Le marché de fruits et légumes n'a pas suivi, cette année, la logique du mois de Ramadhan. Vingt jours après, les prix affichés sont pratiquement les mêmes voire plus élevés que ceux proposés en début du mois de jeûne. La ruée vers les vêtements de l'Aïd el-Fitr et des produits nécessaires pour la préparation des gâteaux n'a, apparemment, eu aucune influence sur les prix des fruits et légumes. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Vingt jours du mois de Ramadhan se sont écoulés et les marchés de fruits et légumes continuent à drainer une grande foule. A Belouizdad à l'est d'Alger-Centre, le marché du quartier, plus connu sous le nom de «marché T'nache», ne désemplit pas. Ici, les prix affichés sont loin d'être concurrentiels. La plupart des marchandises exposées ont gardé les mêmes prix «brûlants» qu'au début du Ramadhan. Tout le contraire de ce qu'a assuré le ministre du Commerce à la veille du mois du Ramadhan. Saïd Djellab avait justement indiqué que les producteurs se sont engagés à assurer ces marchandises non seulement en quantités suffisantes mais aussi à des prix raisonnables. Mais comme à chaque fois, les marchands de fruits et légumes s'arrangent pour trouver des arguments justifiant les prix abusés. Cette fois-ci, ils sont restés figés sur la hausse des prix dans les marchés de gros. La tomate a, ainsi, maintenu son prix de 120 dinars le kilogramme tout comme le piment. Le navet, le concombre et la betterave sont toujours proposés au même prix de 100 dinars. La carotte et les petits pois ont, eux aussi, gardé le même prix de 80 dinars. Idem pour l'haricot vert qui affiche toujours 200 dinars. Le haricot rouge dont le prix vacille entre 350 et 400 dinars continue à faire fuir les clients. Vendus en début du mois de jeûne à 100 dinars, la courgette et l'aubergine sont aujourd'hui cédées à 120 dinars. Quant à l'artichaut, il s'est vu pousser des ailes en atteignant actuellement 200 dinars le kilo contre uniquement 70 dinars, il y a vingt jours. Les rares baisses de prix enregistrées du côté des légumes sont celles du poivron et de la laitue qui sont passés de 140 dinars à 120 dinars le kilo. Ayant enregistré la même baisse de prix, la fève est proposée à 60 dinars. La pomme de terre, elle aussi, a enregistré 10 dinars de moins en affichant 60 dinars le kilogramme. Côté fruits, la flambée des prix est presque éternelle. Avec 150 dinars le kilo, l'abricot reste le fruit de saison le plus accessible. Viennent après la nèfle à 200 dinars et la pêche à 220 dinars. De petites pommes toutes fripées sont proposées à 250 dinars. La banane est vendue à 320 dinars et les incontournables dattes à 400 dinars. La cerise elle, s'impose comme la reine des fruits à 650 dinars le kilo. Le poulet s'envole Le poulet qui a résisté à la flambée des prix depuis plusieurs mois, a fini par céder ces derniers jours du mois de Ramadhan. En effet, le prix du poulet éviscéré est passé de 340 dinars le kilo à 400 dinars. Selon les vendeurs, cette augmentation est loin d'être un effet du mois de jeûne. «A l'approche des grandes chaleurs, les aviculteurs diminuent leur production pour éviter les pertes. Cette baisse de production se répercute automatiquement sur le prix du poulet», explique Toufik, vendeur de volaille au marché T'nache. Contrairement aux années précédentes, cette fois-ci, le marché de fruits et légumes n'a pas du tout obéi à la logique du mois de Ramadhan. Consacrée habituellement à l'achat des vêtements de l'Aïd el-Fitr et des produits nécessaires pour la préparation des gâteaux, la dernière dizaine du mois de jeûne enregistre souvent des baisses considérables des prix de fruits et légumes. Au grand dam des consommateurs, cette année, les prix ont ainsi joué et apparemment gagné le maintien. Ry. N.