Depuis l'arrivée de l'installation de l'actuel wali Limani Mustapha à la tête de l'exécutif de la wilaya de Bouira en juillet dernier, et sa décision de surseoir à l'affichage des listes de logements sociaux qui étaient fin prêts, pas une semaine ne passe sans que le siège de la Wilaya, ou celui d'une commune concernée par ce type de programme ne fassent l'objet d'une contestation citoyenne. En effet, l'on s'en souvient, en juillet dernier, l'ex-wali Mouloud Chérifi avait pris la décision d'afficher les listes de tous les logements sociaux qui étaient fin prêts à l'époque, avant le 19 juillet 2018. Ces affichages concernaient, entre autres, les 814 logements de Bouira, les 350 de M'chédallah, les 710 logements de Sour-el-Ghozlane, les 50 logements de Haïzer, Aïn-Hdjar, Ath-Laâziz et Taghzout, etc. Malheureusement, début juillet, un mouvement des walis a été opéré et celui de Bouira, qui était pourtant nouveau dans son poste, était concerné par le mouvement en se voyant muté vers Oran. Son successeur, Limani Mustapha, plutôt que de laisser l'opération suivre son cours normal en se basant sur les recours pour éliminer les intrus dans ces fameuses listes, a décidé de surseoir à ces affichages et de reporter les opérations d'attribution tant définitives comme c'est le cas pour Bouira, Sour-el-Ghozlane, Ath-Laâziz et Aïn-Hdjar, que pour les cas d'affichage de listes provisoires. Des reports qui ont été très mal reçus par les citoyens, tant ceux des listes définitives et qui attendaient les clés, que ceux des listes provisoires. Il faut dire que même pour les listes provisoires qui n'avaient pas été rendues publiques, la majorité des bénéficiaires étaient mis au parfum à l'aide des fuites. Aussi, au fil des mois, des actions de protestation appelant le wali à accélérer les procédures d'affichage se sont multipliées, mais malgré ces actions, l'actuel wali est resté de marbre en se contentant de rappeler, à de rares occasions, que ces reports ont été décidés pour permettre de réétudier les dossiers afin de démasquer les intrus et les favorisés qui ne méritaient pas de logements. Or, tout le monde sait que si intrus il y a, des recours existent et il suffisait à la commission des recours de la wilaya d'avoir des preuves sur la personne pour l'éliminer de la liste. Cela étant, face aux pressions de la rue, le wali s'est retrouvé à faire des engagements et à annoncer des dates d'affichage, avant de les remettre en cause à plusieurs reprises et sans que personne en sache les raisons. Et comme il fallait s'y attendre, au fur et à mesure que le mois de Ramadhan approche, les actions de protestation se sont multipliées. Cette semaine, ce sont les citoyens d'Ath-Laâziz, bénéficiaires des 50 logements et qui attendent la remise des clés depuis plus d'une année, qui ont organisé un sit-in devant le siège de la Wilaya pour réclamer leurs clés. Deux jours plus tard, ce fut au tour des citoyens bénéficiaires de logements sociaux de la commune d'Aïn-Hdjar d'organiser un sit-in devant le siège de leur APC pour demander les clés de leurs logements. Pendant ce temps, à Bouira, le wali faisait une déclaration dans laquelle il assurait les bénéficiaires des 814 logements de la commune de Bouira que la remise des clés se fera avant le début de Ramadhan. Une déclaration qui a permis aux bénéficiaires de la commune de Bouira de pousser un ouf de soulagement, mais qui a laissé sur leur faim les centaines d'autres bénéficiaires des autres communes, dont la date d'affichage n'a pas été annoncée par le wali. Un wali qui s'est contenté de rappeler que d'ici la fin de l'année, quelque 4 000 logements sociaux seront livrés. Yazid Yahiaoui