), était important : «vers l'ambulatoire et l'optimisation des soins en cancérologie». La trentaine d'intervenants paraissaient n'avoir qu'un seul souci. Il s'agissait pour eux de faire passer le message sur la dangerosité des différents et nombreux cancers abordés. Il en sera ainsi dans les stratégies thérapeutiques en oncologie, sujet sur lequel s'est attardé le Pr Zitouni. Cet éminent praticien a fait l'historique de l'évolution des stratégies de prise en charge, de l'antiquité aux temps modernes. Cas d'étude : le cancer du sein. Et comme si cette pathologie ne suffisait pas à alerter ses confrères pour la contrer efficacement, il a insisté sur la nécessité de l'élaboration de plans pour opposer une stratégie de lutte contre le cancer. Celle-ci, selon le même intervenant, ciblera la réduction de la mortalité et de la morbidité par cette pathologie. Sous-entendu, l'amélioration de la qualité de vie des malades à travers la prévention et le dépistage précoce. Renforcer la formation et la recherche. Le Pr Zitouni s'attardera sur l'aspect de l'inadéquation entre l'académique et la réalité du terrain pour aboutir à la réflexion sur le contenu de la formation. Apparemment, affamés par le besoin d'en savoir plus sur cette pathologie qu'est le cancer en général, les participants, majoritairement, des étudiants en médecine en très grand nombre, en voulaient toujours plus. Cette position se précisera lors des débats et des questions de plusieurs intervenants. Avec la problématique que pose la prise en charge du cancer du sein en ambulatoire, l'on est entré dans le vif du sujet. L'intervention très pertinente du Pr H. Mahfouf du service oncologie de l'EPH Rouiba marquera certainement nombre de ses jeunes confrères. En abordant le cahier des charges de service d'oncologie médicale, ce praticien n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer des situations qui n'ont pas lieu d'être. En abordant la question de la disponibilité d'un plateau technique adapté et en dénonçant l'inexistence d'un service Anapat, ce médecin appelle au désengorgement des hôpitaux, aux soins ambulatoires, à la mise en place de cellules d'écoute et d'orientation, d'une pharmacie centrale de l'hôpital, d'une imagerie médicale et le renforcement des effectifs. «Faire des propositions aux autorités et les suivre, c'est notre objectif. On ne peut plus assumer seul le fardeau. Il faut trouver un qualificatif plus adapté au terme souffrance auquel nous sommes confrontés », martèlera le professeur Mahfouf. A. Bouacha