Comme prévu, le MCA et l'ESS ont été les premiers clubs à emballer le mercato estival qui commence officiellement le 1er juin prochain. La saison 2017/2018 à peine bouclée que celle qui suivra est studieusement préparée. Deux clubs, le MC Alger et l'ES Sétif, encore en course en ligue des champions d'Afrique, semblent prendre de l'avance sur leurs habituels concurrents à l'occasion de ces marchés de footballeurs. Le club de la capitale qui a entamé les négociations avec certains de ses cadres, une semaine après le baisser de rideau de l'exercice écoulé, a réussi à convaincre Mebarakou, Hachoud, Chaâl et autre Azzi en attendant que Kamel Kaci Saïd se mette d'accord avec d'autres éléments en fin de contrat à l'exemple de Derrardja, Karaoui et Chaouchi qui devraient parapher de nouveaux contrats avec les Vert et Rouge. Ceci, bien entendu, dans le cas où leurs exigences financières sont satisfaites. Les rituelles déclarations qui mettent en valeur l'aspect sportif dans le choix de ses joueurs ne sont, en définitive, que du bla-bla pour amuser une galerie aux aguets, toujours dans l'attente du neuf. Et du neuf, les mouloudéens de Bernard Casoni qu'on dit «chaud» pour poursuivre l'aventure pour deux autres saisons, vont devoir se régaler, à en croire la presse spécialisée. Avec Zakaria Haddouche (ESS), Islam Arous (PAC) en attendant Farid El-Melali et Samy Frioui, en partance pour l'étranger mais qui se verraient bien dans l'effectif du MCA en cas d'échec des pistes européennes, le club algérois espère prendre de la hauteur lors du prochain cycle annuel qui verra Amada et compagnie se lancer sur quatre pistes (championnat, coupe d'Algérie, LC et coupe arabe). Il est clair qu'un tel recrutement a un prix. Celui effectué par Kamel Kaci-Saïd risque de faire jaser la société des hydrocarbures qui avait plafonné les salaires des footballeurs à 2 millions de dinars. Ce qui n'est plus en «vogue» dans le challenge footballistique algérien, doit-on le rappeler. Haddouche que KSK a considéré lors de sa présentation aux médias comme «le meilleur joueur du championnat» a coûté en réalité plus que les 2 millions de dinars qu'offre la Sonatrach. Des informations crédibles avancent une mensualité de 320 millions de centimes pour l'ancien ailier volant de l'ESS. Et cette «note salée» n'est pas singulière dans la mesure où la plupart des joueurs-cadres du Mouloudia d'Alger vont réclamer un Smig avoisinant les 2,5 millions de dinars. Kaci Saïd qui se targuait l'été dernier d'avoir fait gagner quelques milliards de centimes à la trésorerie du club risque de voir la cagnotte consacrée au mercato estival repartir à la hausse... Hammar répond à KSK, Mellal en embuscade Pour le club d'Aïn Fouara, le marché s'est brutalement emballé dimanche avec le recrutement de trois éléments, en l'occurrence Zakaria Draoui (CRB), Houari Ferhani et Saâdi Redouani (JSK), en sus des deux premières recrues, Abderrahmane Boultif (JSK) et Djamel Debbih (ASAM) en attendant l'officialisation de Sofiane Bouchar (CRB) , Abderrahmane Bourdim (JSS) et... Amir Karaoui (MCA). Du beau monde pour un club sétifien qui, comme le MCA, aura quatre challenges à concourir dès juillet prochain. Le président Hammar qui avait annoncé son départ à la veille du match de la LDC face au MCA à Sétif (0-1) compte, selon toute vraisemblance, agir efficacement pour faire oublier aux fans de «Kahla ou Beida» les déceptions vécues depuis la finale perdue en coupe d'Algérie contre le CRB, le 5 juillet 2017. C'est vrai qu'il a perdu quelques perles à l'exemple de Haddouche, et risque de perdre d'autres (Rebiai est convoité par nombre de clubs dont l'USMA) mais il faut convenir que, cet été, Hassan Hammar a misé sur des talents jeunes qui montent en puissance. Le boss de l'Aigle noir devra, tout de même, se triturer les méninges en optant pour un entraîneur (on parle du Belouizdadi Rachid Taoussi) qui saura tirer l'équipe vers les sommets. C'est le cas de le dire aussi pour la direction de la JSK qui, après s'être mise en hibernation, a repris des esprits en arrachant «l'accord définitif» de quatre éléments prometteurs, à savoir le gardien du CRB, Abdelkader Salhi, le défenseur du PAC, Islam Chahrour, et ses équipiers Tahar Benkhelifa (milieu de terrain) et Tayeb Meziani (attaquant qui était prêté au Havre AC, France). Du sang neuf qui pourrait revitaliser une formation kabyle qui n'arrête pas de rendre fous ses supporters, s'efforçant depuis cinq saisons à limiter les dégâts pour sauver sa peau en L1. Mellal qui a juré par tous les saints qu'il remettrait la JSK à sa place doit, toutefois, trouver un entraîneur à la hauteur de l'histoire des Canaris. Les premières pistes annoncées plaident pour un coach européen attendu à Tizi-Ouzou dans les prochains jours. Serrar et l'USMA scrutent, les autres somnolent C'est l'énigme de cette intersaison intervenant en plein mois sacré de Ramadhan. L'USMA d'habitude très active sur le marché des footballeurs n'a pas encore engagé l'opération. Ceci alors que l'équipe première a déjà perdu deux internationaux, Darfalou et Abdelaoui, et s'apprête à congédier d'autres cadres de la vieille garde à l'exemple de Meftah. Le nouveau DG Abdelhakim Serrar qui annonce l'arrivée d'un entraîneur français pour succéder à Miloud Hamdi assure que l'USMA n'est pas en retard dans l'opération recrutement. Dans une déclaration au site officiel du club de Soustara, Serrar répondra à l'inquiétude des fans des Rouge et Noir : «Je comprends l'excitation des supporters de l'USMA et de la presse par rapport au mercato. Cela dit, il est important de savoir qu'à l'USMA, nous ne voulons pas recruter pour recruter, on ne va jamais enrôler un joueur pour faire plaisir à x ou y. Les agents font de la surenchère et font propager des rumeurs. Ce qu'il faut savoir, c'est que nous avons bien étudié le recrutement qui a déjà commencé en coulisses. J'ai conclu avec quelques joueurs dont les noms ne sont pas encore annoncés pour la simple raison qu'il n'y a pas encore eu de signature officielle.» Et de rassurer les supporters du club «qu'ils auront l'année prochaine la meilleure équipe du pays». Pendant ce temps, de nombreuses équipes, parmi lesquelles le MCO et le CSC, font la sieste et restent en marge d'un marché chauffé par des managers sans foi ni loi. Des agents qui frappent à toutes les portes en quête d'un pourcentage plus avantageux, ne se souciant guère de ce qui pourrait advenir de leurs clients en cas d'échec sportif. M. B.