Les débats autour du projet de règlement intérieur de l'APN se sont achevés, hier mardi, au second jour d'une plénière qui, une fois n'est pas coutume, a vu les députés de l'opposition et bien de leurs camarades des partis du pouvoir adopter le même ton «accusateur». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Comme fut le cas avant-hier, à leur premier jour, les débats autour du projet portant règlement intérieur de la Chambre basse du Parlement ont été tendus au point de contraindre le président de l'APN, qui dirigeait la séance, à se défendre d'être l'instigateur de ce texte. Saïd Bouhadja qui, la veille, multipliait les va-et-vient entre la salle et l'extérieur a invité, dans ce sillage, les députés à émettre leurs propositions d'amendements pour aboutir, selon lui, à un «texte consensuel». Il a dû, encore une fois, rappeler à l'ordre un député du FLN qui avait tenté de «perturber» l'intervention trilingue de Atmane Mazouz. Ce qui n'a pas été pour faire perdre le fil au député du RCD qui lancera le défi d'être «parmi les premiers à violer ce règlement» au motif qu'il est en «contradiction avec la loi fondamentale du pays pour avoir «osé le déni, la négation et la provocation». Ceux d'interdire le travail et l'expression dans l'hémicycle en dehors de la langue arabe et «oser ignorer tamazight». Ce que le parlementaire de Béjaïa qualifie d'«inacceptable que des millions d'Algériens soient interdits de suivre les débats de l'Assemblée dans leur langue maternelle». Et pas que cet «oubli» puisque Mazouz dit «constater avec regret que d'autres questions majeures imposées par la Constitution soient complètement ignorées», citant, entre autres, la place réservée à l'opposition parlementaire pourtant, chantée par conjonctures dans les discours officiels, affirmant déceler dans ce texte la «volonté de museler toute l'opposition» dans une «Assemblée issue de la fraude». Une Assemblée que l'on veut, accuse pour sa part Ramdhane Taâzibt, rendre «aphone, incolore et inodore». Pour le député et membre de la direction du PT, ce projet discuté et élaboré dans la précipitation et dans l'ombre traduit une volonté de réduire l'APN à une vulgaire chambre d'enregistrement. Tout a été fait pour empêcher tout débat et de bloquer toute initiative parlementaire susceptible de déranger un tant soit peu l'exécutif et le statu quo actuel. Et de regretter que «même les timides amendements de la Constitution modifiée en 2016 sont royalement ignorés par les rédacteurs du rapport de la commission juridique dominée par les députés du FLN et du RND». Cela dit, il n'y avait pas que les députés de l'opposition pour dénoncer ce texte puisque bien de leurs pairs des partis de l'allégeance l'ont fait, quoique, il est vrai, pas de la même tonalité et pas pour les mêmes motifs. Notamment les dispositions consacrant des sanctions pour combattre le phénomène de l'absentéisme des députés. Pour les parlementaires, ces dispositions sont «humiliantes et réductrices» et comportent des «dépassements et des expressions inconvenables pour le député». Selon l'article 69 dudit projet, après le cumul de trois absences injustifiées aux travaux des commissions et aux séances plénières, le député s'expose à des sanctions pouvant aller à une ponction sur l'indemnité parlementaire, comptabilisée sur la base des journées d'absence. Le cumul de trois absences successives injustifiées durant la même session prive le député concerné du droit de postuler à un quelconque poste au sein de l'Assemblée au titre du renouvellement suivant. D'autres députés, ceux du RND notamment, ont abordé l'impératif du respect des franchises parlementaires avec l'interdiction souhaitée d'accès aux plénières aux personnels administratifs et autres non députés. M. K.