Une victoire 3-0 et une nouvelle «Rimonta» ? Le mode d'emploi est connu puisque l'AS Rome a réussi l'exploit au tour précédent face à Barcelone. Mais la tâche s'annonce encore plus compliquée ce soir face à Liverpool, qui dans le sillage de Salah a toutes les raisons de croire à sa première finale de Ligue des Champions depuis 2007. «Moi j'y crois» «La Rimonta ? Ceux qui n'y croient pas peuvent rester à la maison. Mon slogan «c'est moi, j'y crois» et je le répète tous les jours aux joueurs. Il va y avoir plus de 60 000 personnes, comment pourrait-on ne pas y croire ? Moi j'y crois. On est en demi-finale, mais on ne s'en contente pas», a résumé l'entraîneur romain Eusebio Di Francesco. Le fait d'avoir déjà renversé le Barça en quart de finale sur un score qui leur offrirait la finale (3-0 après une défaite 4-1 au Camp Nou) aide probablement les Giallorossi à penser que le 5-2 du match aller n'est pas rédhibitoire. La semaine entre les deux manches, marquée par un convaincant succès 4-1 en championnat contre le Chievo Vérone, a donc été mise à profit pour convoquer tous les signaux positifs. La Roma s'est ainsi souvenue qu'elle n'avait toujours pas encaissé le moindre but à domicile cette saison en Ligue des champions, malgré les visites de clients du calibre de l'Atletico de Madrid, de Chelsea ou de Barcelone. Mais Liverpool de son côté peut s'appuyer sur une statistique tout aussi impressionnante: 20 buts marqués en six déplacements européens cette saison, en comptant le barrage. Et quoi que fasse Liverpool, les Romains devront marquer, beaucoup. «On doit repartir de la fin du match aller», a expliqué l'attaquant Schick, en référence aux dix dernières minutes lors desquelles les Romains ont inscrit à Anfield les deux buts de l'espoir. «On a vu que derrière, ils ne sont pas aussi forts qu'en attaque», a ajouté le talentueux Tchèque. Salah, c'est plus fort que toi Avec deux buts somptueux et deux passes décisives, Salah a réussi un match «aller» monstrueux et confirmé qu'il évoluait actuellement au niveau d'un Ballon d'Or en puissance. «Messi est le joueur le plus fort que j'aie affronté mais désormais, Momo doit être aussi redouté que l'Argentin», a résumé hier Alisson, le gardien de la Roma. Pour l'avoir côtoyé la saison dernière, le Brésilien sait que Salah n'était pas encore à Rome le phénomène qu'il est devenu à Liverpool. Sur les réseaux sociaux, la blague a d'ailleurs circulé cette semaine : s'il est si fort, c'est que Salah a récupéré le fluide magique de Francesco Totti. Lors de la dernière entrée en jeu de sa carrière, le 28 mai dernier, c'est en effet Salah qu'a remplacé l'idole de la Roma et c'est dans les mains de l'Egyptien qu'il a tapé. De façon plus prosaïque, les Romains auront noté que Salah était redescendu sur terre samedi lors d'un match nul 0-0 contre Stoke. Mais Jürgen Klopp avait largement fait tourner son effectif avec cinq changements par rapport à l'équipe qui avait détruit la Roma quelques jours plus tôt. En rouge et jaune Après les graves incidents du match «aller», qui ont laissé un supporter de Liverpool dans le coma, l'atmosphère autour de ce match retour est pesante et les dirigeants des deux clubs ont multiplié les appels au calme. Ceux de la Roma savent aussi qu'un Stade Olympique rempli et brûlant comme il l'était face au Barça est un des ingrédients de l'exploit. «C'est le moment d'être uni. Les grands-pères, les enfants, les petits-enfants, les pères, les mères : mercredi tout le monde joue. J'aimerais aussi que Rome se mette aux couleurs rouge et jaune, que tous les tifosi mettent le drapeau sur leur balcon et fassent comprendre au monde que Rome soutient la Roma», a ainsi appelé le directeur sportif Monchi. Dans les couloirs du stade, des messages de motivation ont été placardés : «Le fait que ça soit difficile ne veut pas dire que c'est impossible» ou «Improbable veut seulement dire que ça peut arriver». Plus haut, dans les tribunes, ils seront 62 000 à y croire. Parce que c'est possible. Ils le savent, ils ont vu leur équipe le faire il y a à peine trois semaines.