Il n'y a pas que Mohamed Salah et Cristiano Ronaldo dans la vie: les deux stars ont porté leur équipe respective, Liverpool et Real Madrid, en finale de Ligue des champions mais Sergio Ramos, Sadio Mané, Toni Kroos ou Virgil Van Dijk n'y sont pas non plus pour rien. Firmino et Mané contre Sergio Ramos Des «underdogs» comme les aime l'Angleterre, pas les joueurs les plus talentueux mais qui ne lâchent rien... Et pour qui ça paie. Le Sénégalais Sadio Mané et le Brésilien Roberto Firmino n'étaient pas les joueurs les plus cotés de la planète quand Liverpool les a recrutés, respectivement en 2016 pour 36 millions d'euros et en 2015 contre 40 millions d'euros. Pourtant leur saison, faite de réussite face au but et surtout d'une animation offensive et d'un pressing sans concession, est une réussite. Le Brésilien n'avait jamais été aussi décisif (28 buts, 14 passes décisives en 57 matchs, selon le site WhoScored) et l'activité de Mané est un poison pour les défenses adverses. Sera-ce toutefois suffisant pour surprendre le patron de la défense madrilène, le terrible Sergio Ramos? L'Andalou de 32 ans vise une quatrième Ligue des champions (après 2014, 2016, 2017) qui ne dépareillerait pas dans l'une des plus belles armoires à trophées du football mondial, comptant aussi une Coupe du Monde (2010), deux Euros (2008, 2012) ou 4 Ligas espagnoles (2007, 2008, 2012, 2017). Aussi sanguin que charismatique, rapide et rugueux, Ramos est une référence à son poste. Qui, cela ne gâche rien, s'est fait une spécialité de marquer des buts cruciaux, comme contre l'Atletico en finale de la Ligue des champions 2014. Toni Kroos, héros ordinaire Il n'est pas spectaculaire, n'a pas de coupe de cheveux baroque ni les abdominaux de Cristiano Ronaldo. Mais le champion du monde en titre Toni Kroos s'affirme saison après saison comme un indéboulonnable du milieu madrilène, aux côtés de deux autres joueurs aussi discrets qu'efficaces, le Brésilien Casemiro en sentinelle et le Croate Luka Modric en organisateur. Connu de tout le Brésil depuis son doublé en demi-finale du Mondial-2014, l'Allemand est aussi capable de quelques coups de gueule... Tout en retenue. «Nous avons vu que nous ne sommes pas aussi bons qu'on veut bien le dire», avait-il ainsi tancé froidement en mars, après une défaite en amical contre le Brésil. Face à lui, le milieu des Reds semble plus limité. Philippe Coutinho, capable de tenir le ballon et de trouver des espaces, a été transféré au mercato d'hiver. James Milner et Jordan Henderson sont des milieux «box to box» à l'anglaise, et Alex Oxlade-Chamberlain ou Georginio Wijnaldum sont irréguliers. A priori pas de quoi inquiéter l'ancien Munichois. Van Dijk, l'heure des comptes Pas facile d'être sans cesse ramené à son statut de «défenseur le plus cher du monde». Pourtant le Néerlandais Virgil Van Dijk, 1,92 et 93 kg de puissance et d'explosivité, recruté à Southampton contre 75 millions de livres (84 M EUR), tient jusqu'à présent ses promesses. Fort au duel, il a solidifié la poreuse défense des Reds et rassuré en quarts et demi-finale de l'épreuve reine. En championnat, il a aussi été l'une des clés de la belle saison de l'équipe de Jürgen Klopp, achevée à la 4e place qualificative pour la prochaine C1. Le tout frais capitaine des «Oranje» (depuis mars) va toutefois vivre son plus gros test samedi face aux cadors madrilènes. Museler toute une soirée Karim Benzema, Gareth Bale, Marco Asensio ou bien sûr le Portugais Cristiano Ronaldo, mettrait sans doute définitivement un terme aux débats sur la valeur de son transfert. Ce serait d'autant plus spectaculaire que ses coéquipiers en défense, de Dejan Lovren à Trent Alexander-Arnold, sont loin d'être des références mondiales.