Quand quelqu'un s'éternise quelque part au point d'en devenir indésirable, il y a comme ça, chez nous, tout un glossaire de mots qui disent ce qu'ils veulent dire et qu'il faudra, un jour, songer à faire reconnaître par l'Unesco comme patrimoine immatériel de l'humanité à côté du couscous et du raï. Il y a d'abord smata. C'est provoqué par quelqu'un qui s'attarde indéfiniment, en rabâchant les mêmes trucs hyper-ringards. Vient ensuite le digoutage. C'est déjà un état d'anesthésie avancé. On en a tellement ras-le-bol du type qu'on plonge dans une espèce de coma de dégoût. Puis, au final, il y a la leguia, c'est le stade suprême. La, si le type ne comprend pas qu'il faut se tailler, c'est que les mots ne veulent pas mieux dire que les silences. Il faut alors crier : ça va comme ça, tire-toi ! A. T. [email protected]