La sortie de la sélection des locaux, mercredi soir à Cadix (Espagne) face à l'Arabie Saoudite a apporté une nouvelle preuve de l'absence de stratégie envers les footballeurs d'élite évoluant en Algérie. Ce n'est pas tant la défaite face à une sélection saoudienne en plein chantier de préparation du Mondial russe qui donne des frissons. L'équipe montée par Rabah Madjer n'avait, en toute objectivité, aucune chance de s'en sortir tant sur le plan individuel encore plus sur le plan collectif. Madjer dit qu'il s'agit du second regroupement de cette sélection depuis qu'il est en charge de la conduire vers un objectif que personne ne connaît. Pour autant, Madjer n'explique pas pourquoi cette sélection a compté une quarantaine de joueurs entre le premier test, face au Rwanda à Tunis, en janvier dernier et ce match d'application face aux Saoudiens. Des joueurs dont plus du tiers a dépassé la trentaine et, donc, appelés à disparaître à brève échéance. Madjer sait parfaitement qu'il n'a pas d'autre choix que de «fonctionner» à la petite semaine convoquant des joueurs rarement utilisés en clubs, peu performants pour nombre d'entre eux, et marginalisant des jeunes et talentueux éléments qui avaient fait merveille lors du championnat d'Afrique des U23 en 2015 au Sénégal puis durant l'été 2016 à Rio de Janeiro lors des JO. Mercredi, tous ces «beaux restes» de l'équipe drivée alors par le Suisse Pierre-André Schurmann ont commencé le match sur le banc. Un seul a été incorporé (Benkhemassa) suite à la blessure de Boukhenchouche. Salhi et Abdellaoui ont suivi la rencontre depuis la touche du stade Ramon de Carranza de Cadix. S'il est vrai que depuis 2016 et les JO de Rio, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts avec, entre autres, le transfert (le seul) de Ferhat en France (Havre AC), la régression du niveau de certains olympiques à l'exemple de Cherifi, Benguit et de Chaâl mais surtout les blessures d'un grand nombre d'entre eux (Kenniche, Ferhani, Chita, Draoui, Gaâgaâ, etc.), il n'en demeure pas moins que plusieurs capés restent compétitifs et très performants en clubs à l'image de Darfalou, Haddouche, Meziane et Rebiai. Convier et faire jouer à ce niveau de la compétition internationale des joueurs qui n'ont aucun vécu en sélection (Lakroum, 31 ans, n'a jamais fait partie des sélections de jeunes) dénote de la légèreté du «projet» avec laquelle le staff, emmené par Rabah Madjer, compte tirer ces locaux vers les sommets. Un chantier voué à l'échec surtout que, désormais, le principal objectif assigné à cette sélection des locaux a pour nom le CHAN-2022 que l'Algérie compte organiser sur son sol. De qui se moque-t-on ? Quand bien même le staff de Rabah Madjer n'est pas «comptable» devant l'échec de cette œuvre envers les locaux, sachant que l'ex-vedette de Porto «meuble» ses temps libres à Sidi Moussa avec les footballeurs de la Ligue 1 Mobilis en attendant le chantier dont il a été officiellement chargé par Zetchi en juin 2017, à savoir terminer le parcours qualificatif pour la CAN-2019 durant laquelle il lui faudrait atteindre les demi-finales, il reste que cette «aventure» a un coût financier en sus du préjudice moral porté au football national. Ceux qui ont toujours claironné que le footballeur du cru est d'une faible compétitivité trouveront, à cet effet, de quoi rigoler. Mieux, ils savourent que la preuve de cette misère a été apportée par celui qui défendait bec et ongles, peut-être sans conviction, le droit des locaux de postuler au statut d'international A. Un Madjer qui eut le malheureux réflexe d'asséner son sévère verdict à propos de certains joueurs qu'il a lui-même conviés en déclarant qu'ils n'avaient pas le niveau. Soit, ce qui n'est pas faux, sauf que Madjer semble marginaliser, par mépris ou par calculs clubards (certains présidents de clubs ont fait pression pour que leurs meilleurs éléments ne soient pas sélectionnés en raison des besoins de leurs équipes en championnat), des joueurs qui ont le niveau de porter le maillot des Verts. Celui qui pense sérieusement que «la sortie prématurée de Boukhenchouche a déstabilisé l'équipe» se doit de se remettre en cause. Au moins pour faire mentir le sélectionneur hispano-argentin de l'Arabie Saoudite, Juan-Antonio Pizzi qui déclarait à l'issue de la rencontre de mercredi dernier qu'il connaît bien le Madjer-joueur, pas le Madjer-entraîneur». M. B. Madjer promet d'autres «surprises» lors du stage de juin «J'ai donné leur chance à un maximum de joueurs locaux» Le sélectionneur de l'équipe nationale de football Rabah Madjer a affirmé, hier, qu'il aspirait à «stabiliser» l'effectif pour créer plus de «cohésion et d'homogénéité» entre les joueurs, soulignant que la période de prospection a pris fin, en vue notamment de la reprise des qualifications de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2019 avec au programme un déplacement en septembre prochain à Banjul pour affronter la Gambie (2e journée/Groupe D). «Il est temps de stabiliser l'effectif pour pouvoir travailler avec les meilleurs joueurs du moment en vue notamment de la reprise des qualifications de la CAN-2019. Je pense avoir donné la chance à un maximum de joueurs, notamment les locaux. La période de prospection et d'essais a pris fin, nous devons établir la liste finale dans l'objectif d'avoir plus de cohésion et d'homogénéité. La prochaine liste qui sera établie en vue des test amicaux de juin face au Cap-Vert et le Portugal sera marquée par des surprises», a affirmé Madjer. Le coach national s'exprimait deux jours après la défaite concédée par l'équipe nationale A', composée de joueurs locaux, mercredi dernier à Cadix (Espagne) face à l'Arabie Saoudite (2-0). L'ancien capitaine des Verts à la CAN-1990 a regretté la défaite face à «une équipe mondialiste», relevant tout de même des choses positives. «C'était un match riche en enseignements face à une sélection qui va participer à la Coupe du monde 2018. Les joueurs ont donné le meilleur d'eux-mêmes en dépit de la défaite. Il y a des éléments qui se sont distingués face à l'Arabie Saoudite à l'image du défenseur Naâmani. J'aurais aimé gagner cette rencontre, mais il y avait en face une équipe bien organisée sur le terrain», a-t-il ajouté. Et d'enchaîner : «Désormais, j'ai mon idée sur le potentiel des joueurs de cru. Certains vont être retenus pour les deux matchs de juin. Pour moi, l'équipe A' constitue un réservoir pour la sélection première», a-t-il conclu sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1.